Le festival de Cannes a démarré mardi 17 mai par la projection de Coupez !, le nouveau film de Michel Hazanavicius, et se poursuit désormais tranquillement, sous le soleil vif de la ville côtière.
Mais rassurez-vous, il n’y a pas besoin d’aller jusqu’à Cannes pour découvrir certains des films qui y sont projetés.
En voilà quelques-uns, diffusés pendant le festival, que vous pouvez d’ores et déjà voir en salles.
Coupez !, de Michel Hazanavicius
Hazanavicius est un cinéaste qui aime tout particulièrement actionner le levier de l’absurde, ce qui fait de lui, avec Quentin Dupieux, un créateur de comédies assez uniques dans notre paysage hexagonal régi par les propositions tièdes et souvent problématiques.
Cette année encore, le grand Michel nous a livré une comédie tout à fait différente de ce que font ses confrères, et totalement différente aussi de ses créations précédentes.
Coupez!, remake du film culte japonais Ne Coupez pas !, de Shin’ichirô Ueda, c’est l’histoire d’un cinéaste sous pression qui réalise un film de zombies à petit budget en étant absolument odieux avec son équipe. Alors qu’il essaie de pousser ses acteurs à la crise de nerfs, de vrais zombies s’immiscent sur le tournage et la situation part en couilles. Ça, c’est l’intrigue de base du projet, et ça en constitue le premier tiers.
Toute la communication autour du film, de son synopsis à sa bande-annonce, est basée sur cette invasion zombies, et seulement sur elle.
Pendant toute la première demie-heure de Coupez!, on a donc eu très peur qu’il ne soit qu’une réplique kitsch et gênante du film japonais originel, un film de Blancs qui moquent les codes d’un cinéma différent du leur.
Mais c’était bien mal connaître Hazanavicius qui ne s’est évidemment pas contenté d’un remake grossier, crétin et raciste, mais est resté fidèle à l’œuvre initiale en façonnant trois parties distinctes, un peu à la manière de Mademoiselle de Park Chan-wook version poilante, en créant un film dans le film dans le film.
On ne peut pas vous révéler ce que contiennent les différentes parties de Coupez!, car ce serait vous gâcher le bonheur de découvrir la narration surprenante et barjo de Ne Coupez Pas, reprise par Michel Hazanavicius.
Ce qu’on peut vous confier, c’est que l’histoire des zombies n’est qu’un prétexte à l’hommage que Michel Hazanavicius entendait rendre au cinéma, et surtout à ses petites mains.
À voir d’ores et déjà au cinéma.
Evolution, de Kornél Mundruczó
Réalisateur de renom, notamment bien connu de Cannes pour y avoir déjà présenté White God dans la section Un certain regard et La Lune de Jupiter dans la sélection officielle, Kornél Mundruczó est un cinéaste engagé qui ne produit que des films sociaux impactants.
Cette année, il est de retour avec Evolution, qui suit trois générations d’une famille, de la Seconde Guerre mondiale au Berlin contemporain, marquée par l’Histoire.
La douleur d’Eva, l’enfant miraculée des camps, se transmet à sa fille Lena, puis à son petit-fils, Jonas. Jusqu’à ce que celui-ci brise, d’un geste d’amour, la mécanique du traumatisme.
Actuellement au cinéma.
Fuis-moi je te suis, de Kôji Fukada
Réalisateur, scénariste, monteur et producteur japonais né à Koganei, Kōji Fukada a réalisé quelques œuvres majeures de notre cinéma social contemporain, comme Hospitalité, Au-revoir l’été et autres L’infirmière.
Cette année, son film Fuis-moi je te suis concourt dans la sélection officielle du Festival de Cannes et prétend donc au prix ultime : la Palme d’or.
Il s’agit de la seconde partie d’un diptyque dont le premier volet était intitulé Suis-moi je te fuis. Ce nouvel opus fait, comme le premier, la part belle aux grands sentiments amoureux, dans une fable lente et placide.
Cette fois-ci, Tsuji a décidé d’oublier définitivement Ukiyo et de se fiancer avec sa collègue de bureau. Ukiyo, quant à elle, ne se défait pas du souvenir de Tsuji… mais cette fois, c’est lui qui a disparu.
Une romance à découvrir en salles sans plus tarder.
Frère et sœur de Arnaud Desplechin
Porté par Marion Cotillard et Melvil Poupaud, Frère et sœur est le nouveau film d’un grand habitué de Cannes : Arnaud Desplechin.
L’intrigue de 1 heure 48 suit un frère et une sœur qui, à l’aube de la cinquantaine, ne s’adressent plus la parole depuis vingt ans.
Mais quand leurs parents décèdent, ils sont bien obligés de se réunir. Rien de très nouveau sous le soleil du cinéma en somme, puisque la thématique des retrouvailles entre enfants après le décès des parents est quasiment un gimmick du 7e art.
Il n’en demeure pas moins que Desplechin se l’est approprié, le colorant même de sa maestria à lui.
Frère et sœur est actuellement au cinéma.
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