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Si on devait retenir une phrase culte des Valseuses, c’est celle-là.
Réalisé en 1974 par Bertrand Blier et adapté du roman du même auteur-réalisateur, Les Valseuses retraçe l’histoire de deux marginaux interprétés par l’impeccable duo Depardieu / Dewaere (acteurs fétiches de Blier) qui, après moult minables larçins, prennent en otage la belle et frigide Miou-Miou et partent à l’aventure.
A sa sortie le film fait scandale, volontairement provocateur, dialogues crûs, parfois jugés vulgaires et situations cocasses sont au programme. Les Valseuses, c’est un coup de poing dans le cinéma français, un film post-soixante-huit aux héros immoraux qui ne cherchent qu’à jouir sans entrave et mènent une vie débridée.
On suit le quotidien de Pierrot (Patrick Dewaere) et Jean-Claude (Gérard Depardieu) pendant 1h55. Ils « empruntent » une voiture pour faire un tour, rencontrent le propriétaire au moment de la rendre, et les ennuis commencent. Le proprio, patron d’un salon de coiffure, tire sur Pierrot qui se prend une balle dans les valseuses, ça l’empêchera de bander et pour quelqu’un qui souhaite jouir au maximum c’est plutôt embêtant. A ce moment là, ils rencontrent Marie-Ange (Miou-miou), une shampoineuse bas de gamme et frigide qu’ils embarquent dans leur fuite avec l’idée de réussir à la faire jouir. Braquage, vols, les deux compères s’amusent à effrayer les braves gens, ceux qui travaillent, ont une famille, de l’argent. Avant de conclure que « Quand on nous fout la paix, on se contente de plaisirs simples… On est pas bien là, hein ? »
Le film de Blier s’inscrit dans le contexte social de la France d’après mai 68, tiraillée entre un mélange de capitalisme outrageux et d’envie de liberté. Les deux loubards du film rêvent d’argent facile – ce qui leur permettrait d’accéder à leur idéal. Mais ils ne revendiquent rien et font encore preuve d’une certaine mysoginie, ce sont les témoins d’une transition dans les moeurs françaises. Ils traversent la campagne et les petits patelins de la France profonde sans savoir où ils vont, on suit leur déroute superbement servie par les dialogues de Bertrand Blier. Des répliques cultes qui font mouche, un ton franc et direct, du vulgaire sous couvert de bonnes intentions, tellement qu’on trouve cette équipe de bras cassés attachante, voir poétique sur la fin. Le duo Depardieu / Dewaere est magistral, ils se complétent et se confrontent pendant tout le film avec une maladresse qui s’avère juste, et surtout avec humour.
Pour sur, c’est un film à voir, un film qu’on regardera même dix fois en le trouvant toujours aussi drôle et intéressant, plus abordable que d’autres films de Blier (l’incontournale et absurde Buffet froid avec Depardieu, Préparez vos mouchoirs qui reprend le même duo d’acteur au service d’une femme esseulée qu’ils ne parviennent pas à combler, ou le bouleversant Beau Père avec Dewaere en vedette). Pour résumer, Blier c’est bien, Dewaere et Depardieu c’est magistral. Les Valseuses, c’est un film choc qui ne peut pas décevoir. En conclusion, le cinoche français de l’époque « c’était l’bon temps ».
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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