Aaah, le bronzage… Toi aussi tu salives devant les premiers rayons de soleil et tu te rues dans les parcs le week-end pour faire un sort à ton teint d’aspirine ? C’est normal. Mais si tu as un faux teint mat, comme moi, c’est encore pire. Oui, je ne suis ni blanche ni mate, je suis… cernée. Une mine de canard, des auréoles violettes sous les yeux. Et puis ça ne va pas avec la couleur de mes cheveux.
Une solution s’imposait : les UV.
Après ma première séance de cuisson progressive, j’étais ravie. Une couleur caramel charmante avait pris place sur mon visage, tel un voile, qui s’envola le lendemain même. Dommage. J’ai commencé par les « faciaux ». C’est bien pour commencer, tu n’es pas allongée, tu n’as pas l’impression que tu vas mourir et tu carbures encore plus. « Pourquoi ça gratte ? On crame là-dedans. Quelle horreur ! »
Mais : tu sors de la cabine et on dirait que tu reviens d’une semaine aux Maldives mais sans les 999 euros all inclusive en moins sur ton compte. C’est génial. Je suis une star, et j’ai plus besoin de me maquiller. J’adore les UV.
Alors, comme j’étais sous le choc de cette séance baptême, dégourdie comme je suis, je suis sortie de la cabine avec mon sac qui tombait, mon manteau pendant sur mon avant-bras, le téléphone dans les dents et la vendeuse, qui avait l’air d’avoir frotté du pain d’épices sur ses joues briques, « ca s’est bien passééé ? ». Et moi de répondre « Impecc’, comme d’habitude ! ». Mouais.
Le soir, je me collais de la Biafine tube par tube sur le nez et les pommettes.
Mais je suis une fille déterminée…
Et je ne veux plus retrouver mon fond de teint placard. Alors je m’obstine. Non je ne veux plus être un lavabo. J’arriverai à mon teint de pêche. Je vais donc y aller tous les deux jours. Comme ça, ma peau s’habituera ! Eh, pas bête la guêpe.
Après quelques séances passées avec succès, j’ai tenté l’intégral.
Ah, ça rigole plus, hein ! J’ai fait un petit somme dans la cabine, bercée par la musique et la chaleur des tubes. Heureusement, les vaporisateurs à l’intérieur de la cabine me rappelaient à l’ordre avec leur eau froide qui me faisait sursauter toutes les deux minutes. Tsss.
Je te passe les détails des coups de soleil attrapés dans cette cabine de la mort. Il faut dire que je n’y suis pas allé de peau morte.
Je me suis rendue à Neuilly, le Los Angeles français où tout le monde est bronzé toute l’année. Là-bas, j’avais l’air naturel. En revanche, dans le métro, j’avais l’impression curieuse que les gens me regardaient bizarrement. Je suis bronzée et alors ? Jaloux !
Et puis j’ai fini par me poser quelques questions. Au bout de quelques temps, et surtout en voyant les photos de cet hiver, je me suis rendue compte que j’avais fini par apprivoiser les UV et qu’ils me le rendaient bien. Un peu trop même, puisque sur toutes les photos, soit les autres avaient l’air d’être tombés dans la farine, soit je revenais tout le temps des sports d’hiver. En plus, mon fond de teint était devenu plus clair que ma carnation, alors que je prends toujours deux tons au-dessus. Ca commence à faire louche.
Bonne mine, oui, brûlée vive, non.
De mon histoire d’amour passionnée avec les UV, je garde une certaine idée de Je t’aime moi non plus. J’ai fini par les larguer.
Bonne mine, oui, brûlée vive, non (je te passe les détails des coups de soleil attrapés dans cette cabine de la mort).
Oui, ma mère m’avait bien dit, « ils vont te faire du mal, arrête ! » mais rien n’y faisais je n’arrivais pas à les quitter. Jusqu’à ce qu’une esthéticienne me signale des problèmes de peau : « Ah, bah ça les UV, c’est mortel ! »
Petite cabine, tu as beaucoup fait pour moi. Si je te quitte ce n’est pas parce que je ne t’aime pas, bien au contraire.
Le retour à ma couleur naturelle a été dur. D’abord, je me suis trouvée plus blanche que blanche et ça m’a vite déprimé. Mais finalement, j’ai dégoté un super blush qui a vite redonné le moral à mes joues. Et tu sais quoi ? Ca fait plus naturel que les UV.
Depuis ma désintoxication en douceur, je ne suis même plus tentée par une petite séance. Le soleil fera son boulot cet été. Mais, en attendant, c’est mon plumeau qui s’y colle. Et mine de rien – il fallait bien que je la sorte celle-là – mon teint a fait peau neuve depuis quelques semaines. Plus éclatant, moins terne… Non, rien de rien, non, je ne regrette rien.
Derniers conseils
En clair, les UV je dis oui à mini-doses : tu limites à 10 séances par an, en « basse pression » donc pas trop fort. Pro-gres-sif, c’est le mot d’ordre. Attention à l’overdose ! Plus on en fait, moins on se rend compte du bronzage, et on devient vite addict.
Consulte un médecin pour t’assurer que ta peau tiendra le choc, et si c’est le cas, n’hésite pas à te glisser dans une cabine seulement avant d’aller en vacances, ça évite un max de coups de soleil, qui, eux, sont trèèès mauvais pour ta peau fragile et… blanche désormais.
Les UV, c’est comme les mecs et l’alcool : amuse-toi, méfie-toi un peu quand même, et n’oublie pas ton copain Modération.
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