À partir d’octobre prochain, les opérateurs de paris sportifs au Royaume-Uni ne pourront plus diffuser de spots publicitaires mettant en lumière des footballeurs célèbres ou d’autres personnalités du sport. Et les interdictions ne s’arrêtent pas là : il ne sera plus possible non plus de montrer les maillots ou les stades de certaines équipes de football ainsi que d’utiliser des images de jeux vidéo populaires chez les moins de 18 ans.
Au Royaume-Uni, parier est un véritable « sport national ». Les Britanniques peuvent miser sur absolument tout, de la couleur du chapeau de la reine Élisabeth II aux prénoms des royal babies — en passant bien entendu par le domaine sportif. Au fil des années, le sujet des paris s’est imposé en Angleterre comme un problème de santé publique.
70% des parieurs ont moins de 34 ans
Cette nouvelle législation dans le milieu du pari sportif, promulguée par l’autorité britannique de la régulation de la publicité, a pour objectif de protéger les mineurs et « autres personnes vulnérables ». Et de notre côté de la Manche ?
Autorisés depuis 2010 en France, les jeux d’argent dans le domaine du sport font désormais partie du quotidien des passionnés. Mais encouragée par des publicités ciblées et des partenariats minutieusement choisis, l’augmentation de comportements addictifs inquiète.
Dans l’hexagone, d’après le dernier rapport de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), les paris sportifs ont explosé au troisième trimestre de 2020, enregistrant le volume de mises le plus important sur un trimestre depuis dix ans.
À l’heure actuelle, ils représentent 56% du chiffre d’affaires global du marché des jeux en ligne. 70% des joueurs sont âgés de moins de 34 ans et le foot représenterait 64% des mises.
Outre-Manche, Shahriar Coupal, le directeur du Comité des pratiques publicitaires, a donc pris les devants pour lutter contre cet inquiétant phénomène d’addiction des jeunes aux jeux d’argent dans le sport. « Fini les footballeurs de haut niveau ou autres sportifs connus qui font la promotion des dernières cotes », a-t-il déclaré au journal L’Equipe.
Selon une enquête du Bondy Blog, les paris sportifs en ligne se sont imposés ces dernières années dans le quotidien des quartiers populaires français. Les joueurs aux situations précaires n’hésitent pas à miser de plus en plus d’argent — bienvenue dans la spirale infernale de l’addiction au jeu d’argent…
Un marketing à revoir pour la Coupe du monde 2022
D’après la législation encore en vigueur au Royaume-Uni, une publicité ne peut être interdite seulement si elle est plus attractive auprès d’un mineur que d’un adulte. Avec les nouvelles règles, elle sera défendue si « elle est susceptible d’être très attrayante pour les enfants et les adolescents, en s’associant avec la culture “jeune” ».
Cette nouvelle régulation britannique risque de faire un grand remue-ménage dans le milieu sportif. Elle sera mise en application un mois avant le début de la Coupe du monde 2022 au Qatar, un rendez-vous où traditionnellement les opérateurs de paris sportifs misent des fortunes dans le marketing afin d’attirer de nouveaux parieurs…
À voir si la France suivra le modèle de son voisin britannique.
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Image en Une : Jannes Glas – Unsplash
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