Depuis le début de l’année 2022, la France a dépassé les 68 millions d’habitants. Le dernier bilan démographique de l’INSEE révèle cependant que le nombre de naissances est le plus bas depuis 1946. À l’inverse, la mortalité est plus élevée que les années précédentes. Si l’on pourrait voir dans ces chiffres une volonté collective de s’affranchir d’une société nataliste, ils sont avant tout la conséquence de facteurs sanitaires et démographiques.
La France se reproduit plus tard, et moins
L’année 2022 n’est pas un bon cru pour la croissance démographique. Le dernier rapport de l’INSEE rapporte 723 000 naissances en France en 2022. C’est 19 000 de moins qu’en 2021, et c’est le nombre le plus bas depuis 1946. L’INSEE constate par ailleurs une baisse continue de la natalité depuis 2015, même si 2021 avait profité du bond de grossesses post-confinement.
Cette baisse des naissances ne s’explique pas (seulement) par des raisons sociétales qui inciteraient les Françaises à faire moins d’enfants. Les femmes accueillent désormais leur premier bébé à 31 ans en moyenne, contre 29,4 ans il y a 20 ans. La fécondité déclinant avec l’âge, cette entrée plus tardive dans la maternité peut compromettre les grossesses suivantes. Autre facteur démographique non négligeable (et moins alarmiste) : le nombre de femmes en âge de se reproduire (entre 20 et 40 ans) aurait atteint un plateau. On ne peut pas avoir plus de bébés que d’utérus disponibles.
Un taux de mortalité en hausse
Si on naît moins en France, on y meurt davantage. La France déplore 667 000 décès en 2022, soit 5 000 de plus qu’en 2021. Le Covid et les canicules ont encore fait des ravages l’année dernière, mais la France doit également cette hausse de la mortalité au vieillissement de la génération des babys boomers.
Si la population française continue d’augmenter, c’est surtout grâce au solde migratoire, c’est-à-dire avec le nombre de personnes s’étant installées dans le pays, moins le nombre de personnes l’ayant quitté la même année. Ce solde était de 161 000 en 2022, contre 56 000 pour le solde naturel, qui soustrait le nombre de décès au nombre de naissances enregistrées sur le territoire.
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Crédit photo image de une : Zurijeta
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Les Commentaires
Fécondité selon le niveau de vie : une nouvelle estimation - Insee Analyses - 72
Je veux bien croire qu’il y a des trous dans la raquette dans certaines aides sociales pour les classes moyennes, mais je pense qu’avoir un enfant appauvrit quand même un ménage quoi qu’il arrive (même avec toutes les aides) donc je suis davantage convaincue par des explications psychologiques/de culture