À notre tour, nous publions une lettre à l’ado que nous avons été. Et toi aussi, si l’envie ou l’inspiration te prennent, n’hésite pas à poster ta propre lettre sur le forum !
Pour te procurer l’ouvrage, rendez-vous sur Place des libraires, la Fnac et Amazon !
Sortie le 14 mars !
Lettre à Camille, 15 ans
Chère Camcam, je t’écris pour te dire de ne pas t’inquiéter.
Car souvent, la peur nous fait faire des trucs qui ne nous ressemblent pas.
Quand tu es entrée au collège, tu avais peur d’être bolossée, de ne pas t’intégrer à un groupe. Ce que tu redoutais le plus, c’était qu’on te juge sur ton apparence.
Il faut dire que tu avais la même coupe de cheveux depuis ta naissance, à savoir un carré bien propre choisi par ta mère.
C’est elle aussi qui avait achalandé ton armoire (on disait pas dressing à l’époque…)
Pour ça, tu peux quand même la remercier car il semblerait que tu n’en avais rien à foutre de ton apparence jusqu’à ton entrée en sixième.
Jusqu’à ce que tu réalises que tu es une personne en fait ! Et si ça se trouve, t’as peut-être même des goûts personnels du coup ?
Cette question a progressé lentement dans ta tête de bonne élève qui veut faire plaisir à tout le monde.
Entre temps, ton père t’a convaincue de te faire cette coupe super qu’il avait vue sur une actrice. Un désastre.
Pourtant, même combinée à un appareil dentaire et une peau grasse, la coupe de l’an 2000 (plaqué devant, pics gélifiés derrière) ne t’empêchera pas de smacker Tu-Sais-Qui.
C’était un indice bordel ! L’apparence ne compte pas autant que tu le crois…
Trop tard. Ta révolution vestimentaire est en marche.
Trouver son style quand on est ado
C’est un lieu commun, l’ado s’affirme. Ce n’est pas toujours vrai, mais pour toi c’était vital.
Autant ton look avait été maîtrisé par tes parents jusqu’alors, autant il va te permettre désormais de partir à la rencontre de toi-même.
Comme toujours, il t’a fallu tâter les extrêmes avant de trouver ton équilibre.
Dans un premier temps, tu vises la rébellion avec un mélange gothique / street / hippie. Belle gosse va.
À lire aussi : Goéland, c’est fini : une page des années 2000 se tourne !
Pour te fondre dans un concert de reggae, il te faut un baggy. Pour traîner au skatepark, il te faut des Van’s. Pour que le monde sache à quel point tu es une ouf dans ta tête, il te faut un t-shirt Che Guevara.
Ton père appelle ça « ton uniforme ». Parce que finalement tu veux toujours bien faire, selon les règles. Même quand il s’agit de sortir du moule, tu finis par imiter en pensant te démarquer.
Tu épouses les codes des groupes que tu souhaites intégrer. Tu as si peur qu’on se méprenne sur toi, sur ton identité que tu fais de ton look une garantie. Regardez, je suis une personne cool puisque cela se voit !
L’apparence te sert à créer des liens avec ceux que tu admires, ceux à qui tu veux ressembler. Et le plus beau, c’est que ça marche.
J’ai envie de te dire de te détendre du pistil. Tes meilleurs amis, ceux qui sont toujours là aujourd’hui, n’en ont rien à faire de ton look.
Inversement, des gens que tu admires seulement pour ce qu’ils reflètent laisseront rarement une trace indélébile dans ton coeur.
Mais tu ne te connais pas encore assez pour prendre ton envol stylistique et je ne peux pas t’en vouloir d’avoir virer de bord quelques années plus tard. Dans un tout autre registre. Pour copier, encore une fois.
S’assumer quand on est ado
Au lycée, tu décides de passer de cette silhouette de Zaz à cheveux sales (pléonasme ?) à quelque chose d’ultra-féminin.
Ta nouvelle role model maîtrise la mode comme personne. Tu te mets à écumer les blogs de street style, en pleine explosion, et à mater assidûment les défilés.
Ça n’est toujours pas toi, tu te contrains encore. Mais tu acquiers une certaine expertise et ce revirement te permet d’explorer une autre facette de toi, plus créative et plus audacieuse.
Avec les années, tu va réaliser qu’imiter, c’est simple en fait. Ça n’a rien de très risqué.
Je t’écris pour te dire de ne pas avoir peur d’être qui tu es. Tu admires ce qui te parait mieux que toi mais tout ce que tu cherches est là.
N’essaie pas de te figer dans une identité. Tu évolues tout le temps. C’est la seule chose qui soit permanente dans la vie, le changement.
Profite de qui tu es en cet instant, car bien que tu l’ai cru un temps, ton amour des baggys ne sera pas éternel…
J’ai lu récemment qu’essayer de se définir soi-même, c’est comme tenter de se mordre les dents.
J’ai aussi entendu cette chanson qui disait « Sois toi-même et tu verras qui t’es ».
Je t’écris tout ça mais je sais que tu as encore beaucoup de chemin à faire avant de le réaliser. Les points se relieront entre eux doucement, après ta crise d’ado et au-delà.
Je t’écris tout ça sans rancune, sans jugement, parce que je sais que ce sont ces erreurs et ces détours qui te mèneront exactement là où tu dois être.
Ces erreurs, c’était exactement celles qu’il te fallait faire, et ces détours, exactement ceux par lesquels tu devais passer.
Tu peux juste enlever un peu de pression de tes épaules. Il n’y a personne à impressionner. C’est pas la peine de vouloir être quelqu’un d’autre.
Teste, explore, ose tout ce que tu peux pour te découvrir. Mais si ta boussole est la crainte d’être jugée, tu pourrais bien finir transparente à force de vouloir plaire à tout le monde.
N’oublie pas que lorsque tu fais quelque chose qui te plait, au moins une personne est contente. Ne t’inquiète pas pour les autres, et ne surtout ne t’inquiète pas pour toi.
Même en jogging Atemi, même à poil, tu es géniale.
Écris et publie ta propre lettre sur ce topic du forum ou sur les réseaux sociaux avec #madmoiZelleArmy.
À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire ma crise d’adolescence à 27 ans
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Je sais pas si je suis très claire mais ça m'intrigue de savoir si ils y a des lettres d''un autre genre dans le livre et dans les futurs articles.