Ce n’est pas terminé. Après le lexique pour la période « premiers moments après l’accouchement », j’ai décidé de rentrer dans le vif du sujet : les premiers mois de vie d’un bébé. Parce que oui, ces petits machins qui pleurent et qui font caca toutes les deux heures ont tout un vocabulaire qui leur est propre et qui ne concernent qu’eux et ceux qui les élèvent.
Vous vous dites peut-être « Nan mais ça va, je m’en fous un peu de ne pas savoir ce qu’est un sling, je peux très bien vivre sans connaître cette info ». Alors oui, c’est pas faux, mais en même temps, si vous aimez vos potes qui viennent tout juste d’être parents, vous avez peut-être envie de savoir de quoi ils parlent quand ils disent qu’ils ont fait une cagnotte pour s’acheter une Yoyo, non ?
Encore une fois, je vais vous épargner des recherches Google qui pourraient vous faire tomber dans les tréfonds du web parental, ou pire : vous faire atterrir sur un forum obscur où on parle de « BB1 », de « gygy » et de « pipi positif ».
Ne me remerciez pas, c’est de l’altruisme avant tout. Bon par contre si vous insistez, vous pouvez m’envoyer des chouquettes à la rédac, c’est toujours sympa.
Les croûtes de lait
Expr. fém : La dermatite (ou dermite) séborrhéique du nourrisson est une maladie de peau courante. C’est un excès de sébum qui se manifeste sous la forme d’une lésion sèche et croûteuse, voire humide. Voilà, ça, c’est pour la définition officielle, bon appétit.
En vrai, ce sont des fucking croûtes jaunâtres, un peu comme des grosses pellicules, qui se collent partout sur la tête du bébé tout neuf, au niveau du crâne, des sourcils et du front. Et non, ce ne sont pas des croûtes de lait séché parce que le bébé ne sait pas manger correctement et encore moins s’essuyer la bouche après son biberon (même si franchement avec ce nom, on pourrait le croire).
Outre le fait que « croûte » soit le pire mot de tout l’univers, ce n’est pas quelque chose de grave. Presque tous les bébés en ont pendant quelques semaines ou mois, et après ça part. Il existe des soins particuliers pour les enlever, et ça n’a pas d’incidence sur la santé. Même si c’est assez disgracieux, ce n’est pas dangereux.
La Yoyo
Nom Fém. : La Yoyo, c’est THE poussette que tous les Parisiens (mais pas que) s’arrachent. Petite, légère, citadine, facilement pliable, elle passe sous le tourniquet du métro sans devoir la porter à bout de bras avec le bébé dedans, elle passe en voyage cabine dans les avions, et elle se plie et se déplie sans avoir besoin d’avoir fait une école d’ingénieur pour piger comme ça fonctionne, le tout sans se coincer les doigts.
La Yoyo, c’est le Graal des poussettes, la Ferrari des bébés de l’Ile-de-France, la terreur du bitume du 11ᵉ arrondissement. À un parent qui possède une Yoyo, on ne lui dit pas « bouge ta poussette de là, tu prends toute la place », on s’écarte pour le laisser passer, le pas léger et vif, serpentant entre les trottinettes électriques et les Vélib’.
La Yoyo n’est pas qu’une poussette, c’est un must have. Bon, un must have qu’il faut avoir les moyens de s’offrir, ce qui n’est clairement pas donné à tout le monde. Il en existe d’occasion sur internet, mais elles partent très rapidement, tant la demande est forte.
Sachez que cette poussette est si désirée qu’il existe un véritable gang de voleurs de Yoyo dans les crèches de la ville de Paris. Ces malotrus (je n’ai pas dit trous-du-cul, je suis polie), arrivent à rentrer discrétos dans le local à poussettes d’une crèche à la sécurité un peu défaillante, découpent les antivols (oui, on met des antivols aux Yoyo, ça coûte 600 balles frère), et repartent avec. Grosse ambiance chez les malfrats, tears chez les bébés et leurs parents.
Le Sling
Nom masc. : écharpe de portage pour bébé avec un anneau, sans nœuds, qui s’installe naturellement sur l’épaule. Hum.
Si je vous ai perdu avec « écharpe de portage », ça doit être aussi le cas pour « Sling ». Comme je vous comprends. Pourtant, c’est bien pratique un sling (à ne pas confondre avec un string, ce n’est pas vraiment la même chose. Ni à confondre avec l’accessoire BDSM. Rien à voir).
En gros, un sling sert aux parents qui veulent profiter de leurs bras tout en portant leur bébé qui refuse de se décoller de son représentant légal, comme une huitre à son rocher. Un peu comme les kangourous qui ont une poche ventrale, le parent 2.0 a une écharpe qu’il enroule autour de lui-même façon guirlande sur sapin de Noël (mais sans l’option lumière clignotante, c’est dommage), afin de pouvoir vaquer à ses occupations, comme faire pipi ou manger un bout de fromage, sans devoir poser l’enfant qui se mettra à hurler comme si on lui arrachait une jambe.
Les bébés sont des grands fan des drames, ne l’oublions pas. Le poser ne serait-ce qu’une minute dans un transat peut déclencher un véritable conflit géopolitique. Pour éviter de se faire détester de tous ses voisins parce que les décibels du petit dernier sont particulièrement élevés, le parent utilisera donc une écharpe de portage, s’il comprend comment se l’enrouler autour du corps (bonne chance), soit un sling, qui est la version débutant.
Très pratique également pour allaiter sans devoir exposer son sein aux yeux du monde (y en a qui sont pas à l’aise avec l’idée), le sling pourra servir de mini-tente qui cachera le boob découvert tout en permettant au divin enfant de s’en mettre plein la panse.
À lire aussi : Débutante ou experte : à quel point maîtrisez-vous le vocabulaire de la parentalité ?
Une turbulette
Nom Fém. : petit sac de couchage pour les bébés, qui se fixe aux épaules avec des bretelles. À ne pas confondre avec une turlutte, qui est l’argot de la fellation. Vous conviendrez que c’est pas franchement la même chose hein.
La turbulette (ou la gigoteuse, c’est pareil), est donc une couverture pour les petits qui empêche les parents de se réveiller 76 fois par nuit pour vérifier que le bébé n’a pas la couette sur la tronche et qu’il est en train de s’étouffer.
Bah oui, un bébé, ça a certes des bras (c’est déjà pas mal), mais ça veut pas dire qu’il sait s’en servir pour retirer l’édredon qui lui couvre le visage. En même temps, on n’a jamais dit que les nourrissons étaient livrés avec toutes les options, il ne faut pas abuser non plus.
Du coup, la turbulette sert à éviter deux choses : mourir étouffé, et ne pas avoir froid la nuit. Bah oui parce que du coup, le bébé ne peut pas enlever sa couverture, puisqu’elle est attachée. Pas bête, la guêpe.
Donc même si l’enfant décide de faire des roulés boulés toute la nuit dans son berceau, il n’aura pas froid, n’aura donc pas le nez qui coule, donc pas de fièvre, donc pas besoin que ses parents se lèvent toutes les 76 minutes pour le recouvrir au lieu de pioncer comme n’importe quels êtres humains.
Alors, à qui on dit merci de sauver votre amitié avec vos potes parents en éclairant vos lanternes ? Oui, à bibi, exactement. À bientôt pour le lexique #3 !
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