Bien chère Nadine,
Je me permets de te tutoyer car je ne puis parler aux gens que j’adule qu’à la deuxième personne du singulier. Aujourd’hui, je soulève rageusement la plume pour te défendre, toi qui te débats parmi les sarcasmes et les moqueries d’odieux sycophantes qui cherchent à ternir la lumineuse étoile de ton talent.
Les Guignols, déjà, avaient tenté de te rouler dans la fange, en te comparant successivement à une poissonnière, à la soeur de Marine Le Pen, ou encore à une odieuse et criarde mégère – caricature fort éloignée de la douce et sereine maîtresse-femme que tu es. Qui sont-ils, ces infâmes suppôts de Staline, pour oser dénigrer l’astre le plus éclatant de nos cieux politique ? Leur marionnette n’est qu’une pâle copie, qui n’atteint pas à la cheville ton talent comique.
Certes, ton légendaire franc-parler ainsi que ta verve sans faille t’ont, parfois, amenée à prononcer des énormités plus grandesque le pénis d’une baleine (3 mètres cinquante pour un mètre de diamètre). Ainsi, ta truculente conversation avec Gérald Dahan a fait couler beaucoup de salive et d’encre dans le camp de ces sales « bobos-de-gauche-bien-pensants » que tu n’as de cesse de fustiger. L’affreux trotskiste t’avait piégée, en se faisant passer pour une sommité du Front National : tu lui avais fait l’apologie du « talent » de Marine Le Pen, et avais déclaré que tu « n’avais pas envie que ça devienne le Liban » chez toi. Pour te défendre, tu as avancé un argument massue : tu n’es pas raciste, puisque tu as « une amie encore plus noire qu’une Arabe » !
Certains esprits mal tournés ont décelé en cette profession de foi un racisme consommé, assorti d’un quotient intellectuel qui frise le négatif. Mais que nenni, chers amis. D’ailleurs, moi non plus, je ne suis pas raciste : la preuve, je préfère le chocolat noir au chocolat au lait. REP A SA Brice Hortefeux.
Ô grande Nadine, sache que tu représentes pour nous, enfants d’une génération promise à un éternel chômage, un inéluctable échec au football
et un demi-siècle de saisons de Secret Story, un espoir indéfectible. Tu es la preuve vivante que le fait de ne pas savoir accorder verbe et sujet n’empêche en rien de devenir ministre, et que l’espoir est donné à tous, vraiment tous.
Nadine, tu me manques. Beaucoup. Depuis que tu es partie, les étendards de la République sont en berne. Grâce à Dieu, tu n’as pas arrêté les réseaux sociaux : à chaque fois que je lis tes pensées twitteresques, j’ai l’impression d’ingurgiter mon propre poids en LSD. Et en ces temps moroses où les ministres du nouveau gouvernement sont à cent lieues du potentiel « lol » de tes divins collègues (les sieurs et dames Bachelot, Guéant, Besson, Boutin, entre autres joyeux drilles), un peu de rire est toujours bon à prendre.
Naturellement, j’espère que les sarcasmes des bélîtres qui t’écorniflent ne mettront pas un terme à ta carrière politique. J’espère de tout coeur que, déjà, tu songes à la prochaine Présidentielle. Saches que, dans cette belle et noble entreprise, tu as tout mon soutien : à n’en pas douter, les Français sauront, pour une fois, reconnaître ton génie politique et te confier la suprême responsabilité de l’Etat – qui est, à vrai dire, la seule qui soit à la mesure de ton talent.
Nadine ! Nadine brisée, Nadine outragée, Nadine martyrisée ! Tu es pour moi un vivant modèle, et je nommerai mes poissons rouges comme toi pour qu’ils adoptent une hauteur d’âme semblable à la tienne. Je t’aime. Bisous bisous.
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