« Pour qu’une femme aime les hommes, rien ne vaut un viol collectif »
Voilà la phrase choquante que vous avez peut-être vue apparaître sur des panneaux publicitaires, en blanc sur fond noir, si vous habitez dans une grande ville française comme Paris, Metz ou Lyon.
Elle est accompagnée d’un sous-titre explicatif :
« En Jamaïque, on viole les femmes pour les guérir d’être lesbiennes »
Cette affiche contre la lesbophobie, la discrimination homophobe visant spécifiquement les lesbiennes, ne fait pas l’unanimité.
La campagne contre l’homophobie qui fait parler d’elle
Une autre affiche compose cette campagne de sensibilisation contre l’homophobie :
Les deux affiches appellent à se rendre sur Pink Triangle Issue pour signer une pétition demandant à l’ONU d’intégrer les notions d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans l’article 2 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Pour le moment, voici ce que dit cet article :
« 1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté. »
La pétition demande à ce que les notions d’orientation sexuelle et d’identité de genre soient écrites noir sur blanc ; actuellement, elles entrent plutôt dans « toute autre situation ».
L’homophobie tue, encore aujourd’hui
Toujours sur le site de Pink Triangle Issue, on trouve une vidéo sensibilisant aux violences dont sont victimes encore trop de personnes homosexuelles à travers le monde.
Le discours rappelle que les crimes homophobes ne se sont pas arrêtés à la déportation meurtrière de la Seconde Guerre Mondiale, marquant les homosexuel·les d’un triangle rose.
Les critiques adressées à la campagne contre la lesbophobie
Cette campagne, on la doit à Vangardist, un magazine autrichien. Comme l’indique Komitid, ses équipes n’en sont pas à leur coup d’essai :
« Ce n’est pas la première fois que le magazine se fait remarquer. En 2015, Vangardist avait mélangé le sang de trois personnes séropositives à son encre de publication pour sensibiliser à la sérophobie. »
L’affiche contre la lesbophobie reprend un crime sexuel trop souvent infligé à des femmes lesbiennes, et le transforme en message-choc.
Plusieurs personnes ont noté que cette campagne pouvait être douloureuse pour des victimes de violences sexuelles, lesbiennes ou non, se retrouvant nez-à-nez avec ce message alors qu’elles vaquent à leurs occupations.
Sur Twitter, l’équipe de la Conférence Européenne Lesbienne rappelle qu’après des mois, des années de messages homophobes placardés par la Manif Pour Tous, cette affiche n’est peut-être pas la meilleure idée du monde.
Une autre critique vient de gens regrettant que le sous-titre parle des crimes homophobes commis en Jamaïque, alors qu’en France aussi, malheureusement, la lesbophobie existe.
À quoi bon sensibiliser à un problème lointain sur lequel il est difficile d’agir, alors qu’on pourrait déjà « balayer devant notre porte » ? C’est, en gros, l’idée derrière cette critique.
Comme le conclut Komitid, en tout cas, le choix de messages-choc a donné de la visibilité à cette campagne. Toute publicité est-elle bonne à prendre ? Je vous pose la question…
À lire aussi : Les lois comme le mariage pour tous font-elles vraiment reculer l’homophobie ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Pas de souci !
Dans tous les cas, ça ne change pas ma remarque, à savoir que c'est le même principe seulement au lieu d'avoir le texte au détour d'un coin de rue, il est au détour de ton mur FB.
(Après on peut dire que le mur FB dépend de nos feeds donc oui c'est un peu différent, mais pas tant )
Ce n'est pas une critique car personnellement comme je le disais ça a bien fonctionné.