La parentalité, une affaire de femmes ? Ne nous leurrons pas, c’est encore trop souvent le cas. Mais les mentalités évoluent doucement et les hommes sont de plus en plus nombreux à s’investir auprès de leurs enfants, parfois aux dépens de leur carrière. Un article paru dans Le Monde la semaine dernière s’est intéressé à ces pères qui revendiquent leur envie de lâcher du lest professionnel pour s’occuper de leurs enfants au quotidien, à égalité avec leur conjointe.
Les nouveaux pères, ces héros du quotidien ?
Le magazine a suivi des pères qui avaient fait le choix de privilégier leur vie de famille à leur vie professionnelle. Réduction du temps de travail, refus de missions chronophages et d’avancements, les témoignages illustrent une tendance timide, mais qui s’ancre peu à peu dans la société.
Certaines grandes entreprises se sont déjà mises au pas en proposant des places de crèches, des modes de garde d’urgence ou des façons de travailler hybrides et flexibles. En février 2020, une tribune publiée dans Les Echos et signée par 105 cheffes et chefs d’entreprise, s’engageait par ailleurs à rallonger le congé rémunéré du deuxième parent afin qu’il atteigne un mois, contre 11 jours à l’époque.
Aujourd’hui, les recruteurs rencontrent de plus en plus de jeunes hommes qui assument leurs responsabilités familiales. Pourtant, malgré des initiatives appréciables, le monde du travail peine globalement à s’adapter à son époque et à accepter que les actifs puissent se dédier à leur vie personnelle (coucou les réunions après 18h le soir). 59 % des hommes déplorent des réflexions sexistes lorsqu’ils assument leur investissement et se voient demander pourquoi ce n’est pas leur femme qui gère la logistique familiale.
Les femmes à la maison, les hommes au travail
Évolutions sociétales ou non, ce sont toujours les femmes qui s’occupent des enfants. Une étude de l’Insee publiée en 2020, révèle qu’elles assurent encore 71 % des tâches parentales. Elles sont également 47 % à interrompre ou diminuer leur activité professionnelle après une naissance, contre 6 % des pères. Le monde professionnel a bien saisi qu’une mère allait assumer l’intégralité ou presque de la charge domestique et voir sa disponibilité réduite à peau de chagrin.
Au lieu d’encourager les salariés masculins à partager cette charge et à flexibiliser l’espace professionnel, on préfère pénaliser les femmes, c’est moins compliqué. Toujours selon l’Insee, les mères de famille ont 60 % moins de chance que les pères d’accéder au 1 % des emplois les mieux rémunérés. Comme l’illustre parfaitement le concept de Mummy penalty et de Daddy bonus, devenir parent freine la carrière des unes et booste celle des autres.
En bref, le moment n’est pas encore venu d’affirmer que la société a bel et bien changée, mais rien ne nous empêche de nous réjouir de ces petits changements qui amorcent, qui sait, un monde plus égalitaire.
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Crédit photo image de une : Getty Images Signature
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Or, si c'est obligatoire, bah on fait avec !