La chatte à l’air, les pieds dans un étrier, une lumière crue braquée sur l’entre-jambe et un spéculum froid qui écarte nos entrailles. Voilà à peu près à quoi peut ressembler une consultation chez le ou la gynéco. En tout cas, même s’il est recommandé d’y aller au moins une fois par an à partir de 25 ans ou si on est sexuellement active pour une visite de routine, c’est comme ça que la plupart des personnes à vulve voient leur rendez-vous chez le ou la spécialiste du minou.
Si bien que la plupart y va à reculons.
C’est aussi ce que confirme l’étude de l’Ifop pour la plateforme de consultation en ligne Qare : 60% des femmes ont déjà renoncé à des soins gynécologiques comme les visites de contrôle ou les dépistages en les déprogrammant, ou carrément en les annulant, et une femme sur trois ne s’est pas rendue chez le gynécologue depuis deux ans.
« Bonjour, je souhaiterais annuler un rendez-vous »
D’après Le Parisien, 81% des femmes disent négliger leur santé. Et parmi les spécialistes évités comme la peste, les gynécologues remportent tous les suffrages puisque les consultations de gynécologie sont les soins les plus « oubliés ou volontairement laissés de côté. »
D’après l’étude de l’Ifop, parmi les 60% de personnes qui fuient les gynécos, la plupart ont entre 25 et 34 ans ou ont des enfants.
Pourquoi une telle tendance à bouder les professionnels de la santé sexuelle ? Les raisons sont aussi multiples que les publics concernés. Quand 33% des jeunes disent renoncer à leur rendez-vous car ils et elles sont mal à l’aise avec leurs corps, 31% d’entre elles et eux avouent même ne jamais être allé chez le gynécologue !
Quant aux plus de 35 ans, la vie active semble être le plus grand frein : d’après les chiffres rapportés par le Huffington Post, les personnes à vulve de cet âge seraient 40% à « estimer que les délais pour prendre un rendez-vous sont trop longs. »
Et c’est sans compter la tendance inconsciente des personnes socialisées comme femmes à faire souvent passer la santé de leurs proches avant la leur. Le fameux syndrome du care. Le magazine rapporte :
« Les mères de famille sont 23% à se consacrer à la santé des autres. Et le chiffre augmente à 29% chez les mères de deux enfants et plus et 27% chez les mères d’enfants de moins de 8 ans. En plus des enfants, elles sont 43% à déclarer ne pas trouver le temps d’aller chez le gynécologue à cause de leur emploi du temps familial et professionnel, des contraintes qui éloignent (encore plus) les femmes de l’accès aux soins. »
Au-delà de la charge mentale d’être une femme, ce qui est déjà pas mal, la peur de subir des violences gynécologiques ou des propos discriminants est également une bonne raison pour ne pas se rendre en cabinet. Surtout quand on sait que « 6 % des femmes se déclarent insatisfaites du suivi de leur grossesse ou de leur accouchement » ou que « 3,4 % des plaintes déposées auprès de l’Ordre des médecins en 2016 concernent des agressions sexuelles et des viols commis par des médecins. »
Quelles solutions ?
Si le problème, c’est le manque de temps ou la distance du lieu de consultation, pourquoi ne pas se tourner vers des solutions en ligne ? D’après l’étude de l’Ifop, même si les Françaises rechignent à se rendre en cabinet, 61% d’entre elles se dit tout de même prêtes à faire essayer la téléconsultation gynécologique quand c’est possible.
Dans les autres cas, l’enquête révèle que la solution trouvée par la plupart des personnes à vulve réfractaires est de consulter un médecin généraliste (38%), à chercher leurs symptômes sur Internet (16%) avec tous les risque que cela peut impliquer, à aller voir un autre pro de la santé comme un pharmacien (9%) ou à simplement ne pas savoir vers qui se tourner (40%).
Même s’il a ses limites et ne remplace l’avis d’un ou d’une professionnelle de la santé, l’auto-examen est également une solution pour les flippées du cabinet médical. partout en France, il existe des ateliers pour apprendre à s’ausculter régulièrement et à reconnaître diverses anomalies de l’appareil génital.
Si votre peur est de tomber sur un ou une gynécologue malveillant, il existe aussi des listes de praticiens et praticiennes « safe » à consulter pour vous aiguiller.
Dans tous les cas, gardez un œil sur votre santé sexuelle !
À lire aussi : On vous aide à préparer votre prochain rendez-vous gynéco
Crédits photos : MART PRODUCTION (Pexels)
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Les Commentaires
En l'occurence, pour le comportement de cette gynéco, c'est surtout qu'il n'était pas agréable d'échanger avec elle (ton sec, peu souriante, elle parlait vite, etc...) mais elle n'a rien dit d'anormal (pas de critiques ni moqueries, etc...)
Je ne la classe donc pas dans la catégorie "violence gynéco", elle était juste naturellement pas sympa.unno:
Pour le reste, elle a été très pro ( dans le sens où elle m'a très convenablement renseignée.) En revenche, étant donné que je ne me sentais pas à l'aise avec elle à l'oral, j'ai effectivement considéré que je ne reprendrais pas rdv avec elle mais pour le coup, je mets plus ça sur le compte d'une incompatibilité de caractère quoi.
Après, elle ne m'a pas examinée, donc je ne peux pas répondre de la manière dont elle se comporte à ce moment là.
Et évidemment, on peut toujours lui reprocher de ne pas savoir se rendre aimable auprès de ses patientes, d'où l'importance de trouver un professionnel (gynéco ou sage femme) avec qui on se sente parfaitement à l'aise (quand on trouve un rdv, bien sûr!)
@LolitaFlor Merci pour ta réponse, c'est beaucoup plus clair !