Les Klaxons n’auront pas mis longtemps à se faire entendre* : à peine les premiers concerts donnés, le public britannique a réagi au quart de tour au mélange rock, dance, punk, pop et j’en passe de ces trois vingtenaires. Un peu plus d’un an après la naissance de leur groupe, Jamie Reynolds, Simon Taylor et James Righton excitent la plume des journalistes et la bougeotte du public. A l’occasion de la sortie de Myths from the Near Future, le premier album des Klaxons, Jamie (chanteur et bassiste du groupe) a bien voulu répondre à quelques questions.
* elle est fine, celle-là.
madmoiZelle.com : Sur votre page MySpace, vous décrivez votre musique comme similaire à “Lorsque Buzz Aldrin est revenu de son expédition sur la Lune et s’est converti à l’Islam”. Tu peux m’expliquer un peu ?
En fait, ça vient d’une légende qu’on nous a racontée, selon laquelle Buzz Aldrin, lors de son expédition sur la Lune, aurait découvert la fissure laissée par Mahomet et une fois de retour sur Terre, ce serait mis à croire en la parole du Prophète. J’aime à penser que notre musique puisse avoir un rôle un peu similaire : une « preuve » qui t’amène à changer d’état d’esprit.
madmoiZelle.com : Ca tranche un peu avec ce qu’on peut lire dans la presse, où vous décrivez votre musique comme festive avant tout…
Absolument. Notre musique est festive et d’ailleurs on aime qu’elle le soit. Mais c’est un aspect qui transparaît surtout sur scène, on est très festif en tant que groupe de scène. Moins sur ce qu’on fait en studio et sur notre album, où on a un côté plus psychédélique et plus progressif.
madmoiZelle.com : Vous êtes étiquetés “new rave »…
… Oui, on s’est étiquetés comme ça nous-même, oui…
Coupe de rêve… euh… « new rave ».
madmoiZelle.com : … Pourtant quand j’écoute l’album, je le trouve plus pop/indie…
Absolument. Le truc c’est qu’on n’a jamais prétendu être new rave. C’est une sorte de blague qu’on a lancé au début, avec cette histoire de nouveau genre musical, mais on se définirait plus comme un groupe de pop psychédélique.
madmoiZelle.com : Lancer ça, c’était une façon de se démarquer, de se faire remarquer ?
Hum… En fait, on a sorti ça pour blaguer, en se demandant si la prédiction pourrait s’accomplir d’elle-même… Et c’est ce qui s’est produit.
madmoiZelle.com : Oui… La presse parle de “scène new rave”, d’ailleurs. Est-ce que d’après toi, on peut dire qu’il en existe une ou…
Non, je ne pense pas. Je crois qu’il y a bien une espèce de culture jeune plus ouverte, mais je ne sais pas si la « new rave » existe en tant que collectif, je ne pense pas. Il y a des groupes qui ont en commun cet aspect festif dans leur musique, mais ils viennent d’un peu partout dans le monde : d’Amérique, d’Australie, d’Europe… Je ne pense pas qu’il existe vraiment une « scène » localisée et identifiée quelque part. Je crois que c’est plus diffus, plus éclaté que ça.
madmoiZelle.com : Un désir commun de réintroduire le fun dans la musique ?
Oui, c’est ça.
madmoiZelle.com : En parlant de fun… Je suis allée sur votre site web et… Toutes ces couleurs flashy et ces pixels partout…
Je sais. Je l’aime vraiment pas.
madmoiZelle.com : … Parce que quand je l’ai vu je me suis dit « ouh là… »
Ca fait vraiment mal aux yeux, hein ?
madmoiZelle.com : … Ouais.
Et les couleurs sont vraiment horribles. Je trouve qu’il n’est pas représentatif de ce que nous sommes. C’est pas trop ce qu’on attendait, donc je pense qu’il va être modifié.
Le conseil mode de madmoiZelle.com : ne sors pas comme ça.
madmoiZelle.com : Ca fait très années 90. Quand je l’ai vu j’ai pensé “Waw, c’était la seule décennie à ne pas avoir été recyclée et voilà, c’est fait »…
Oui, c’était l’idée : partir d’éléments du passé qui n’avaient pas encore été réutilisés et les intégrer pour créer quelque chose de nouveau.
madmoiZelle.com : Vous disiez vouloir vous ateler au deuxième album à peine le premier sorti. Vous avez du nouveau ?
Pas vraiment, mais on a l’idée de départ. Il fera partie d’une trilogie passé/présent/futur.
madmoiZelle.com : Un concept album, donc ?
