Les Récupérables est une marque de prêt-à-porter qui repose sur une réflexion simple :
« Pourquoi créer davantage alors qu’il y a tant de matières à réutiliser ? »
Cette question, Anaïs Dautais Warmel, la créatrice de la marque, se l’est posée il y a quelques années alors qu’elle était responsable de la boutique solidaire La Toute Petite Rockette, annexe d’une ressourcerie située à Paris.
Une ressourcerie, c’est un lieu de collecte qui, sur un territoire donné, gère les déchets donnés par des particuliers. Un grand tri s’opère : ce qui est en bon état et revendu à moindre coup directement en boutique, et le reste, qui part directement en filière de recyclage.
Face à ce déchet qui devient une ressource, une matière première de seconde main, la réflexion d’Anaïs s’est transformée en concept.
Anaïs imagine des vêtements « mode » dans des coupes modernes confectionnées, dans des tissus qu’elle achètera en Ressourcerie. Fin 2015, Anaïs invente les Récupérables.
Les Récupérables, un fonctionnement alternatif
La marque s’inscrit donc dans ce qu’on appelle une mode circulaire. Elle puise ses ressources dans ce qui a déjà été produit et qui est déjà passé par le marché, puis elle la transforme avant de la remettre en circulation pour boucler la boucle.
La liberté qu’Anaïs injecte dans ses créations naissent d’abord d’une contrainte :
« Quand je vais en Ressourcerie, c’est le grand hasard, je ne sais jamais sur quelles merveilles je vais tomber ! Je pioche tout qui intrigue mon oeil de styliste ! »
Pas de cahier de tendances comme pour les grandes marque de mode, Anaïs fonctionne à l’intuition et ses vêtements seront fait de nappes, rideaux, draps et tissus d’ameublement vintage.
Le style des Récupérables, couleurs, jeux de motifs inspirations japonaises
Malgré les tissus aléatoires qui sortiront de cette première étape fondamentale, le style des Récupérables repose sur des constantes.
La première, c’est la présence de motifs floraux, rejoints par les rayures, les carreaux, eux aussi constamment au rendez-vous. L’uni, plus minoritaire s’occupe de lier le tout. La couleur sert également de pilier pour l’élaboration des collections.
Les photos, le support qui donne vie à ses créations, ici par la superbe Lucie Sassiat
Des coupes au style japonais est un autre élément incompressible de ses collections.
« La mode japonaise part d’abord de la matière, du tissu. La démarche de ma marque fait qu’elle s’inscrit exactement dans cette philosophie. Le motif est aussi un élément central du textile japonais. Je me reconnais là-dedans ».
Le fameux Kimbo des Récupérables
Alors tout naturellement, quand je lui demande de choisir un vêtement qui serait la pièce clé des Récupérables, Anaïs choisit immédiatement le Kimbo (ce mélange de kimono et de boléro, dont tu as entendu parler pendant toute la vidéo et que tu as pu voir sur Léa lorsqu’elle descend les escaliers de la mairie sur ma très bonne reprise de Pretty Woman).
« C’est un mélange entre les codes du kimono et la veste courte qu’est le boléro. Il s’accorde aussi bien avec une robe qu’une combinaison ou un pantalon sans casser la silhouette grâce à sa coupe courte !
En plus, il est pratique parce qu’il passe facilement sous une veste [ce qui n’est pas le cas des manches larges de kimono, ndlr] »
Lors du défilé, j’ai été très marquée par la précision des coupes et l’attention portée aux finitions. C’était donc l’occasion d’en savoir plus sur la super-modéliste des Récupérables :
« Bethsabée est incroyable. Elle a un Diplôme des Métiers d’Art spécialisé en costumes d’époque. Elle était cheffe costumière a l’Opéra de Bordeaux.
Elle ne lâche jamais le morceau, jusqu’à ce que le modèle soit parfait, quitte à enchaîner les prototypes. Pour moi, elle tutoie Balenciaga. »
Eklore, l’épanouissement d’une mode plus responsable
La collection pétillante Eklore, c’est celle présentée lors du défilé que tu peux voir dans la vidéo. Pour ce printemps 2017, Anaïs a eu envie de mettre du jaune dans nos vies, de les ponctuer de rayures 70’s et d’imprimés végétaux sur 150 pièces uniques.
À propos du nom de la collection, Anaïs déclare avec conviction :
« Eklore avec un K, car la mode est un cas, à traiter de toute urgence »
Les Récupérables, tu l’as compris, approche la mode à travers le prisme de l’upcycling (recycler des matériaux inutilisés pour en faire des produits de qualité supérieure) mais aussi celui de la solidarité, puisque la marque fait confectionner ses modèles dans un atelier de réinsertion pour femmes, à Nantes.
La marque ouvrira d’ailleurs un e-shop du mercredi 17 mai au 22 mai 2017 où tu trouveras la collection Eklore.
La jeune femme, qui ne s’arrête jamais, évoque déjà la prochaine collection qu’elle imagine dans un bleu ciel, « celui du mois de juillet quand le ciel est délavé ».
Les Récupérables seront à la Recyclerie le 29 avril 2017 !
Tu as envie de rencontrer Anaïs Dautais Warmel et de découvrir le travail de son équipe ? Elle sera présente au Marché des Créateurs à la Recyclerie dans le 18ème arrondissement de Paris !
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