Quand un des hommes les plus sexy de France se laisse pousser une moustache pour un film, sans réfléchir, ni une ni deux, moi je cours, j’accours, que dis-je, je vole dans la salle de cinéma la plus proche.
C’est le cas de Marc Lavoine dans son dernier film, Les Meilleurs amis du monde, film qui a aussi l’avantage non négligeable de compter parmi ses acteurs un ancien Robins des bois, Pierre-François Martin-Laval. Cependant, heureusement ou malheureusement, à vous de juger, le film ne tourne pas autour de la moustache de Marc Lavoine, mais de l’amitié plutôt tendue qu’il entretient avec Jean-Claude, Pef donc. Les conjointes respectives de nos deux lascars viennent compléter le tableau : Lucie (Pascale Arbillot) est la femme gentiment coincée de Max (Marc Lavoine), Mathilde (Léa Drucker) celle un peu grande gueule de Jean-Claude. Alors que tout ce beau monde, enfants inclus, s’apprête à passer un week-end idyllique dans la maison en Provence de Max et Lucie, Mathilde et Jean-Claude entendent par erreur leur deux amis langues de vipères dire tout le mal qu’ils pensent d’eux. Le but du week-end et du film est alors de se venger tout aussi sournoisement des deux grands hypocrites.
Inutile de dire que parti comme ça le film ne vole pas bien haut mais c’est ce qui fait tout son charme. Loin de la sophistication de certaines comédies, Les Meilleurs amis du monde assume d’un bout à l’autre son côté enfantin, simpliste et parfois con-con sans jamais tomber dans le ridicule, bien qu’on n’en passe pas loin parfois. Certes, les scènes de rayage de voiture et de renversage de vin rouge sur canapé blanc ne gagneront pas le Nobel du rire, mais, ajoutées à d’autres éléments plus inattendus et presque surréalistes, comme le lama domestiqué de Max, des jeux de mots tellement mauvais que ça fait rire ou l’esthétique digne d’un expressionniste allemand de la scène où Jean-Claude tente de crever les roues du 4×4 de Max (mission bien plus difficile qu’il n’y paraît : enfin un film qui n’a pas peur de dire la vérité sur l’épaisseur des pneus), elles gagnent en dignité comique.
Les personnages sont bien écrits et bien incarnés, rien d’étonnant car les acteurs auxquels on affaire sont plutôt doués. Un petit bémol : le couple Max-Lucie est à mon sens étonnamment plus complexe, plus ambigus, alors que Jean-Claude et Mathilde sont un peu simples et assez vite cernés ce qui crée un déséquilibre dans l’intérêt qu’on porte aux deux couples.
Dans les films de querelles, vengeances et autres malentendus, tout se joue sur la scène de réconciliation. La façon dont se résolvent les conflits constitue la morale du film, le mot de la fin avec lequel le spectateur reste avant de rentrer chez lui pour réfléchir à ce que le film lui appris. C’est pourquoi je l’attendais avec un peu d’inquiétude dans Les Meilleurs amis du monde. Après avoir kiffé la vibe avec la moustache de Marcounet, allais-je être déçue par un dénouement bateau qui allait me gâcher le souvenir du reste du film ? Sans vouloir spoiler, Julien Rambaldi a très sagement fait le choix du 2345ème degré, ce qui ne pouvait que me combler de joie.
Les Meilleurs amis du monde est donc une comédie française plutôt réussie comme on sait en faire parfois, un “tiramisù”-movie (Tiramisù est ce gâteau italien dont le nom vient de l’expression “tirami sù” qui signifie “remonte-moi le moral”). On en ressort plus joyeux qu’on n’y est rentré, en cette période d’examens et de Coupe du Monde, on en a bien besoin.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je suis sortie de très bonne humeur malgré la pluie qui avait bousillé mes ballerines.