Maki Kaji, surnommé le « père » du sudoku, est décédé le 10 août dernier des suites d’un cancer des voies biliaires d’après la maison d’édition qu’il a fondée, Nikoli. Il s’est éteint à l’âge de 69 ans.
Le sudoku : petite histoire d’une folie mondiale
L’homme n’avait pas inventé le jeu connu pour ses neuf cases à remplir de chiffre, mais c’est bel et bien grâce à lui que le sudoku a conquis le monde et les cœurs.
Maki Kaji avait repéré le jeu (inventé au XVIIIe siècle !) en feuilletant un magazine américain. Il l’avait alors fait connaître au public japonais en le publiant en 1984 dans les pages de son propre magazine trimestriel Nikoli, qui s’écoulait alors à 50.000 exemplaires à travers l’archipel, et en lui attribuant le nom qu’on lui connaît à présent : sudoku — la contraction d’une phrase signifiant en japonais « les chiffres doivent être seuls ».
Le sudoku avait dès lors été importé dans les autres pays et acquis un succès mondial grâce à sa simplicité : neuf carrés de neuf cases chacun, à remplir avec des chiffres allant de 1 à 9, sans doublons sur les lignes ou les colonnes. D’après la maison d’édition Nikoli, un million de personnes s’attelle chaque jour à résoudre un sudoku !
Signe de ce phénomène de société, la chaîne de télévision anglaise BBC avait d’ailleurs adapté le jeu en show télévisé où les participants devaient compléter un sudoku tout en répondant à des questions de culture générale. Le programme SUDO-Q a été diffusé de 2005 à 2007.
Maki Kaji, passionné de jeux et d’énigmes
Né en 1951 à Hokkaido, une île au nord du Japon, Maki Kaji avait dédié sa vie aux casse-têtes. Il confiait à la BBC en 2007 :
« Ça m’émeut vraiment quand je vois une nouvelle idée de casse-tête qui a du potentiel. C’est comme trouver un trésor. Il ne s’agit pas de savoir s’il rapportera de l’argent, tout ce qui compte c’est la pure excitation d’essayer de le résoudre. »
Et dans cette chasse au trésor, Maki Kaji ne s’amusait pas seul : chaque trimestre, les lectrices et lecteurs de Nikoli peuvent soumettre leurs propres jeux dans l’espoir de les voir publiés au sein du magazine.
Pour Maki Kaji, les casse-têtes rassemblaient les gens :
« Quand je vois un casse-tête, j’arrive à ressentir et à comprendre ce à quoi les créateurs du jeu pensaient. À ce moment, je ressens un sentiment d’unité. J’ai l’impression d’être connecté à eux. J’imagine que c’est une expérience similaire à ce que ressentent les lecteurs d’un roman. »
En popularisant le sudoku, il aura en tout cas connecté des millions de personnes autour d’un jeu tellement simple qu’il pourrait bien fasciner éternellement.
Crédit photo : John Morgan / Pexels
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.