« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir… » Les tests sur les animaux dans l’industrie cosmétique vont-ils un jour finir ? Le 15 septembre 2021, le Parlement européen a voté en faveur d’un plan allant dans ce sens concernant toutes les industries, y compris celle de la beauté, déjà très réglementée et stricte en la matière, mais pouvant mieux faire.
Une interdiction des tests sur les animaux en vigueur depuis 2013, certes, mais encore perméable
Ce vote de résolution appelle donc la Commission européenne à mettre en place un plan d’actions qui concernera l’ensemble de l’Union. En établissant ainsi un calendrier d’étapes à atteindre et d’alternatives pertinentes pour continuer de s’assurer de l’innocuité des produits.
Le règlement de l’UE interdit déjà depuis mars 2013 l’utilisation dans les cosmétiques d’ingrédients qui auraient été testés sur les animaux où que ce soit dans le monde. Si bien qu’on teste plutôt sur de la peau artificielle fabriquée en laboratoire pour avoir les mêmes propriétés que celle humaine.
Seulement, depuis août 2020, l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) a établi que certaines substances doivent quand même être testées sur des animaux. Il s’agit notamment du filtre UV qu’est l’homosalate, ainsi que le 2-ethylhexyl salicylate (un ingrédient souvent utilisé en cosmétique pour filtrer les UVB dans les crèmes solaires et les parfums). En plus de ces deux substances, des demandes de tests sur les animaux se font pour des centaines d’autres ingrédients, vient de rapporter le média WWD.
« Près de 10 millions d’animaux » encore utilisés dans les labos de l’UE
C’est pourquoi l’association Humane Society International a publié un communiqué le 16 septembre 2021 pour alerter sur ce retour en arrière en matière de lutte contre la maltraitance animale :
« Près de 10 millions d’animaux sont utilisés chaque année lors d’expériences invasives dans les laboratoires de l’UE, y compris des singes, des chiens, des chats, des lapins, des rats et des souris, un nombre énorme d’animaux qui est resté relativement inchangé au cours de la dernière décennie. »
Ce nouveau vote du Parlement européen daté du 15 septembre représente aux yeux de l’association une opportunité d’épargner ces millions d’animaux afin de se concentrer sur d’autres solutions autrement pertinente pour la recherche et la santé humaine.
Fruit des campagnes et pressions depuis plusieurs mois de la part d’une vingtaine de collectifs et associations comme Eurogroup for Animals, Cruelty Free Europe, ou encore PETA à travers les 24 états membres de l’Union Européenne, ce vote offre donc une bouffée d’espoir contre cette forme de spécisme.
Il résulte probablement aussi d’une récente campagne mise en place par l’union des marques Dove et The Body Shop. En effet, fin août, elles ont fait peindre dans des grandes villes européennes des fresques murales pour interpeller les le grand public et l’amener à signer une initiative citoyenne européenne.
Ce genre de pétition permet de proposer l’étude de nouvelles lois. Et celle-ci contre les tests sur les animaux a déjà recueilli plus de 120 000 signatures en moins de trois semaines, et vous pouvez continuer à la signer.
Signer la pétition contre les tests sur les animaux dans l’Union Européenne
« S’engager en faveur d’une Europe sans expérimentation animale »
L’initiative citoyenne européenne baptisée « Pour des cosmétiques sans cruauté — s’engager en faveur d’une Europe sans expérimentation animale » appelle la Commission européenne à prendre 3 mesures clés :
« 1. Garantir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques.
Engager une modification législative pour assurer la protection des consommateurs, des travailleurs et de l’environnement envers tous les ingrédients cosmétiques sans que ces derniers soient testés sur des animaux quel que soit l’objectif ou le moment.
2. Réformer la réglementation de l’UE relative aux produits chimiques.
Garantir la protection de la santé humaine et de l’environnement en gérant les produits chimiques sans ajouter de nouvelles exigences en matière d’expérimentation animale.
3. Moderniser la science dans l’UE.
S’engager en faveur d’une proposition législative établissant une feuille de route pour l’élimination progressive de toutes les expérimentations animales dans l’UE avant la fin de la législature actuelle. »
Les pressions citoyennes, associatives, et commerciales se poursuivent donc pour que l’Union Européenne légifère de manière moins perméable à l’encontre des tests sur les animaux.
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