Les tout petits sont-ils de gros mythos ? Dès le plus jeune âge, les enfants ont tendance à affabuler, provoquant l’indignation, mais aussi l’inquiétude de leurs parents. Et si le petit trésor était un mythomane en devenir ?
S’il est assez frustrant d’écouter son enfant nous soutenir que non, il ne vient pas de renverser son bol de pâtes à la tomate par terre, alors qu’on vient d’assister à la scène en direct, pas besoin de paniquer pour autant. Une étude publiée par des chercheurs polonais révèle que les mensonges des plus petits ne sont ni volontaires ni anormaux.
Identifier les mécanismes du mensonge chez les plus petits
Des chercheurs polonais ont mené une étude auprès de 250 enfants de deux ans et demi afin d’identifier les mécanismes du mensonge chez les tous petits. Les scientifiques ont posé une boite devant chacun de ces enfants, en leur exposant la consigne suivante : ils ne devaient ni l’ouvrir ni la toucher. L’adulte s’absentait ensuite brièvement et l’enfant était laissé seul face à la boîte.
Au retour de l’adulte, il devait alors répondre par oui ou non quand on lui demandait s’il avait suivi la consigne. Si deux tiers des enfants respectent la règle, la moitié d’entre eux affirment tout de même avoir ouvert ou touché la boite. Parmi les désobéissants, ils étaient 70 % à se dénoncer spontanément.
Un tiers des enfants a donc menti, qu’ils aient ou non respecté les instructions de départ.
Le mensonge des tous petits : involontaire et spontané
Les chercheurs se sont interrogés sur les raisons qui poussaient les plus jeunes à mentir et ont découvert que le contrôle de l’inhibition était déjà très élevé chez les enfants qui respectaient la règle et disaient la vérité. Pour les autres, les scientifiques se sont rendu compte qu’ils répondaient spontanément sans avoir nécessairement conscience de la véracité de leur propos.
Par ailleurs, on ne pouvait répondre que par oui ou non à la question posée : as-tu ouvert la boîte ? Ce type de demande entraine des réactions basées sur ce que les enfants pensent que l’on attend d’eux et pas sur ce qui s’est vraiment passé. Ces mensonges, en quelque sorte induits par une formulation adulte, sont involontaires et ne traduisent pas une intention de « tromper son monde », ils sont d’ailleurs appelés « pseudos mensonges ».
Cette étude permet de rassurer les parents : les mensonges de votre tout petit ne révèlent pas (encore) un penchant pour la manipulation et la psychopathie, mais une manière d’appréhender le monde et de communiquer totalement différente de celle de leurs parents.
Avant 6 ou 7 ans, les mensonges des plus jeunes n’auraient rien de commun avec ceux des adultes. Ce n’est que lorsqu’il acquiert un sens de la morale plus soutenu que l’enfant est alors capable de mesurer les conséquences de ses paroles et de faire la différence entre monde imaginaire et réalité.
À lire aussi : Mon enfant est-il un con ?
Crédit photo image de une : Pixabay
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.