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Alors oui, voilà, on a vu Les Infidèles en avant-première et même si ce n’est pas le meilleur côté du mâle qui est présenté ici, même si ce film risque de faire grincer les dents des plus féministes d’entre vous, c’est un film à voir ! Revue.
Film à sketchs
Les Infidèles est une succession de petites histoires, plus ou moins longues, qui mettent en scène des personnages masculins, tous infidèles – ou qui tentent de l’être. On y retrouve Jean Dujardin et Gilles Lellouche en maîtres de cérémonie, entourés par un chouette casting : Manu Payet, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Géraldine Nakache, Isabelle Nanty et du beau monde à la réalisation : Michel Hazanavicius (OSS 117, The Artist, La Classe Américaine (ouh oui)…), Fred Cavayé (À Bout Portant, Pour Elle…), Éric Lartigau (Prête-moi ta main, L’Homme qui voulait vivre sa vie…) ou encore Emmanuelle Bercot (qui joue dans Polisse).
Un film de mec, pas tendre envers les mecs
Il faut avoir vu le film pour réellement comprendre que la polémique autour des affiches censurées
était une tempête dans un verre d’eau. Ce film est bien plus dégradant pour ses personnages masculins que pour les femmes. Pleutres, lâches, stupides, tristes, à côté de la plaque, affublés d’un monosourcil ou d’une coupe à la Jérémy Ménez, obnubilés par leur quéquette, voire même psychopathes, à aucun moment Les Infidèles n’épargne les mecs qu’il met en scène.
La tristitude de l'infidèle
Et pourtant, on ne peut pas nier qu’on est clairement devant un film de mecs, mis en scène par des mecs (à l’exception de La Question, l’épisode mettant en scène Alexandra Lamy et Jean Dujardin, d’ailleurs dans un tout autre ton que le reste du film).
Sans sombrer dans la psychologie de comptoir, Les Infidèles représente à mon sens une vision très actuelle de l’homme moderne, conscient de l’évolution de son rôle dans le couple et dans la société, mais aussi de ses défauts, traînant toujours dans son slip des lustres de société patriarcale – et cette irrépressible envie d’aller tremper sa nouille à droite à gauche.
Adieu Prince Charmant
Je voudrais avertir les plus fleurs bleues de nos lectrices : vous avez là des mecs de 35-40 ans, qui ont tous femme, enfants et une dizaine d’années de mariage au compteur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » prend deux-trois beignes dans sa pipe. Et d’autant plus quand cette jolie maxime est confrontée à la vraie vie décrite par Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Nicolas Bedos, Stéphane Joly et Philippe Caverivière (entre autres).
Tout ça va se terminer dans un hôtel à 239 euros la chambre.
Dans Les Infidèles, vous aurez à faire à des mecs qui courent les jupons tout en envoyant des SMS à « Chaton » (gros gros placement produit de l’iPhone), à des maîtresses qui mènent les mâles par le bout du zguègue, à des femmes qui restent – en majorité – à la maison avec leurs mômes, à des coups d’un soir, à des tentatives désespérées et désespérantes, à un vieux beau qui défie le Démon de Midi en séduisant d’une p’tite nénette de 19 ans… bref, y’a un panel relativement représentatif.
Chouchou et Loulou
L’une des histoires les plus réussies est La Question, la seule réalisée par une femme, Emmanuelle Bercot — coïncidence ?… Alexandra Lamy et Jean Dujardin y incarnent un couple qui a décidé de mettre cartes sur table et cette discussion-jeu-de-la-vérité va amener leur couple dans un ailleurs, vers autre chose.
Ils sont beaux, tous les deux.
Vraiment intéressant de voir ces deux-là avoir cette discussion, typique du vrai couple de la vraie vie, pas cliché pour un sou. La réalisatrice Emmanuelle Bercot disait d’ailleurs « Voir leur couple jouer cette histoire est effectivement une mise en abyme et je ne sais pas s’ils auraient eu cette intensité face à quelqu’un d’autre ».
Un humour… varié
Si on ne s’ennuie pas une seule seconde dans Les Infidèles, c’est aussi parce que l’humour y est extrêmement varié : blagues finaudes ou carrément vaseuses, caricatures façon « clown triste », le format « séquences libres » offre une diversité de ton, tout en gardant une cohérence au sein de chaque histoire. Une vraie réussite, en somme, que je vous invite à aller voir dès le 29 février dans les salles, ne serait-ce que pour le solo de Gilles Lellouche au triangle.
- À lire aussi : Interview d’un infidèle en couple depuis 9 ans
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