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Amours

Les ruptures sont mauvaises pour la santé… des hommes, plus que des femmes

D’après plusieurs études, les déceptions amoureuses, les ruptures et les longues années de célibat impactent la santé des hommes plus que celle des femmes. Attention à vos petits cœurs.

« Avoir le coeur brisé » pourrait prendre un tout autre sens grâce à plusieurs études menées pour connaître l’impact des ruptures et de la solitude sur la santé cardiovasculaire.

Une enquête danoise a voulu déterminer si le nombre cumulé de divorces et de ruptures ou d’années vécues célibataire était liés à la santé, en particulier aux inflammations, et s’il existait une vulnérabilité liée au genre ou au niveau d’éducation.

Résultats : chez les hommes, plus ils ont vécu de rupture et été seuls, plus on remarque chez eux des niveaux élevés de marqueurs inflammatoires. Ce constat ne s’est ni vérifié chez les femmes, ni par rapport au niveau d’éducation.

Une autre étude menée auprès de 10 662 Allemands et Britanniques avait également prouvé un lien entre les relations au cours de la vie et la santé, surtout chez les hommes qui présentent plus de risques cardiovasculaires après des mariages multiples.

Pourquoi le coeur des hommes est-il plus fragile face aux déceptions amoureuses ?

« Chez les hommes, les chercheurs ont observé le plus d’inflammation chez ceux qui avaient connu le plus de ruptures. »

SLATE

Les ruptures et la solitude, plus dures à digérer pour le corps des hommes

On connaît bien le cliché de l’homme qui remonte aussitôt à cheval après une rupture amoureuse à grands coups de débauches entre potes et de plans Tinder, et celui de la femme éplorée qui noie son chagrin dans un pot de Ben & Jerry’s.

Plusieurs études ont voulu mettre le nez dans ces stéréotypes, et voir si l’impact des séparations était le même sur la santé selon les genres.

Du côté de la récente étude danoise, qui s’est penchée sur environ 5000 personnes ayant connu au moins deux ruptures et sept ans de solitude, les résultats sont sans équivoque, les hommes douillent davantage :

« Les résultats suggèrent une forte association entre le nombre d’années passées seul ou le nombre cumulé de ruptures de partenariat et une inflammation de bas grade chez les hommes d’âge moyen, mais pas chez les femmes. »

D’après un article de Slate :

« Chez les hommes, les chercheurs ont observé le plus d’inflammation chez ceux qui avaient connu le plus de ruptures — avec un taux 17% plus élevé que le groupe de référence. De même, cette inflammation était jusqu’à 12% plus élevée chez les hommes ayant connu au moins sept années de solitude. »

Une association que les chercheurs n’ont pas trouvé chez les femmes !

Homme pleurant dans son lit

Dans l’enquête de la chercheuse Maja Djundeva menée en Allemagne et au Royaume-Uni, on découvre même que les ruptures affectent la santé de notre coeur, surtout chez les hommes :

« Les résultats suggèrent que les trajectoires de vie des partenariats ont des conséquences durables sur la santé physique des hommes et des femmes, en fonction de l’occurrence et du moment des principaux événements de la vie. En particulier, les groupes caractérisés par la formation précoce d’un partenariat, les ruptures conjugales et la multiplicité des ruptures conjugales sont apparus comme nuisibles pour la santé cardiovasculaire, les différences observées n’étant que faiblement affectées par les contrôles de la santé et des conditions socio-économiques au début de la vie.

[…] Les résultats de cette étude révèlent également que la santé cardiovasculaire des hommes, et non celle des femmes, réagit davantage aux caractéristiques du partenariat au cours de la vie lorsque des biomarqueurs sont utilisés. »

Il s’agit de l’une des premières études à s’intéresser à l’impact cardiovasculaire et inflammatoire de l’historique amoureux en incluant le moment, l’ordre et la quantité des relations, y compris des critères comme la cohabitation.

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Des difficultés à extérioriser de manière saine ?

Les résultats de la seconde étude suggèrent que la réactivité cardiovasculaire (CVR) aux interactions conjugales stressantes pourrait être « plus prononcée chez les hommes ». L’étude poursuit :

« La qualité de la relation semble être plus importante pour les femmes, mais l’absence de partenaire et les changements fréquents de partenaire semblent être néfastes pour la santé cardiovasculaire des hommes âgés. »

Les hommes se tourneraient davantage vers des comportements nocifs pour externaliser leur peine.

Mais comment expliquer cette différence entre genres ? D’après l’équipe de l’étude danoise :

« Cela pourrait être lié aux réactions tendanciellement différenciées des hommes et des femmes après une désunion — les premiers ayant plutôt un chagrin externalisé, avec consommation excessive d’alcool et autres conduites à risque, quand les secondes manifestent en moyenne des troubles dits d’internalisation, comme la dépression. Ce qui n’impacte pas de la même manière la réponse inflammatoire. »

C’est un peu cliché, mais selon ces résultats, après une rupture ou un échec sentimental, les hommes se tourneraient davantage vers des comportements nocifs pour externaliser leur peine, plutôt que de l’embrasser, quitte à déprimer sous la couette.

Pourtant, ce n’est pas faute de ressentir la douleur émotionnelle, puisqu’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Lancaster a démontré qu’une rupture « ferait plus souffrir les hommes que les femmes. »

Le tabou de l’homme qui pleure et qui se connecte avec ses émotions est probablement à blâmer. Au lieu de faire face à leur chagrin, les hommes sont encouragés, consciemment ou pas, à se tourner vers des conduites dites viriles, mais plutôt destructrices.

Cela se ressent jusque sur le divan des psys. Si 70% des personnes qui consultent sont des femmes, ce n’est pas pour rien — et c’est aussi lié à la charge émotionnelle qu’elles supportent au sein du couple hétéro, où elles se sentent responsables « du confort émotionnel de leur conjoint et de leur entourage »

Si les hommes sont aussi atteints par les ruptures, c’est aussi parce que tout cette charge reposait presque exclusivement sur les épaules de leur partenaire féminine (dans le cadre d’une relation hétéro), et se retrouve brutalement sur les leurs une fois la séparation établie :

« Aussi, si les femmes ont plus de facilités à se rendre en thérapie, c’est peut-être parce que les mécanismes de socialisation différentielle les conduisent bien souvent à se porter garantes de l’équilibre social. Cette tendance est illustrée par les travaux sur le “care”, ces comportements dédiés au souci de l’autre, majoritairement endossés par les femmes. »

Comme quoi, le patriarcat est aussi mauvais pour la santé. De toutes et tous.

À lire aussi : Swann Périssé livre un superbe témoignage sur sa rupture

Crédits photos : Andrew Neel et Alex Green  (Pexels)


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Les Commentaires

85
Avatar de Whynaute
26 août 2023 à 21h08
Whynaute
@Naty-chan
Contenu caché du spoiler.
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