Live now
Live now
Masquer
lily-allen-retour-hard-out-here
Culture

Lily Allen est de retour avec « Hard Out Here », une chanson anti-sexisme !

Lily Allen est de retour après quatre ans loin de l’industrie musicale. Dans Hard Out Here, elle pousse un coup de gueule contre le sexisme en général, au sein de la pop culture en particulier.

Quatre ans après son dernier album It’s not me, it’s you, Lily Allen est de retour avec un nouveau clip, Hard Out Here ! La chanson n’est pas forcément sa plus marquante musicalement, mais les paroles sont très parlantes.

La vidéo commence avec Lily se faisant faire une liposuccion tandis que son producteur lui apprend qu’on lui a refusé d’apparaître dans les émissions de David Letterman et Jimmy Kimmel. Après quoi elle se retrouve immergée dans un clip de r’n’b lambda, à grands coups de bootyshake, de twerk et d’arrosage de raie au champagne.

Les paroles, dans un premier temps, peuvent passer pour du pur slutshaming avec des phrases comme « Moi, je n’ai pas besoin de bouger mon cul, j’ai un cerveau ». En réalité, c’est une véritable critique (à la sauce Lily Allen, donc, avec beaucoup d’ironie et de sarcasme) de l’industrie musicale d’aujourd’hui. Ce n’est pas « aux bitches qui font de la pop » qu’elle s’en prend, mais bel et bien à l’industrie musicale qui crée notre besoin pour « la pop de bitches », au besoin créé et marketé par l’industrie musicale de voir des culs et des mamelons. Mais elle s’en prend aussi, de manière générale, au sexisme :

« Si je te parle de ma vie sexuelle, tu me traiteras de salope, Quand les garçons parlent de leurs bitches tout le monde s’en fout, Il y a un plafond de verre à casser, Il y a de l’argent à se faire, Et maintenant, il est temps d’accélérer parce que ce rythme ne me convient pas. »

Elle fout également un taquet à l’objectification des corps féminins, ainsi qu’à la pression qui est mise sur la gent féminine pour être toujours plus mince, plus tonique. À noter que ce n’est pas une nouveauté, contrairement à ce que certains médias semblent sous-entendre : Lily s’est toujours soulevée contre ça. Ce n’est pas seulement parce qu’elle a eu deux enfants et pris du poids qu’elle a décidé de sortir les crocs sur le sujet. Par exemple, dans The Fear, son gros succès de 2009, elle se mettait dans le personnage d’une jeune star et chantait « Maintenant tout est cool tant que je deviens plus mince ». Rien d’étonnant à ce qu’on l’entende aujourd’hui chanter :

« Si tu ne fais pas un 36, tu n’es pas séduisante, Tu ferais mieux d’être riche ou vraiment bonne en cuisine, Tu devrais probablement perdre du poids parce qu’on voit pas tes os, Tu devrais probablement te faire refaire le visage ou tu finiras toute seule, Tu ne veux pas que quelqu’un t’objectifie ? As-tu pensé à ton cul, qui viendra le déchirer en deux ? La vie n’a jamais été aussi belle, on est sorties de l’auberge, Et si tu ne détectes pas le sarcasme, tu as mal compris. »

Le meilleur moment de la vidéo, c’est probablement quand, pour clôturer le passage qui se moque de Blurred Lines, Lily danse devant la phrase « Lily has a baggy pussy », qu’on traduira subtilement par « Lily a une grosse chatte », parodiant la vantardise humoristique de Robin Thicke.

Depuis la sortie de la vidéo, un début de polémique a commencé à se faire ressentir : certains ont jugé que le clip de Hard Out Here était raciste, à l’image du blogueur Blackinesia :

« La vidéo est censée être une critique et une satire de la pop culture […] mais finalement, ça se résume à élever le corps féminin blanc de Lily Allen et à objectifier et complètement dénigrer ceux des danseuses noires dont elle s’entoure du début à la fin de manière délibérée. »

Selon moi, ce n’est que pour mieux critiquer l’objectification des corps féminins que Lily s’est entourée de danseuses aux poses suggestives. Dans le clip, j’ai plus l’impression qu’elle se pose elle-même dans le rôle de la figure « patriarcale », dans le rôle de l’oppresseur et pas comme le modèle féminin à suivre. Cependant, il faut bien avouer que la plupart des femmes autour d’elles dans le clip sont noires. Interpellée sur Twitter, Lily a répondu de la façon la plus simple du monde.

lily twitterJ’aime la nouvelle chanson, mais je dois demander… Pourquoi toutes les danseuses en petite tenue sont des femmes noires ?

lily twitter 2On a auditionné beaucoup de filles et les meilleures danseuses apparaissent dans la vidéo.

lily twitter 3Ça aurait semblé injuste et hypocrite de ne pas embaucher quelqu’un à cause de sa couleur de peau.

Cette justification te suffit-t-elle ou la trouves-tu un peu légère ? Et surtout : que penses-tu de cette nouvelle chanson de Lily Allen ?


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

40
Avatar de Farfeluue
29 novembre 2013 à 00h11
Farfeluue
@Farfeluue

d'accord avec toi....

Autant j'ime beaucoup les paroles et l'attitue de Lily Allen, puis la musique est sympa, autant y a un peu d'hypocrisie. Elle critique les chanteuses qui bougent leurs fesses et la mode du twerk, mais elle se retrouve à faire un clip avec des gros plans sur le sillon inter fessier  et l'entrejambe de danceuses... Elle fait un peu pareil quoi.

Elle se cache derrière la parodie parce qu'elle a du mal à assumer, m'enfin elle fait comme les autres. Elle utilise des filles faisant des mouvements vulgaires pour  faire le buzz et faire parler d'elle. C'est pas terrible je trouve.

On est d'accord oui!!
0
Voir les 40 commentaires

Plus de contenus Culture

Capture d’écran 2024-11-05 à 16.53.34
Culture

Comment bien choisir sa liseuse : le guide pratique pour les amoureux de lecture

[Image de une] Horizontale (26)
Vie quotidienne

Black Friday : le guide ultime pour trouver l’aspirateur laveur fait pour vous et enfin mettre le Swiffer au placard

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-16T173042.478
Culture

Louise Chennevière (Pour Britney) : « La haine de la société pour ces femmes est immense. Cela m’a donné envie de la décortiquer. »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-17T105447.652
Culture

Pourquoi on a adoré Culte, la série qui revient sur la création de Loft Story ?

4
© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

Geek Girl
Mode

Cette série Netflix à binge-watcher en une soirée est numéro 3 en France et dans le monde

La pop culture s'écrit au féminin