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Source : Midjourney
Vie quotidienne

Lina dépense 450 € de courses par mois : « Le goût des tomates du jardin n’a pas de prix »

Dans notre rubrique « Dans le frigo de… », des lectrices nous partagent leur façon de s’alimenter, et combien ça leur coûte chaque mois. Pour ce nouvel épisode, on va chez Lina*, 24 ans, qui vit avec son compagnon chez ses parents.

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Pour notre tout nouveau format intitulé sobrement « Dans le frigo de… », des lectrices et des lecteurs de tous âges, et avec des revenus différents, nous ouvrent la porte de leur cuisine, et de leur réfrigérateur.

Organisation, budget, course, partage des tâches en couple, inflation et écologie : vous saurez tout ce qui se passe dans un foyer différent, chaque semaine.

Aujourd’hui, c’est Lina* qui a accepté de nous montrer son frigo et de partager avec nous son organisation.

  • Prénom : Lina*
  • Âge : 24 ans
  • Lieu de résidence : en périphérie de Strasbourg (Alsace)
  • Personnes vivant sous le même toit et leur âge : son compagnon de 27 ans et ses deux parents faisant leur propres courses avec leurs propres revenus.
  • Revenus du foyer : 3 800 € par mois
  • Budget courses mensuel : 450 € par mois environ mais variable selon les mois
  • Spécificités alimentaires (régime alimentaire, restrictions religieuses, allergies…) : aucune

Une alimentation raisonnée et locale avant tout

Lina vit avec son compagnon de 27 ans et les parents de ce dernier, qui ont leur propre budget courses. À deux, ils dépensent en moyenne 450 € de courses alimentaires par mois, principalement dans le supermarché Leclerc situé à côté de chez eux. Lina complète aussi en commandant sur le site bio La Fourche tous les cinq ou six mois, et dans le magasin de producteur à proximité toutes les semaines. 

« Mais concernant l’approvisionnement en légumes et en œufs, je m’en charge moi-même. »

En effet, Lina et son compagnon sont les heureux propriétaires de trois poules, qu’ils ont récupérées dans une ferme de poules pondeuses pour 5 € et qui allaient être envoyées à l’abattoir. 

« Mes poules ont un poulailler d’environ 1 m2 et une cour grillagée de 5 m2. Elles mangent mes épluchures et déchets de cuisine (ainsi que ceux du voisin) et des graines adaptées pour compléter leur alimentation. Elles pondent suffisamment pour nourrir deux personnes sans soucis, même si elles pondent moins souvent en hiver. »

Lina et son compagnon disposent également d’un jardin de 20 m2, où ils font des plantations. 

« Je produis assez de tomates, de concombres et de courgettes pour en consommer avec ma famille de quatre personnes de début juillet à octobre. Je produis d’autres légumes en plus petite quantité dont je ne maîtrise pas encore la culture pour prétendre donner des conseils, mais les trois cultures citées plus haut sont simples et accessibles à tous. Pour faire encore plus d’économies j’achète mes graines et produits mes plants moi même. Il suffit de visionner un tuto YouTube et de tester. Sinon, il est possible d’acheter ses plants en jardinerie mais le prix est plus élevé. De plus, il est tout à fait possible de cultiver ces plantes dans un grand seau sur une terrasse ou un balcon. »

De manière générale, Lina cherche à avoir une consommation alimentaire la plus respectueuse possible de l’environnement et du vivant. Cela passe par la consommation de produits locaux, de saison, et si possible bio

« Les produits hors saison, même locaux, ont un impact environnemental trop important et le goût et les qualité ne sont pas égaux à mes yeux. Je privilégie le local au bio, pour encourager les agriculteurs du secteur. En vente directe, je privilégie l’agriculture raisonnée et le bio. »

Privilégier la qualité plutôt que le prix

Même quand elle se rend en grande surface, Lina prend soin d’acheter des produits éco-responsables. 

« J’achète du lait fermier et du beurre toutes les semaines car il s’agit de produits qui ne se conservent pas forcément au congélateur. Selon les saisons, j’achète également des légumes de saison lorsque ma production du jardin n’est pas suffisante. »

Même si Lina et son compagnon ont un engagement écologique fort, qui passe par l’achat de produits locaux, bio et de saison, ils continuent à consommer du poisson « une à deux fois par semaine », de la viande blanche « environ cinq fois par semaine » et de la viande rouge « trois à quatre fois par semaine »

« Je consomme de cette manière pour avoir une alimentation variée et répondre aux recommandations de l’OMS, même si je dépasse parfois les recommandations de l’OMS sur la viande rouge. Concernant la viande rouge (et le lait), je consomme des animaux élevés en pâturage dans de bonnes conditions. De plus, contrairement à d’autres types d’élevage, les bêtes élevées en plein air sur des pâturages sont plus un atout qu’une contrainte pour l’environnement car les prairies sont un important stock de carbone et de biodiversité et permettent selon certaines approches une meilleure gestion de la ressource en eau. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de toutes les conditions d’élevages du bétail, notamment celles se basant sur des monocultures. »

De manière générale, la jeune femme choisis des produits milieu de gamme, « en essayant d’avoir le meilleur rapport qualité prix ». Parce qu’elle est en partie en auto-suffisance alimentaire, Lina n’a d’ailleurs pas le sentiment de subir l’inflation. 