En fait c’est plus une trilogie à concept. Notre premier album représentant le volet « futur », pour progressivement en arriver au volet « passé ».
madmoiZelle.com : Ce concept de trilogie, c’est quelque chose que vous aviez en tête dès le début, dès le premier album ?
Oui. On savait qu’on voulait que l’album tourne autour de cette trilogie passé/présent/futur, mais on ne savait pas où se situerait l’album. Et le premier semble plutôt futuriste, plus proche de l’idée de futur.
madmoiZelle.com : Niveau son, tu le vois plutôt proche du premier album ?
Tout va dépendre de ce qui croise notre chemin entre temps. De la façon dont on va évoluer en tant que groupe…
madmoiZelle.com : Parlons de votre processus de création. Quand j’entends des chansons comme Magick, par exemple, je me demande si vous élaborez tout ça en partant d’une « image sonore » globale ou…
En fait, en général on part d’un rythme, auquel on ajoute des mélodies, des samples etc., on brode la chanson autour de ça. Ca part souvent d’un rythme, d’un groove sur lequel on va construire le reste.
madmoiZelle.com : Votre nom, maintenant. C’est quoi tous ces groupes en K ? Les Kooks, les Kills, les Killers, Kasabian. Le K est synonyme de bon Karma rock ou quoi ?
Exactement. On a opté pour le K dès le début. A cause de la sonorité un peu germanique, et puis de la dimension magique de cette lettre. Et puis le mot Klaxons m’est venu. Ca vient du mot grec qui signifie « crier ».
madmoiZelle.com : C’est un peu risqué comme nom, avec tous les jeux de mots qu’on peut faire en français… J’ai entendu dire que vous organisiez des concerts dont vous dévoiliez l’adresse à la dernière minute, je ne sais pas si c’est vrai…
Oui, on a pas mal fait ça l’année dernière et je pense qu’on le refera cette année, mais de façon plus « exceptionnelle », pour des concerts spéciaux…
madmoiZelle.com : Ca c’est typiquement ce qui se faisait dans le milieu rave…
Ouais. On a aussi piqué ça. (rires)
Tu auras remarqué le détail fashion : les ptits tabourets fluos.
madmoiZelle.com : Il y a d’autres éléments typiques de ce mouvement que vous avez repris ?
Non, pas vraiment. Juste la liberté de faire ce que tu veux, le plaisir de faire la fête dans un bon état d’esprit et sans barrières, sans frontières d’aucune sorte. La volonté de faire une musique ouverte à tous, qui puisse réunir autour d’elle tout un tas de gens différents.
madmoiZelle.com : Tu le retrouves dans vos concerts, ça ? Dans le profil du public ?
Oui, absolument. On croise toutes sortes de gens différents : tous les âges, toutes les origines. Ca fait du bien, de voir ça. C’est génial.
madmoiZelle.com : Vous avez déclaré que vous étiez un groupe à part dans la musique actuelle …
Oui je pense, oui.
madmoiZelle.com : Il y a des groupes dont vous vous sentez proches en ce moment ?
Hum, non pas vraiment. Il y a beaucoup de groupes que j’apprécie en ce moment, mais on ne se ressemble pas, du moins je ne vois pas trop quels liens on pourrait avoir.
madmoiZelle.com : Une dernière question et je te libère : si tu étais critique rock, comment tu décrirais votre son ?
Je décrirais ça comme de la Pop post-apocalyptique.
madmoiZelle.com : De la Pop post-apocalyptique ? Tu peux développer un peu ?
(rires) Non, ce serait ça, ma description : juste 3 mots et ce serait tout.
madmoiZelle.com : OK. Et ben, tes critiques seraient plutôt courtes. (rires)
Ouaip, c’est sûr.
madmoiZelle.com : Remarque, parler de musique, à quoi ça rime hein ?
Oui, c’est difficile. Et puis ça n’a pas trop de sens. La meilleure chose à faire pour cerner une musique, c’est encore de l’écouter…
- Les Klaxons sur myspace : www.myspace.com/klaxons
Les Commentaires
J'adore toutes leurs chansons et surtout Atlantis To Interzone.
Je trouve que c'est vraiment différent du reste de ce qu'on peut entendre aujourd'hui et ils ont pas mal d'idées qui viennent des rave et autres, je trouve ça sympa de voir cet esprit dans ce genre de musique.
J'espère que jpourrais aller les voir aux Vieilles Charrues cet été