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Les tests de grossesse à l’ancienne ? Tuer des lapins (si, si)

Dans les années 1930, on pouvait savoir si on était enceinte grâce au rabbit test. Un test très fiable mais surtout très cruel, qui heureusement n’a plus cours, mais qui vit toujours à travers une expression : « The rabbit died ! »

Qu’on ait ou non déjà fait un test de grossesse, on sait toutes à peu près comment ça fonctionne : on fait pipi sur un petit machin en plastique en essayant plus ou moins de ne pas s’en mettre partout, et on attend l’apparition de la petite barre indiquant, selon ce que vous aviez prévu, un heureux événement ou un problème à régler rapidement.

Tout le monde a bien saisi le concept.

Quand Mymy m’a parlé de cette histoire de lapin-test de grossesse, j’avoue que la première image qui m’est venue à l’esprit m’a laissé perplexe. Et puis j’ai découvert que tout cela était sérieux.

« The rabbit died » = je suis enceinte

Et par sérieux, entendons-nous bien : le lapin-test de grossesse est basée sur des faits scientifiques. Le test du lapin, on va l’appeler ainsi, était véritablement utilisé dans le milieu scientifique il fut un temps…

Il a été conceptualisé par un homme, Maurice Friedman, un chercheur en physiologie à l’ University of Pennsylvania Medical School dans les années 1930.

L’idée, pour vérifier si l’on était enceinte, consistait à injecter l’urine d’une patiente dans une jeune lapine qui n’avait pas encore eu de portée. Sous l’effet de la hCG, l’hormone que l’on produit naturellement quand une grossesse est en route, une modification des ovaires de l’animal pouvait être observée.

Cette expérience a donné naissance à une expression : « The rabbit died », pour signifier que l’on est enceinte, de la même façon que l’on dit de ce côté de l’Atlantique que l’on a « un polichinelle dans le tiroir » ou bien « une brioche dans le four ».

Évidemment le lapin ne mourrait pas du fait de l’injection. Pour vérifier, si les ovaires du rongeur avaient effectivement gonflé sous l’effet de l’injection, il fallait procéder à sa dissection. Et donc l’ouvrir en deux, ce qui allait de façon irrémédiable entraîner sa mort.

On admettra donc que l’expression est en elle-même un peu mensongère, car grossesse ou pas, le lapin est dead. Cependant, en affirmant « the rabbit died » pour sous-entendre qu’on était enceinte, on établissait un lien entre les deux, comme si la mort du lapin avait à voir avec la grossesse

. Un poil culpabilisant, non ?

D’autres animaux ont été utilisés dans ces expériences comme des souris ou des grenouilles. Mais pas les chinchillas. Ne me demandez pas pourquoi, les chinchillas avaient visiblement un traitement de faveur.

Une influence jusque dans la pop culture

Cette expérience un peu WTF au premier abord a été utilisée dans la culture populaire.

Elle a donné son nom à un film, The Rabbit Test, une comédie américaine réalisée par Joan Rivers (plutôt lourdingue et qui n’a pas rencontré un grand succès critique) avec Billy Crystal sortie en 1978. Elle raconte justement l’histoire d’un homme qui tombe enceint. 

Vous l’avez peut-être même aussi entendu dans la chanson Sweet Emotion d’Aerosmith (au cas où vous vous demandiez pourquoi Steve Tyler parle de lapin mort dans cette chanson) :

Le test était « hautement fiable », selon son créateur lui-même (forcément, il n’allait pas dire « ça marche bof » sachant que des vies de petits lapins étaient en jeu). « Le seul test plus fiable est d’attendre neuf mois. » Ok, Maurice.

Par chance, pour nous, et pour les petits rongeurs mignons et aux grandes oreilles, on dispose aujourd’hui heureusement de moyens un peu plus pratiques et surtout largement moins cruels pour savoir si un bébé est en route…

À lire aussi : Test de grossesse urinaire : peut-il se tromper ?


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Les Commentaires

10
Avatar de Eryl
19 juin 2021 à 09h06
Eryl
La question reste quand même de savoir comment ils ont eu cette idée...
0
Voir les 10 commentaires

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