– Article initialement publié le 16 septembre
Depuis 20 ans, le nombre de témoignages enregistrés par l’association SOS Homophobie est en constante augmentation.
Cette augmentation est à la fois la conséquence d’une parole qui se libère du côté des victimes, qui témoignent de plus en plus, mais également due à la banalisation des actes et des insultes homophobes.
On a assisté, en France, à un véritable déchaînement d’homophobie ordinaire autour du débat sur le mariage pour tous.
Alors bien sûr, lorsque l’on est victime ou témoin d’insultes, de menaces, de paroles si dures que l’intention de blesser est évidente, l’agression est caractérisée. Il ne fait aucun doute que vous venez d’être victime (ou témoin) d’une agression homophobe.
Mais qu’en est-il de ces phrases récurrentes, de ces sous-entendus quotidiens, de ces remarques auxquelles on est confronté-e-s régulièrement, sans pour autant réussir à s’y habituer, parce qu’à chaque fois qu’on les entend, elles ont une résonance douloureuse ?
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Ce sont les manifestations de l’homophobie ordinaire.
https://youtu.be/6VOhYSXWYXg
Qu’en est-il de l’homophobie ordinaire ?
C’est « facile » de changer de trottoir, de changer de table au bar, de changer de siège ou même de wagon dans le métro… Mais d’une part, ce n’est pas normal d’avoir à se préserver soi-même des agressions homophobes, et d’autre part, qu’en est-il de ces interactions subies, avec des collègues de travail, avec des professionnel•le•s de tous horizons, avec des membres de sa famille que l’on est amené-e-s à rencontrer ou côtoyer plus ou moins souvent ?
Si c’est « facile » de changer de trottoir une fois, combien de fois faut-il encaisser ces attaques constantes avant de réagir ?
En France, l’homophobie est un délit (ce n’est pas « une opinion », quoiqu’en disent certains partisans de la Manif Pour Tous). Ce terme englobe toutes les violences, physiques ou verbales, perpétrées à l’encontre des personnes LGBT.
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Lutter contre les manifestations quotidiennes de l’homophobie
Les préjugés, les stéréotypes négatifs, les idées reçues fausses qui nourrissent les clichés sur les personnes LGBT sont la source de remarques, de « blagues », d’insultes blessantes pour les personnes qui en sont la cible.
La gayphobie, la lesbophobie, la biphobie, la transphobie sont malheureusement exprimées au quotidien dans notre société.
Que vous soyez victime vous-mêmes ou témoins d’agressions verbales ou physiques à l’encontre de personnes LGBT, vous pouvez témoigner via ce questionnaire dédié.
Si vous êtes victime de gayphobie, lesbophobie, biphobie, ou de transphobie ordinaire, ne restez pas isolé•e, silencieu•x•se. Prenez la parole.
L’association SOS Homophobie vient en aide aux personnes victimes de violences homophobes, et cela inclut l’homophobie ordinaire, les mots qui blessent au quotidien.
Quelques exemples d’homophobie ordinaire, en couverture du rapport 2014 sur l’homophobie en France.
Mettre les mots sur des faits récurrents, qui doivent être dénoncés
Les chiffres des faits homophobes compilés dans le rapport 2014 sur l’homophobie en France sont très en-dessous de la réalité. 3 517 témoignages reçus en 2013, quand le rapport révèle que près de 60% des insultes homophobes sont publiées sur Internet. Les victimes sont bien plus nombreuses, les témoignages devraient être bien plus nombreux.
La campagne « Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire » de l’association SOS Homophobie vise à proposer aux victimes une ligne d’écoute, mais également à collecter davantage de témoignages, à recenser un nombre et une diversité des situations davantage représentatifs de la réalité de l’homophobie en France.
Extrait du rapport 2014 sur l’homophobie
On sait que les faits d’homophobie sont malheureusement beaucoup plus nombreux que ces 3 517 témoignages.
On sait que les victimes sont bien plus nombreuses que les auteur•e•s de ces témoignages.
Alors prenez la parole. Ne subissez plus en silence la gayphobie, la lesbophobie, la biphobie, la transphobie. Venez témoigner, afin de dénoncez l’homophobie ordinaire, en France, en 2014.
« Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire »
Parce que notre lectorat est essentiellement féminin, et parce que selon SOS Homophobie, les femmes ont moins tendance à dénoncer les agressions lesbophobes ou biphobes dont elles sont victimes, ce questionnaire a été centré sur la lesbophobie plus spécifiquement, pour VOUS donner la parole :
« Les jeunes, les femmes, les personnes âgées et les trans sont dans la ligne de mire de cette violence ordinaire. Pourtant, ils et elles contactent peu le service d’écoute, restant isolé-e-s face à l’homophobie ou la transphobie, pas toujours identifiée comme telle, mais qui ne laisse jamais indemne ».
Cliquez sur l’image pour accéder à l’enquête
Les témoignages recueillis sont strictement anonymes, les données sont transmises à SOS Homophobie qui traite également toutes les réponses envoyées via leur propre questionnaire (identique à celui-ci).
Contactez la ligne d’écoute
Si vous êtes victime de gayphobie, de lesbophobie, de biphobie ou de transphobie ordinaire, ne restez pas isolé•e, contactez la ligne d’écoute de SOS Homophobie, pour y trouver aide et soutien :
« Les bénévoles de SOS Homophobie sont à l’écoute des victimes et témoins d’homophobie et de transphobie, quels que soient leur degré, leur forme, leur contexte, leur émetteur. Face à cette violence, insidieuse ou frontale, ponctuelle ou régulière, ils vous soutiennent, vous informent et vous accompagnent.
Témoins, victimes, réagissons !
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Les Commentaires
J'imagine qu'il vaut mieux en rire. Ca m'arrive de me dire que je suis contente d'être hétéro, parce que les lesbiennes ont l'air d'en chier, c'est quand même hyper triste. Au point que quand je m'énerve de remarques lesbophobes balancées à des amies lesbiennes devant moi, même elles s'étonnent que je me mette à gueuler, tellement elles sont blasées. Y a des baffes qui se perdent.