« J’ai commencé à entrer dans la vie active en 2023 et je faisais rarement les courses avant, donc l’inflation était déjà présente quand j’ai commencé. Mais j’ai l’impression que le fait d’avoir mes poules et mon jardin me permet de faire des économies, qui pourraient être encore plus conséquentes avec plus d’expérience. »

Une alimentation équilibrée, sans « craquage »

À la maison, c’est majoritairement Lina qui cuisine, même si elle n’y voit pas un signe de partage inégalitaire des tâches dans son couple. 

« Mon conjoint cuisine aussi parfois. Nous nous répartissons les tâches ménagères de manière globalement égale, mais je cuisine davantage car j’apprécie ça. »

Il arrive aussi au couple de commander « des pizzas, des sushis ou des burgers selon les envies, pour un budget d’environ 100 € par mois »

Pas question pour Lina, en revanche, de qualifier ses envies culinaires de « craquages »

« J’estime que les ‘craquages’ alimentaires apparaissent dans des contextes de troubles du comportement alimentaire. »

De son côté, elle essaye surtout de pratique « au maximum une alimentation intuitive »

« Je mange ce que je veux dans les quantités que je veux. Parfois je mange beaucoup, parfois moins, parfois je mange plus sucré car j’ai des envies de chocolat, parfois j’ai des envies de légumes. Mon corps s’auto-régule. En tant que femme, mon alimentation varie aussi selon mon cycle, juste après mes règles j’ai souvent envie de viande rouge. Nos corps et nos envies peuvent nous permettre de manger équilibré selon nos besoins si nous ne sommes pas constamment dans une logique de contrainte et de restriction. C’est une manière d’appréhender les choses qui se travaille et qui s’apprend. Au début, j’avais peur de ne manger que du chocolat. Et au final, pas du tout. J’ai des envies de tout plein de choses. Mais je dois avouer que mon aliment plaisir depuis l’enfance et par gain de temps, c’est le lait. Rien de plus pratique le matin qu’un grand bol de lait chocolaté. Bon j’avoue que pour le lait je dépasse aussi les recommandations de l’OMS, même si je consomme très peu de produits laitiers autrement. »

Le message principal de Lina est destiné aux personnes qui, si elles en ont les moyens, le temps et l’envie, auraient comme elle envie de produire leur propres aliments. Au-delà du gain purement financier, Lina a aussi modifié son rapport à la nourriture, a réduit sa consommation de produits transformés et donc de déchets plastiques. C’est donc un vrai gain pour l’environnement. 

« Je pense que si toutes les personnes avec un peu de terrain avaient au minimum 2 poules et un petit jardin, ça serait génial pour le climat et les portefeuilles. Et aussi pour la santé car le fait de jardiner et d’avoir les mains dans la terre permet de réduire le stress et de réaliser une activité physique. De plus, le goût des tomates du jardin n’a pas de prix.

Je sais que mon point de vue est en décalage avec la norme des personnes dans la vie active, mais je crois réellement que c’est une meilleure approche qui force à s’interroger sur les conditions de production du reste de l’alimentation qui rapproche des fondamentaux et facilite une ébauche de compréhension de la nature. Mes grands-parents ont vu l’essor des supermarchés dans les années cinquante. Avant ça, ils consommaient majoritairement leur propre production de légumes, d’œufs et de viande à la campagne et ne dépendaient pas autant que nous de leur pouvoir d’achat pour se nourrir. »

Merci à Lina* de nous avoir ouvert son frigo.

* Le prénom a été modifié.

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Les Commentaires

14
Avatar de KrissdeValnor
15 juin 2024 à 10h06
KrissdeValnor
@A Kane alors rien de scientifique mais mes parents ont des poneys dans une grande parcelle depuis de longues années. Ces prés n’étaient pas entretenus car en pente pour une partie et difficile d’accès, en fait c’était sûrement des vignes en monoculture pendant des décennies avant d’être des ronciers pour une bonne partie. Ces parcelles n’étaient pas vraiment exploitables, mon père à petit à petit réduit les ronciers et les poneys également, ils ont surtout permis que les ronciers de reprennent pas. Aujourd’hui même si par endroits l’herbe n’est pas très belle (on est loin des prairies de Normandie :lunette, il y a tout de même une grande diversité de plantes et fleurs ainsi qu’une variété d’orchidée endémique qu’on avait jamais vu dans ces prés avant.
Donc ça me fait dire que ça peut fonctionner, dans certaines zones et avec du temps et de l’entretien. Après les poneys de mes parents n’ont jamais consommé d’antibiotiques et ne représentent pas un élevage intensif, leur surface actuelle est très vaste et ils sont nourris au foin l’hiver (mais on est en montagne, il n’y a plus d’herbe quand les températures sont négatives).
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