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Culture

« Les Je-sais-pas-pantoute » : Sarah-Maude Beauchesne, du blog aux romans

« Les Je-sais-pas-pantoute », c’est le second roman de Sarah-Maude Beauchesne, dont le blog « Les Fourchettes » avait déjà donné naissance à un premier livre, « Les Je-sais-pas ».

Sarah-Maude Beauchesne sort chez PubliePapier son deuxième livre : après Les Je-sais-pas, voici Les Je- sais-pas-pantoute (« je sais pas du tout »).

Si tu n’as lu aucun de ces deux livres, attends-toi à découvrir quelque chose d’addictif à base de soirées dansantes dans des piscines et de matinées les yeux collés, cheveux emmêlés dans les doigts, un grand sourire fiché sur ta face, avec tes amis autour et un inconnu dans tes draps.

sarah-maude

Les Fourchettes, du blog aux romans

À la base de ces écrits, il y a un blog, Les Fourchettes, qui cause des tourments et de la vie sexu- sentimentale d’une jeune femme de Montréal. On a donc des cœurs mille fois brisés, des amitiés lancinantes, des garçons beaux comme des idoles et la poésie brute de décoffrage d’une génération qui veut s’amuser et aimer. Nous, quoi. Nous en courts textes ébouriffants qui te donnent envie de t’encanailler avec l’héroïne du blog et ses copains.

C’est la voix de l’auteur qui m’a d’abord intriguée. Sur France Culture l’accent québécois, les mots anglais, la voix grave et lente comme pour être sûre qu’on la comprenne (nous qui ne sommes pas de Montréal !) et tout à coup rapide quand elle se passionne, soufflée sans virgule ni censure.

J’ai tout de suite cherché son blog sur le Net, facile à trouver, et j’ai lu plusieurs textes d’affilée, avec la sensation d’être tombée sur quelque chose de nouveau.

Une langue moderne pour un format novateur

Il y a la langue bien sûr, la première fois il faut s’habituer, avec ses mots inconnus qui sonnent mystérieux, des fois exotiques, l’anglais mélangé, un rythme infernal qui tient la lecture en haleine et puis des images belles qui s’épanouissent entre les histoires sexuelles.

C’est aussi cette nouvelle forme d’auto-fiction qui est assez fascinante. Sarah-Maude Beauchesne te fait rentrer dans sa vie par le trou de la serrure de sa chambre, et cette mise en scène de voyeurisme n’a — c’est rare — rien de malsain ni de surjoué. On est à fond avec elle, comme si on recevait des messages écrits de notre meilleure pote partie en vacances pendant 2 mois.

fourchettes

Entre fiction et réalité

Et puis voilà, il y a aussi du mystère : les auteurs féminines connues, de Colette à Chloé Delaume, mélangeaient le « vrai » de leur vie au « faux » de leur imaginaire, jouant à inventer ce qui pourrait être à partir de leur propre expérience.

Mais si ici l’auteur met en scène son personnage dans ses textes,

elle se sert aussi de son image et de celle de ses proches à travers tout le Web, les réseaux sociaux qu’elle utilise comme un miroir aux alouettes reflétant tour à tour sa vie personnelle et celle du personnage, mélangeant plus que jamais le réel au fictionnel sur Facebook, Twitter, Tumblr. Et maintenant dans ses livres.

fourchette

Qui est la fille-fourchette ? Sarah-Maude ou une Sarah-Maude déformée pour l’histoire ?

Une jeune femme de 2013, moderne et décomplexée

Avec ces livres, on a une littérature dépoussiérée entre les mains, un objet jeune, frais, qui parle de sexe, de musique, de junk food et d’amour.

On a en bouche une écriture nouvelle, qui claque au palais quand on la lit à voix haute, et on a envie de la suivre, la fille-fourchette, sur ses réseaux sociaux où elle parle de sa vie, des soirées de lancement de son livre, de ses prochains textes, de ses p ‘tits pépins de tous les jours.

Et puis voilà, le Net c’est bien, mais quand tu auras lu quelques textes sur son blog rose et blanc qui clignote, tu te diras peut-être comme moi qu’un livre c’est encore mieux, que tu peux le feuilleter sans le lire, faire des annotations, corner les pages que t’aimes, tu peux l’avoir n’importe où, dans les transports, en attendant ton amoureux à la terrasse d’un café, à la plage, au bureau, dans ton lit seule le soir, pendant une soirée entre copines… Il a une odeur et une saveur particulière, que le virtuel n’a pas.

je-sais-pas-pantoute-livres

C’est le livre que tu pourras prêter à tes copines et que ton frère va peut-être te piquer en douce. Sans tabou ni bienséance, avec un brin de provocation et beaucoup de poésie.

À lire partout, surtout la nuit. Attention, ça donne envie de sexe et d’alcool.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

2
Avatar de Surprise naive
27 août 2013 à 19h08
Surprise naive
Exactement. En forme de poèmes ou courts textes. C'est des histoires d'amour surtout.
0
Voir les 2 commentaires

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