Nom d’un pingouin hydrocéphale, y a-t-il vraiment espèce plus agaçante que le je-sais-tout ? Connaissons-nous plus fatigant et plus m’as-tu-vu que le je-sais-tout, mis à part un dîner sans alcool avec une Lindsay Lohan après 10 lignes de coke et une Paris Hilton vêtue d’une robe transparente et d’un string à pompons roses ? Autrement dit, le je-sais-tout sait-il au moins qu’il nous hérisse le poil – poil étant entendu dans le sens générique, soit de la racine de nos cheveux aux poils noirs de nos orteils ? (Oh pas la peine de faire les offusquées, tout le monde a du poil aux orteils.)
Le JST a la particularité d’avoir dans 98,7 % des cas un autre trouble tout aussi horripilant : la maladie du j’ai-tout-fait-tout-vécu. Ce qui somme toute est logique, puisque pour tout savoir, le JST a forcément tout fait tout vécu (les 1,3 % restants étant simplement attardés). Comment alors lutter contre le JST, personnalité non-attachante qui pourtant évolue trop souvent dans notre cercle social ?
Généralement le comportement du JST sera analysé comme étant prétentieux et ronflant de la part de ceux qui ont le malheur de devoir l’écouter déblatérer sa culture comme une confiture périmée sur une biscotte moisie. A ceux-là j’ai envie de répondre qu’ils ont bien sûr raison, mais pas seulement. Le JST ne veut pas seulement montrer qu’il sait. Il veut montrer qu’il sait plus que les autres, parce qu’alors, il s’imagine que les gens le respecteront. Et si les gens le respectent, alors il vaut quelque chose. CQFD.
Le JST n’est finalement qu’une personne admirative de la connaissance et du savoir, des personnes en général ou de quelqu’un qui a participé à son éducation en particulier, et qui souhaite être à la hauteur. Mais si vous avez vu X-Men, alors vous savez que l’érudition entraîne la soif de pouvoir. Le JST n’est donc qu’un être humain dont la confiance en soi était au départ plus basse que celle des autres et qui a fini par développer un ego surdimensionné. Le JST ne met pas sa connaissance au service des autres, mais uniquement à son propre service.
Car le problème majeur du JST est la façon dont il vomit sa culture telle de la mauvaise bile. A partir du moment où il ne souhaite pas enseigner à son interlocuteur, mais juste lui faire parvenir l’information comme quoi il sait, le ton est significativement différent. On ne dit pas d’un professeur qu’il veut péter plus haut que son cul parce qu’il nous apprend une matière, et pour cause : le JST agrémente, lui, son discours d’un timbre de voix suffisant, voire de quelques piques enflammées comme « ah bon ? tu ne savais pas ça ? ». Le JST ne profite donc pas seulement de la moindre occasion pour réciter sa leçon, il la débite comme s’il était à l’origine de la découverte. Résultat : celui qui l’écoute ne retient pas la précision faite, il est juste énervé.
Cependant il y a quelque chose que vous savez et que le JST ne souhaite pas que vous sachiez : le JST ne sait pas réellement tout. C’est juste qu’il veut vous le faire croire. Pour assurer sa supériorité intellectuelle sur votre cerveau de lapin myxomatosé, il a plusieurs techniques :
Rarement subtiles, les tentatives de feintes du JST sont facilement reconnaissables.
Vous pourrez également remarquer que s’il est toujours prêt à vous faire part de sa science infuse, il rechigne souvent à ce que vous lui appreniez quelque chose. Et pour cause : le JST cherche généralement à être le dominant dans la relation.
Comment donc donner une bonne leçon au JST afin qu’il ne se calme ?
- Ne pas le laisser parler dès qu’il se lance dans une tirade explicative (en le coupant, en lui renversant votre verre dessus, en simulant une sieste)
- Le laisser parler, puis ne rien répondre (très efficace, face au silence, le JST expérimente le grand moment de solitude)
- Le prendre à son propre jeu en étalant votre culture à votre tour (solution risquée : cela peut stimuler le JST)
- Le piéger (ma solution préférée)
Piéger le JST est tout un art. Comme le chien qui a fait caca sur la moquette, le but est de lui mettre le nez dans sa crotte pour qu’il comprenne.
Reprenez donc le schéma ci-dessus et retournez-le. Prétendez que vous connaissez un sujet que vous savez totalement inconnu pour le JST. Pour cela, inventez de fausses informations, embrayez avec de vraies connaissances pour brouiller les pistes, et attendez qu’il acquiesce. Soyez sûre que dans quelques temps le JST ressortira toutes vos âneries en public (« mais si, Loana va se présenter à la présidence ! »). Pour une méthode plus light, contentez vous de parler d’un sujet totalement inconnu au JST, et laissez le acquiescer. Vous aurez ainsi la paix. N’est-ce pas finalement tout ce qu’on demande ?
La prochaine fois je vous raconterai combien les gens qui ont de la bave séchée à la commissure des lèvres me donnent des frissons de dégoût.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
ma meilleure amie devient pas à pas une JST, et c'est un truc que je ne supporte pas, j'ai beau lui démontrer par a+b= c², rien n'y fait ,elle a tout vu , tout fait , connait tout, et en plus elle se plainds sur sa petite vie sordide de fille à papa qui à tout ce qu'elle veut, mais à tout les malheurs du monde , se l'a joue un max ,me sors par les trous de nez, je ne le reconnais plus et le fait d'écrire me fait m'appercevoir qu'en faite elle n'est plus vraiment ma "meilleure amie".
J'ai exactement le même problème et ça commence a devenir vraiment horrible pour moi