C’est une étude de longue haleine que l’association En avant toute(s), en collaboration avec des associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles locales d’Outre-Mer ont mené.
L’enquête « Des ponts entre les territoires d’Outre-mer et l’Hexagone » dresse un bilan alarmant. Alors que les territoires ultra-marins ont des chiffres de violences sexistes et sexuelles d’une plus grande ampleur que dans l’Hexagone, ils bénéficient de nettement moins de moyens pour lutter contre.
Des violences sexistes et sexuelles qui explosent
Pour effectuer son rapport, l’association En avant toute(s) a rencontré une vingtaine d’associations locales, spécifiquement en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin, en Guyane mais aussi à la Réunion et à Mayotte.
À la Réunion, le rapport montre que les femmes sont trois fois plus victimes de violences conjugales que dans l’Hexagone. Tandis que la Guyane est le département où le nombre de femmes victimes de violences sexistes et sexuelles enregistrées pour 1000 habitants est le plus élevé en 2021.
Autre donnée choquante, en Martinique, près d’une femme sur cinq subit des violences conjugales et une femme sur trois déclare avoir subi des violences psychologiques au sein de son couple.
Mais un flagrant manque de moyens
Sauf que pour lutter contre ces chiffres colossaux, les associations locales manquent de moyens, et de structures. Comme l’association Nariké M’sada, à Mayotte, qui déplore le manque de transports en commun, ce qui rend les actions de terrain difficilement réalisables : « Pour faire une action de 2h, il faut compter 4 à 5h en incluant les trajets. Ce n’est donc pas facile de développer le volume d’activité », témoigne dans l’étude une membre de l’association.
Dans l’enquête, le manque de moyens financiers, est, lui aussi, pointé du doigt. Car il demeure impossible de recruter du personnel adapté pour aider les victimes, ou de leur apporter des aides adaptées, comme par exemple, un hébergement d’urgence.
Les « moyens financiers insuffisants ne permettent ni de développer des programmes de prévention, ni de former les différents acteurs du réseau, en particulier les membres de la police et de la justice », peut-on lire dans le rapport.
Un manque de données pour les personnes LGBTQI+
Mais les associations LBGTQI+ ne sont pas en reste. L’étude constate un criant manque de données pour les personnes issues de a communauté.
Ce qui « conduit les victimes d’homophobie et de transphobie à s’isoler, à garder le silence et à s’autocensurer ». Les personnes LGBTQIA+ disposent de beaucoup d’espaces anonymes et sécurités pour pouvoir se confier.
Ainsi, pour les associations, une solution est simple afin d’améliorer la situation des femmes personnes LGBTQI+ : que l’État y mette des moyens.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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