Vous les avez réclamées à corps et à cris ; les voilà : les vidéos de Street Style sont enfin de retour ! Cela fait quinze que Madmoizelle existe, et presque autant que l’on filme une partie du style de l’époque.
Et après une petite pause (le Covid, ça vous dit quelque chose ?), on s’y remet !
Les vidéos Street Style de Madmoizelle, une tradition culte depuis 2007
L’une des toutes premières occurrences de Street Style Madmoizelle toujours en ligne remonte à août 2007 : une passionnée de Tecktonik y raconte son allure.
Coupe mulet ornée d’une crête sculptée au gel effet mouillé. Lunettes de soleil façon masque. Débardeur rayé rose et blanc. Jean ultra taille basse troué accessoirisé de bretelles à motif pois, ainsi que d’une ceinture blanche orné d’une tête de mort en strass. Le tout terminé par des ersatz de Converse.
En plein revival Y2K (retour des années 2000 dans la mode contemporain), le style de Kennedy de 2007, fan de Tecktonik, qui peut paraître ringard aujourd’hui pourrait bien redevenir l’avant-garde de demain, tant la mode aime à se répéter, se jouant des frontières entre bon et mauvais goût, comme le raconte si bien l’experte Alice Pfeiffer dans son essai Le Goût du moche !
« La mode est un langage de l’instant »
Et c’est tout l’intérêt de ce genre de vidéos : capturer des manifestations stylistiques de l’ère du temps. Des personnes lambdas ou connues, dans leur personnalité et leurs particularités vestimentaires, sans jugement ni moqueries.
« La mode est un langage de l’instant », résume en ce sens la grande créatrice Miuccia Prada.
Ces vidéos Street Style si emblématiques du média Madmoizelle depuis près de quinze ans racontent forcément chacune à leur manière quelque chose d’ici et maintenant. Pas forcément un gimmick stylistique amené à devenir une tendance de niche ou même massive, mais autant de témoins plus ou moins grands de l’époque, à regarder sans modération aujourd’hui, mais aussi demain.
« Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue »
« Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue », disait justement Gabrielle Chanel. Car le Street Style représente peut-être l’une des meilleures manières de prendre la température de la mode des vraies gens, contrairement aux excluants looks de défilés hors de prix aperçus lors des fashion weeks, des tapis rouges et des magazines statutaires ! Bizarrement (non) surtout sur des femmes blanches, grandes, mincissimes, jeunes et valides… Comme si seul ce genre de physiques pouvait être à la mode, tandis que le reste du commun des mortels ne faisaient que tenter de suivre ou que s’habiller vulgairement.
C’est notamment contre ce préjugé que les vidéos Street Style de Madmoizelle reviennent sur notre chaîne YouTube, pour parler de la mode de vraiment tout le monde.
Et c’est justement cette diversité qui en fait tout l’intérêt : on peut se reconnaître dans une personne plutôt qu’une autre, parce qu’on lui ressemble, fait la même taille, se reconnaît dans sa morphologie, son budget, sa carnation, sa personnalité, ses goûts, ou bien sûr son style global.
Apprendre de soi à travers le style des autres
Mais même les personnes qui ne nous ressemblent pas du tout peuvent nous apprendre énormément, sur les autres, et sur nous-mêmes. Que ce soit une petite marque inconnue au bataillon, un site de seconde main qui vaut le détour, une façon d’accessoiriser autrement ses tenues, ou même un petit bout d’histoire et de culture, vous apprendrez aussi des choses dans nos Street Styles !
Et pour donner le coup d’envoi de ce redémarrage tant attendu, je me suis prêté à l’exercice. Mon style raconte beaucoup de mon identité, ma personnalité, mes goûts, et de l’image que je souhaite renvoyer de moi.
Le Street Style d’Anthony Vincent, rédac mode de Madmoizelle
Parce que j’ai toujours besoin de douceur acidulée dans ma vie, je porte un énorme bomber rose bonbon, beaucoup trop inspiré de mon créateur belge chouchou Haider Ackermann (si vous avez quinze minutes à tuer un jour, je vous recommande chaudement ce défilé printemps-été 2013)… bien que je me suis fait avoir : il s’agit sûrement d’une contrefaçon.
Parce que les vêtements n’ont clairement pas de genre, j’ai enfilé dessous une brassière drapée de la marque d’athleisure éco-responsable et unisexe Caur Paris. Et parce qu’on m’a beaucoup trop souvent traité de sac d’os dans ma vie, un immense pantalon palazzo JW Anderson, que j’ai pu dénicher à prix ultra cassé (littéralement -80%, je ne déconne pas) sur l’eshop de déstockage du luxe Yoox, m’habille en bas.
Outre mes chaussettes « Ask for consent » de l’association de luttes contre les violences sexuelles en milieu festif Consentis, je porte des baskets éthiques Veja équipées de parties roulantes Flaneurz — car je suis toujours en retard et me déplacer en patin à roulettes me donne l’illusion de pouvoir y remédier. (Spoiler : ça ne marche pas du tout, le problème de mes retards vient clairement de mon cerveau.)
Voilà ! Je déteste passer devant la caméra mais je devais bien me plier à l’exercice afin de mieux réfléchir à comment bien relancer le format. On est évidemment preneurs et preneuses de commentaires constructifs et de suggestions de personnalités que vous aimeriez voir raconter leur Street Style !
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Crédit photo de Une : Inès Pollon.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Et merci pour ta vigilance, coquille corrigée