Le point de rupture est bientôt atteint. Ce jeudi 7 octobre, et à la suite des manifestations des 24, 25 et 26 octobre derniers, la colère des sages-femmes ne faiblit pas.
Malgré les promesses faites par Olivier Véran, ministre de la Santé, d’une revalorisation salariale ces dernières semaines — une prime de 100 euros net et une hausse de salaire d’environ 100 euros brut par mois à partir de janvier, cela ne suffit pas.
Aujourd’hui, le « code noir » (référence à une situation d’urgence dans l’exercice de leur travail) est déclenché, et se décline en hashtag sur Twitter et Instagram. Dans les diverses publications et manifestations des sages-femmes en colère, les revendications sont claires : elles manquent de moyens humains, de ressources, de matériel, de reconnaissance et veulent une vraie revalorisation de leur métier.
Des demandes on ne peut plus légitimes pour une profession si importante pour toutes les femmes.
Les femmes et les nouveaux-nés en danger
Les sages-femmes le clament depuis des années, et tout particulièrement ces derniers mois : elles n’ont plus les moyens de faire correctement leur travail.
Gardes de 12h sans même avoir le temps de manger ou d’aller aux toilettes, enchainement des gardes pour cause de manque d’effectif, astreintes les nuits, les week-ends, les jours fériés… Les témoignages de leurs conditions travail exécrables affluent sur les réseaux sociaux, de la part de celles qui n’en peuvent plus.
Anna Roy, une des figures de proue du mouvement, exprime parfaitement son ressenti face à la situation actuelle de sa profession, dans une de ses dernières publications Instagram :
Alors que c’est la quatrième fois depuis cette rentrée que les sages-femmes manifestent, leur mouvement restent invisibilisé, puisqu’elles sont systématiquement réquisitionnées lors de leur grève. La preuve, s’il en est, que leur profession est vitale et indispensable.
Mais aujourd’hui, pour cette manifestation qui a débuté à 10h30, place du 18 juin 1940 – Montparnasse à Paris, de nombreuses sages-femmes ont déserté leur service en étant remplacées par des médecins, comme c’est le cas par exemple à la maternité Delafontaine en Seine-Saint-Denis.
En effet, comme le rapporte le média 20minutes, 100 % des sages-femmes sont en grève et absentes des locaux, et seules urgences restent ouvertes et prises en charge par leurs confrères et consœurs médecins.
Également, fait relativement rare, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) a déclaré dans un communiqué vouloir « apporter son soutien à ce mouvement » et être « très inquiet de la situation dans laquelle se trouvent déjà nombre de maternités publiques ou privées en France ».
L’organisme précise d’ailleurs que les « sages-femmes jouent un rôle fondamental, qu’il est urgent de rendre les carrières hospitalières des sages-femmes plus attractives, car il en va de la santé des femmes et des nouveaux-nés du pays. »
Si vous souhaitez soutenir le mouvement plus qu’important des sages-femmes, vous pouvez, en plus de les accompagner lors de leur manifestation, signer leur pétition adressée directement à Olivier Véran et intitulée « Une femme = une sage-femme ».
Nous sommes toutes concernées.
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Crédit photo image de une : Cedric Fauntleroy / Pexels
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