A lire sur L’Express, un papier décryptant la polémique autour de l’exposition de Larry Clark (photographe et réalisateur de nombreux films comme Kids ou Ken Park), que la Mairie de Paris a décidé d’interdire aux moins de 18 ans avant même son ouverture ce vendredi 8 octobre. Un sacré paradoxe puisque l’adolescence (et notamment ses dérives) est le sujet principal de l’artiste.
Pourquoi l’expo Larry Clark est-elle interdite aux mineurs?
Avant même son ouverture le 8 octobre, au Musée d’art moderne, la Mairie de Paris annonce mi-septembre qu’elle interdit aux mineurs la rétrospective Kiss The Past Hello, consacrée à l’oeuvre de Larry Clark. Raisons invoquées par Christophe Girard, adjoint à la Culture: « Un risque avéré de voir arriver des plaintes ou des réactions de catholiques intégristes, comme lors de l’exposition Présumés innocents à Bordeaux, en 2000, qui avait donné lieu à des années de procédures devant les tribunaux. »
La suite de ce papier questions/réponses très éclairant est à lire sur L’Express. D’un côté, la Mairie de Paris semble « prendre les devants » et de l’autre, le milieu artistique qui est ébahi / en colère devant ce qu’il considère comme de la censure. La réaction de Larry Clark ? Elle est intéressante et symptomatique de l’époque.
Qu’en pense Larry Clark?
Interrogé par Le Monde au sujet de cette interdiction, Larry Clark répond que « cette censure est une attaque des adultes contre les adolescents ». Et ajoute: « C’est une façon de leur dire: retournez dans votre chambre; allez plutôt regarder toute cette merde sur Internet. Mais nous ne voulons pas que vous alliez dans un musée voir de l’art qui parle de vous, de ce qui vous arrive. Les enfants aiment mon travail, il leur parle. Je trouve qu’on devrait faire le contraire, interdire l’expo aux plus de 18 ans! Je fais ces images pour moi et pour les adolescents. Oui, il y a du sexe et de la nudité, mais ça fait partie de la vie. »
— Le papier intégral est à lire sur L’Express.
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Les Commentaires
effectivement et heureusement.
Quand je lis le mot "facilité"...
On ne parle pas de pub diesel là. Il y a une démarche anthropologique qui est à mon sens assez fascinante. C'est très drôle (façon de parler), je suis allée voir l'expo hier et en fait en mattant certains clichés il y a eu ce sentiment, de "ah ouais, je vois de quoi tu parles, je reconnais, ça évoque des souvenirs...". Je ne sais pas très bien comment décrire mais la photo d'un très jeune qui fume un petard, des sexes qui ne connaissent pas encore l'épilation, des culottes en coton...
il y a un mur superbe avec une série d'une bonne centaine de photos qui ressemblent limite à un stop motion sur le rapport au corps, les limites des ado, scarification et compagnie. Les clichés ne sont pas du tout glauques en plus, le modèle est juste démonstratif.
C'est des truc à la con mais l'adolescence ça passe aussi par des images comme ça, et c'est tabou dans le monde des adultes courant dans celui des gamins. Tu prends conscience que t'as un corps, des sentiments, tu cherches à prendre des risques en prenant des rampes en skate en escaladant la piscine municipale, quand tu te fais larguer tu te dis que t'es une merde tu te fais du mal et en même temps t'explore dans ces moments jusqu'où tu peux être triste, fâché, désespéré? Toutes les émotions sont à vif, tu te coupes les avant bras pour voir, tu te rejettes, tu te comprends, tu te rassures...
Tes parents pensent que tu tapes ta crise à deux balles, et c'est le cas mais en même temps c'est une période tellement importante pour chacun je trouve.
Après une fois adulte on en a honte, on en est fier, on s'en branle...On finit par oublier petit à petit surtout toute cette intensité. Ca m'a fait plaisir de m'en rappeler en allant voir ces photos, de le revivre au travers d'autres visages.
C'est juste que c'est des images tellement symptomatiques d'une période qui est comme un espèce de tourbillon (joie, tristesse, drogues, découverte des hormones et d'un corps, des sentiments). C'est vrai que c'est les montagnes russes et je trouve que il y a énormément de ça qui ressort de ces photos. En tous cas c'est un thème vraiment passionnant. A aucun moments je n'ai trouvé que l'oeil qu'il portait dans les clichés était voyeuriste ou malsain. Je me disais que peut être certains clichés me procurerait un sentiment de malaise, une sorte de mise à l'épreuve visuelle malgrès tout, surtout en voyant les photos en vrai, c'est autre chose. Et pas du tout.
Je met un lien sur un article avec des vidéos vraiment bien:
Larry Clark - "Kiss The Past Hello" - ARTE