À chaque nouvel an, l’heure est au bilan. Ainsi, en ce début d’année 2024, l’IFOP a décidé de passer au crible la sexualité de ses habitants. Au vu des chiffres observés, leur constat est sans appel : les français font moins l’amour que par le passé. En effet, 76% des français ont eu une relation sexuelle durant l’année passée, contre 91% en 2006.
On pourrait s’attendre à ce que la génération Z soit moins touchée par ce phénomène, en raison d’une vision plus libérée, plus tolérante, moins stigmatisante ou culpabilisante de la sexualité… Mais c’est un énième cliché dont il faut en réalité se débarrasser ! Car cette inactivité sexuelle est d’autant plus marquée chez les jeunes entre 18 et 24 ans, déjà initiés sexuellement : ils sont ainsi près de 28% à ne pas avoir eu de rapport sexuel au cours des 12 derniers mois, soit cinq fois plus qu’il y a 15 ans. Mais alors, comment l’expliquer ? Les raisons avancées par les chercheurs de l’étude vont peut-être vous choquer.
Un désintérêt croissant pour le sexe, un intérêt pour la tendresse
La première raison est simple : les français ont moins envie de faire l’amour, et sont moins frustrés s’ils sont touchés par l’absence de sexualité. En ce sens, ils sont 59% à déclarer que l’absence de relations sexuelles n’est “pas vraiment”, voire “pas du tout difficile à vivre” dans l’absolu. Face à cette récession du sexe, il semblerait que ces “abstinents” ne ressentent pas vraiment d’insatisfaction sexuelle.
Outre cette potentielle frustration, ils lui accordent aussi beaucoup moins d’importance qu’il y a 28 ans : en 1996, le sexe était “assez important” voire “très important” pour 82% des femmes sondées. Aujourd’hui, il ne l’est que pour 62% d’entre elles.
En réalité, ce qui leur manque le plus, en tant que célibataire, c’est plutôt la tendresse : les câlins, les papouilles, les caresses. Si les deux notions ne sont pas antinomiques, près de 86% d’entre eux déclarent être plus affectés par le fait de manquer de tendresse que par le fait de manquer de sexe.
Par ailleurs, la fréquence des rapports sexuels a elle aussi baissé : 50% des français de moins de 60 ans ont en moyenne un rapport sexuel par semaine contre 65% en 2005.
La « concurrence numérique »faite à la relation physique : les gens en couple préfèrent les écrans au charnel
Pour les individus de moins de 35 ans, étant en couple et vivant sous le même toit, un autre constat risque de nous laisser pantois. Selon cette même étude, les jeunes sexuellement inactifs depuis plus d’un an sont nombreux à avoir déjà évité le coït pour regarder un film ou une série, à la télévision ou sur les plateformes de streaming telles que Netflix. Ainsi, près de la moitié d’entre eux prennent plus de plaisir à se divertir sur écran qu’à entretenir des relations sexuelles avec leur amant.e.
Et ça ne s’arrête pas là. Autre constat qui peut nous laisser sans voix : il semblerait que les jeux vidéo et les réseaux sociaux se soient eux aussi immiscés dans l’intimité et la sexualité des français. Selon l’IFOP, 53% des hommes de moins de 35 ans et vivant en couple ont déclaré préférer jouer que coucher avec leur partenaire. 48% d’entre eux préfèrent passer leur temps à scroller sur les réseaux sociaux (de partage de photos et/ou de vidéos tels que TikTok ou Instagram) plutôt que s’adonner à l’acte sexuel.
Un reflet du progrès de nos sociétés ? Des relations sexuelles moins « forcées »
Bien évidemment, si certains s’inquiètent de cette hausse de l’inactivité sexuelle, ils ont en partie tort de se faire du mauvais sang. En effet, les chercheurs de l’IFOP expliquent que cette baisse de l’activité sexuelle, notamment chez les femmes, est liée aux avancées de la notion de consentement dans la conscience collective et au sein de notre société. Selon cette étude, 52% des femmes âgées de 18 à 49 ans déclarent qu’il leur arrive de faire l’amour sans en avoir envie, contre 76% en 1981. Dette sexuelle et devoir conjugal se feraient donc moins oppressants pour les femmes qu’il y a 15 ans !
Sources :
“La Sex Recession : les français font-ils moins l’amour ?”, étude Ifop pour LELO réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024 auprès d’un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
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