Voilà qu’ils redébarquent sur leur grands chevaux, j’ai nommé : les gros sabots. Mais d’où sort ce retour de hype ? D’abord des mules et des claquettes, revenues en force ces dernières années. Et puis des Crocs, qui sont en fait une sorte de sabot, où le plastique remplace le bois, pour les rendre plus légers et contemporains.
Lentement mais sûrement, la chaussure préférée des jardiniers a fini par conquérir le coeur des modeuses et de certaines maisons de luxe, qui ont capitalisé sur leur côté rustique, mais aussi potentiellement érotique.
Une tendance boostée par les confinements
Là, ça commençait à faire longtemps que les sabots n’avaient pas pointé le bout de leur museau en bois, mais c’était sans compter sur les confinements où les modeuses se devaient d’avoir des chaussons stylés.
Trop déjà vues dans la rue, mules et claquettes ont donc été remplacées par des sabots en guise de souliers pour se distinguer à la maison. Une façon de dire avec les pieds : « J’ai besoin de me ressourcer à la campagne, de me reconnecter aux racines de la nature. »
Surtout que de grandes maisons ont indirectement plaidé pour ce retour, en offrant un relooking luxe aux Crocs, aperçus chez Burberry, Givenchy, Balenciaga, ou encore Hermès.
Voyons ensemble les avantages et désavantages de la tendance sabot, histoire de vous aider à trancher si vous hésitez…
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Côté pour : les sabots affinent la jambe et durent l’éternité
Côté pour, peut-être que ce genre de chaussures porte chance, puisqu’elles permettent de toucher du bois en permanence ? Plus sérieusement, massives visuellement, elles créent par contraste l’illusion optique de jambes plus fines.
Puisqu’il s’agit d’une chaussure ouverte sur l’arrière, vous avez peu de chance de vous tromper de pointure. Si vous comptez les porter à l’intérieur, vous pouvez opter pour la taille au-dessus, afin d’être ultra à l’aise. Pour l’extérieur, la pointure inférieure va vous assurer un meilleur maintien pour vous promener sans vous la jouer Cendrillon qui perd ses pantoufles.
Rassurez-vous : contrairement aux siècles derniers, les bois sont généralement traités de manière à ne pas se rétracter face aux variations d’humidité ! Et en parlant de fabrication… les sabots comptent peut-être parmi les chaussures les plus écolos s’ils sont bien choisis.
Même s’ils ne sont plus taillés dans un seul gros bloc de bois creusé, ces souliers peuvent être conçus sur le dessus en cuir solide, au tannage végétal pas trop polluant, relié par des clous bien résistants à avec une semelle en bois ultra-durable pouvant être rafistolée presque à vie chez le cordonnier. Du coup, une même paire peut vous durer une éternité !
Pour finir, qui dit tendance clivante, dit aussi que les sites de seconde main regorgent de sabots, grâce aux modeuses qui s’en débarrassent dès qu’un vent de hype commence à tourner. À bon entendeur…
Côté contre : les sabots alourdissent la démarche
Rien ne sert de le nier : le sabot traditionnel a une semelle en bois, cela pèse plus lourd que celle en cuir ou en caoutchouc dont on a davantage l’habitude. Du coup, on peut vite se retrouver avec une démarche un peu plus pataude, comme le constate amèrement Mymy, à l’annonce du retour en force de la tendance :
« Je trouve ça impossible de marcher avec des sabots ! J’ai l’impression que 120% de mon pied est occupé à SOULEVER le machin. »
Le port du sabot peut également s’accompagner de douleurs au dos, puisque leur matière rustique amortit beaucoup moins les chocs. Pour traîner sur le tapis moelleux de la maison, ok, mais pour gambader toute la journée dehors, ça peut vite finir en douleurs lombaires !
Si vous les portez sans chaussettes, l’exposition aux agressions extérieures ainsi que les micro-chocs quotidiens peuvent assécher le pied et finir en talon fendillé. Mieux vaut donc varier entre le port avec ou sans chaussettes, et peut-être même opter pour des Crocs qui vous assureront un amorti beaucoup plus confortable. Mais avec ces derniers, gare aux marques de bronzage : les pois sont à la mode en imprimé sur des robes, un peu moins sur la peau des petons !
Un peu d’histoire autour du sabot pour vous la péter en soirée
Au XVIIIe siècle, les femmes de la haute enfermées dans leur robe à panier portaient souvent des petits chaussons ouverts sur l’arrière, ce qui est l’ancêtre de la mule. On les voyait donc peu sous leur tenue. Et comme on a tendance à fantasmer sur ce qui est dissimulé, la cheville est devenue une zone érotisée par le regard masculin — en atteste l’Olympia de Manet qui ne porte rien d’autres que des mules…
Eh bien leur pendant populaire, à ces chaussons huppés, c’est le sabot, apparu en Occident à la fin du XVe siècle pour devenir la chaussure de sécurité rurale par excellence.
Habitués par la Première Guerre mondiale à porter des godillots en cuir, les hommes délaissent les sabots qui deviennent alors un soulier presque exclusivement féminin ; et au fil de l’urbanisation, ils ne sont plus une chaussure purement fonctionnelle mais un objet mode, qui va et vient au gré des tendances — comme dans les seventies où la vague hippie les remet au goût de l’époque, so Woodstock !
4 paires de sabots qui nous font du pied
À vous de trancher si vous souhaitez vous muscler les mollets, tout en donnant à votre allure une touche rustique, pour vos selfies miroir confinés. Et même sortir avec vos sabots aux pieds… dans un rayon de 10km !
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