Ce week-end, en gambadant sur les sentiers bretons, le nez aux embruns, éternuant tous les 100 mètres à cause de je ne sais quelles graminées, je me disais bien : « Franchement, quelle idée de rentrer à Paris ! ».
Je le sais, cela me pend au nez, la campagne m’appelle. Moi qui fantasme secrètement de partir élever des chèvres et de rouler en tracteur en salopette cradingue sur de petits chemins boueux, mon fidèle et velu bobtail à mes côtés, et de créer une communauté non-mixte loin des villes et loin des hommes, Les Sims viennent-ils de réaliser mon rêve ?
Madmoizelle vous a annoncé l’extension Vie à la campagne qui sera disponible à partir du 22 juillet, et on ne va pas se mentir, le côté mauve de la force (comprendre ici, les lesbiennes) piaffe d’impatience depuis trois jours.
https://twitter.com/piece0fwork/status/1403115791550140417?s=20
C’est quoi ce truc entre les lesbiennes et le cottagecore ?
Car la tendance cottagecore, joliment désuète et bucolique, a séduit les lesbiennes. Bah oui, imaginez : vivre d’amour et d’eau fraîche dans une cabane perdue avec sa chère et tendre, renouer avec la nature, contempler un coucher de soleil sur son petit lopin de terre…
Parlons franchement : il ne s’agit pas que de l’idée de savoir reconnaître les champignons, soigner un oisillon blessé, ou faire votre propre confiture, mais aussi de vivre en autosuffisance dans un cocon de douceur, loin, très très loin, des attentes d’une société capitaliste hétéronormative et profondément sexiste. Avouez que c’est le rêve !
Et ce qui est si chouette avec l’appropriation de la tendance cottagecore par les lesbiennes, c’est que l’esthétique cottagecore aurait pu si facilement tomber dans les mains des tenants de l’écologie intégrale tendance conservatrice pour vendre l’image d’un retour aux sources où le couple hétéro est central et structurant, où l’homme est là pour assurer les tâches à l’extérieur du foyer et la femme pour s’occuper du care et des tâches ménagères. Mais non !
Réaliser ses rêves de nature grâce à Cottage Living
Et puis, soyons honnêtes, la vibe cottagecore
, les lesbiennes l’ont déjà en elles, nos choix vestimentaires qui misent sur le pratique avant l’esthétique, nos Birk’ (qu’on portait avant leur retour en grâce) et nos chemises en flanelle, et puis aussi notre appétence pour le bricolage et les travaux manuels, tout est déjà là.
Je le sais mon heure n’est pas venue. « Quelle idée de rentrer à Paris ! », je m’exclamais ce week-end en gonflant mes poumons du bon air marin, ce à quoi ma femme a répondu, choquée : « Déjà, pour nourrir le chat. » Malaise.
Mon heure n’est effectivement peut-être pas encore venue, il est trop tôt pour tout plaquer et aller faire de la permaculture dans la Creuse ou ouvrir une chambre d’hôtes dans l’Eure-et-Loir.
En attendant les Sims ont tout compris à mes aspirations de gouine quechua en devenir, et je vais pouvoir combler mes fantasmes de nature, de grand air, de vie simple tout en savourant encore un peu ma vie parisienne.
Qu’attendre de Cottage Living ?
Avec l’extension Cottage Living, emménagez à Henford-on-Bagley, idyllique petite bourgade où tout le monde se dit bonjour et où l’on vit en harmonie. Faites pousser vos navets et vos choux, élevez vos vaches, participez à l’économie locale, remportez le concours du plus gros légume, mettez vous au point de croix, mais aussi explorez les alentours et tâchez de bien vous entendre avec la faune du coin (la rumeur dit que vous pourriez même rencontrer de fées) !
Rien de tel qu’un univers campagnard pour survivre à une canicule. Et pour celles et ceux qui auront la bonne idée de se procurer l’extension avant septembre, des contenus bonus sont prévus : un vélo avec un panier fleuri, une nouvelle statue de gnome et un arbre avec des lanternes.
C’est l’heure de changer de vie (et de devenir lesbienne politique, qui sait ?)
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