Jusqu’à maintenant, les répercussions des cancers du sein et de la ménopause sur la sexualité des personnes à vulve n’étaient pas ou très mal prises en compte par la Sécurité sociale.
Et Audrey Dufeu, députée de la huitième circonscription de la Loire-Atlantique pour LREM, et vice-présidente de la commission des affaires sociales, compte bien que ça change… La semaine du 25 octobre, elle a donc déposé un amendement pour que le législateur considère le remboursement des traitements visant à améliorer la sexualité des femmes et personnes assignées femmes ayant été touchées par certaines maladies.
On fait le point sur ce que ça implique !
Des complications sans solutions
D’après une enquête menée en 2018 par l’Institut national du cancer, 58% des personnes ayant eu un cancer reconnaissent que la maladie a eu des conséquences négatives sur leur sexualité.
Les dysfonctionnements ou des changements hormonaux propres aux personnes à vulve — sécheresses vaginales, atrophies, douleurs et irritations en tous genres — rendent les rapports sexuels très compliqués, voire impossibles. Et c’est sans compter la fatigue, la baisse de libido et la modification de l’image corporelle que ce genre de conditions peut engendrer.
L’OMS a même confirmé que la santé sexuelle faisait partie du bien-être physique, émotionnel, mental et social de tous et toutes. Pourtant, non seulement parler de l’épanouissement sexuel des personnes après une maladie est tabou, mais le peu de solutions qui existe n’est pas bien remboursé, voire pas du tout !
Pour régler les problèmes liés aux cancers ou à d’autres changements physiques comme la ménopause, les personnes concernées ont bien quelques bouées de sauvetage, parmi lesquelles les traitements par laser ou radiofréquences et expérimentaux, ou encore les thérapies de couple.
Mais rien de tout ça n’est pris en charge par la Sécurité sociale ! C’est comme si la sexualité des personnes à vulve pendant la maladie ou post-maladie n’existait pas… La députée à l’origine de l’amendement explique la difficulté d’obtenir de tels traitements dans une tribune pour le Huffington Post :
« Malheureusement, à ce jour, peu de femmes sont en mesure d’en bénéficier et seuls quelques gynécologues disposent des appareils délivrant ces soins. De plus, ces traitements – dont les coûts sont très élevés – ne peuvent bénéficier à toutes les femmes. »
Une inégalité de remboursement sexiste
Pourtant, grand étonnement (non), l’épanouissement sexuel des personnes à pénis est, quant à lui, parfaitement reconnu par l’Assurance maladie, notamment avec le remboursement des traitements liés aux troubles érectiles.
Céline Lis-Raoux, directrice de l’association Rose, explique à FranceInfo qu’après un cancer, les hommes et personnes assignées hommes bénéficient de traitements remboursés, contrairement aux femmes :
« Les hommes ont, eux, accès à deux dispositifs médicaux remboursés par la Sécurité sociale à la suite d’une opération de la prostate et d’un cancer de la prostate. »
Les rares fois où le confort sexuel des personnes à vulve est pris en compte pendant qu’elle traverse une maladie ou un chamboulement hormonal, c’est avant tout sous le prisme de leur fertilité et de la maternité, encore et toujours.
Deux poids, deux mesures, donc ! Comment rétablir l’équilibre ? L’amendement de la députée Audrey Dufeu a été adopté : croisons donc les doigts et espérons que des mesures seront prises pour que les personnes à vulve puissent retrouver une vie sexuelle satisfaisante et épanouissante, même après la maladie !
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Crédits photos : Anna Tarazevich et Michelle Leman (Pexels)
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Les Commentaires
En particulier ce passage : on dirait qu'il conclut un argument, mais il vient juste après le passage sur le Viagra, et je vois pas ce qui est sous-entendu en fait; surtout que si on aide les femmes que sous le prisme de leur fertilité et de la maternité, c'est bien parce qu'on se fout pas mal de leur confort sexuel en fait. Et que si le chamboulement hormonal est une periphrase pour ménopause, ben la fertilité ou la maternité c'est plus trop la question non plus. Je comprends vraiment pas du tout ce paragraphe
Et pareil que @adita, svp, quand vous parlez de cancer, dites cancer quoi. C'est pas tabou comme maladie, et puis dans l'article on ne parle vraiment que de cancer ou de ménopause, donc maladie, c'est pas le meilleur choix de mots, notamment dans le titre...