Le mois dernier, je suis allée voir une gynécologue pour changer de pilule.
Mais avant ça, j’ai fouillé mes fonds de tiroirs pour trouver une ordonnance encore valable, je suis allée voir ma pharmacienne avec la tête basse pour qu’elle daigne me donner une plaquette supplémentaire, bref, j’ai forcé.
Pourquoi ? Parce que la gynécologue que je voulais voir n’avait pas de disponibilité. Et sans rendez-vous chez le ou la gynéco, pas de pilule ! Et ça, c’est relou.
Le collectif Libérez ma pilule veut changer ça. Leur but : faciliter l’accès à la pilule contraceptive.
Une pétition pour changer les choses
Ce groupe informel, déjà très actif en 2016 lors du combat contre
la clause de conscience des pharmaciens•nes, se constitue de gynécologues, médecins, sages-femmes, mais aussi journalistes, militant•es…
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Selon le groupe, les femmes sont bien assez responsables pour prendre la pilule sans consultation gynécologique. Un simple questionnaire chez le ou la pharmacien•ne suffirait à déterminer quelle est la meilleure pilule :
Les gynécologues américains insistaient pour rappeler que la prescription d’une pilule contraceptive ne nécessite ni le dépistage d’une IST (infection sexuellement transmissible) ni le dépistage d’un cancer du col de l’utérus ou du sein.
Quant au risque d’embolie, il est très inférieur à celui qu’encourt une femme enceinte.
Faciliter l’obtention de la pilule pour permettre à plus de femmes d’y accéder
Certes, la pilule contraceptive est aujourd’hui plutôt simple à obtenir en France. Cependant, cela pourrait être encore plus simple et permettre à plus de personnes encore d’y accéder.
On en parlait dans notre article sur Buzzfeed qui a proposé à trois hommes de prendre la pilule pendant 21 jours. Rien que l’obtention des fameux cachets était un véritable chemin de croix. Ce qui est problématique pour une méthode de contraception.
Faciliter l’accès à la pilule, ce serait vraiment bénéfique. Au Québec par exemple, le groupe explique que les pharmacien•nes ont déjà le droit de délivrer une contraception d’urgence de trois mois sans ordonnance.
Faciliter l’accès à la pilule a également montré un taux élevé d’adhésion des femmes à cette contraception.
Le groupe réclame donc la possibilité pour les pharmacien•nes de délivrer les pilules progestatives (donc sans oestrogènes), plus efficaces contre les risques de grossesse, sans présentation d’une ordonnance et en répondant à un simple questionnaire.
Vous souhaitez signer la pétition ? Retrouvez-la par ici, avec une explication détaillée de l’initiative et un détail des signataires.
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Les Commentaires
je vais être extrêmement vulgaire (comme un médecin me l'a gentiment remarqué, un jour que je lui demandais à combien était sa consultation avant de prendre rdv), mais un médecin qui écrit ça vit dans une réalité différente de la nôtre peut-être, de la mienne souvent. Notamment quand, le paragraphe d'après il ou elle suppose que tout le monde ne consulte que des médecins conventionnés en secteur 1 (indice : non).
Ensuite, oui, les pharmaciens et pharmaciennes sont des marchands de médicaments et leurs fournisseurs sont les labo pharmaceutiques (le fameux bigpharma). Mais perso, j'ai pas encore trouvé le moyen de me fabriquer une pilule contraceptive dans ma cuisine avec les produits de chez aromazone et l'équipement du parfait petit chimiste amateur. Donc oui, on dépend de ces labos pour la production et la commercialisation des médicaments qui nous sont utiles (et indispensables pour certains).
Et oui (parce que j'ai décidé d'être de mauvaise foi ce soir), le vibrant appel final Et ben les deux génies (apparemment y'a deux auteurs), sans la pétition, ça vous aurait traversé l'esprit, de lancer une initiative citoyenne en ce sens ? Non ? ben fallait le faire en premier ! fallait se bouger, se réveiller, avant que les pharmaciens et pharmaciennes le fassent, parce que oui, encore une fois, ielles vendent des médocs, donc c'est normal qu'ielles agissent en coordination avec les labos.