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Société

#LesFillesNeComprendrontJamais, un hashtag plus instructif qu’il n’y paraît

Le hashtag #LesFillesNeComprendrontJamais tourne à fond sur Twitter. Au-delà du soupir devant les clichés, que nous apprend-il ?

Sur Twitter, comme dans le reste de la société (numérique ou physique), il y a de tout. Des féministes, des militant•es, des relous, des gens drôles, des magazines extrêmement cool… et tout ce petit monde réagit en permanence, notamment via des hashtags qui finissent parfois en trending topic — ce qui veut dire qu’ils sont très utilisés et circulent beaucoup.

Parfois ces hashtags sont chouettes, comme #TwitterAgainstWomen qui luttait contre le sexisme ou #IWishMyTeacherKnew qui voulait renouer le lien élèves-prof. Parfois, cependant, ils font soupirer de lassitude. Mr.Q avait par exemple rappelé que l’insulte homophobe « PD » restait tristement banale, tweets à l’appui.

Et aujourd’hui, le hashtag qui buzze, c’est #LesFillesNeComprendrontJamais.

#LesFillesNeComprendrontJamais…

C’est Virgin qui a popularisé le hashtag ce matin, et il tourne bien comme il faut depuis.

Encore un hashtag de boloss pour rappeler que « les hommes et les femmes sont si différents, c’est la nature-han »…

Je vais pas vous mentir, quand je l’ai vu pointer le bout de son dièse dans les trending topics français, j’ai un peu soupiré. Encore un hashtag de boloss pour rappeler que « les hommes et les femmes sont si différents, c’est la nature-han », avec de bons gros sabots saupoudrés de sexisme et d’idées reçues…

Alors bien sûr, il y a des clichés et de gros raccourcis dans #LesFillesNeComprendrontJamais, mais c’est plutôt instructif de faire défiler les tweets, finalement.

#LesFillesNeComprendrontJamais la passion du ballon rond

Euro 2016 oblige, le foot est sur toutes les lèvres et donc dans les Internets aussi. Et c’est bien connu que les filles, ça pige rien au ballon rond !

Donc on apprend que #LesFillesNeComprendrontJamais : l’émotion devant un but, les règles du hors-jeu ou l’engouement pour un corner bien maîtrisé. Mais sur Twitter, on remet aussi les pendules à l’heure !

https://twitter.com/PlayStationFCFR/status/743363784337559552

Et le tweet ci-dessus, signé Nawel Hadjaf, « reine du football freestyle », circule pas mal ! C’est cool parce que même si le hashtag fait circuler des clichés, il permet aussi de les démonter. Après tout, les mecs qui kiffent le foot ont tout intérêt à se rendre compte que plein de meufs partagent leur passion.

À lire aussi : Zlatan méprise le football féminin (et il a tort)

Pas besoin d’être un brun barbu pour éclater une pizza XXL devant un match, et si les fans du ballon rond peuvent se faire des amies, voire des amoureuses qui aiment la même chose qu’eux, ça fait encore plus d’heureux, non ?

#LesFillesNeComprendrontJamais les jeux vidéo

Ah ben oui, écoutez, on le sait : les jeux vidéo, c’est une passion de GARÇON, et les filles n’y entravent rien puisqu’elles pensent encore que Zelda c’est le nom du héros et qu’être une geek, ça veut dire passer 20 minutes sur Candy Crush.

Encore perdu ! Les meufs jouent aux jeux vidéo, elles streament en live, elles flippent sur Alien: Isolation et parfois même, comme Kayane, elles font du jeu vidéo leur métier. Tout comme les garçons, eh oui.

À lire aussi : Comment j’ai compris que le jeu vidéo n’était pas que « pour les mecs »

Et on en revient à l’argument « plus on est de fous, plus on rit » : intégrez le fait qu’hommes comme femmes deviennent extrêmement combati•f•ves quand il s’agit de déboîter un•e adversaire à Mario Kart, ça vous fera plus de potes auxquel•les envoyer des peaux de bananes et des carapaces vertes.

À lire aussi : Les filles geeks n’ont rien à prouver — Geek Girls and The Doubleclicks

#LesFillesNeComprendrontJamais le harcèlement sexiste

Ok, on a établi que les meufs aussi kiffent parfois le foot et les jeux vidéo. Il y a certains trucs qu’elles pigent, globalement, vachement mieux que les mecs. Notamment ce que ça fait d’être la cible de harcèlement de rue.

C’est vrai ça, c’est quoi le but d’un mec qui, dans une voiture, à sa fenêtre ou dans la rue, insulte une fille ayant l’audace de se déplacer dans l’espace public ? De la séduire ? Eh non, car harceler n’est pas draguer, et qu’on pourrait probablement remonter jusqu’à la nuit des temps sans trouver UNE SEULE occurrence du type :

« OH MON DIEU !! Tu trouves VRAIMENT que mon cul est DÉMONTABLE ? Attends, j’arrive ! »

Inclure dans ce hashtag pas forcément très féministe les réalités vécues par les femmes, c’est aussi les rendre plus visibles, sensibiliser les hommes à ces questions. Parce que l’égalité passera par l’union de tou•tes ! Autre exemple, cette utilisatrice de Twitter qui relaie les insultes dont a été victime Maude Vallet :

https://twitter.com/LordZeliaxx/status/743429899499749376

#LesFillesNeComprendrontJamais ce qu’on ne leur explique jamais

La leçon que j’ai envie de retenir de ce hashtag est en deux parties.

Déjà, qu’il ne faut pas hésiter, si on en a envie, à utiliser un truc pas forcément jojo à la base — ici un hashtag plutôt sexiste — pour le retourner et faire passer des messages positifs, d’ouverture d’esprit, de tolérance… Même sur une base perfectible, on peut construire un discours sain !

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Ensuite, et c’est là le cœur de mon idée… qu’il faut se parler ! Plein de mecs, plein de meufs ont été élevé•es dans cette idée que « les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus », comme si nous étions deux espèces différentes, incapables par essence de nous comprendre correctement, et sont resté•es sur ce postulat constamment rabâché par la société.

Plus on parle au « camp d’en face », à l’autre genre, plus on se rend compte qu’on se ressemble.

Mais plus on parle au « camp d’en face », à l’autre genre, plus on se rend compte qu’on se ressemble. Parce qu’il n’y a que des humain•es dans l’équation, avec leurs faiblesses, leurs peurs, leurs forces, et si certaines situations (comme le harcèlement de rue) sont quasi-réservées à un genre, beaucoup sont communes ou peuvent en tout cas trouver une résonance.

Alors causons, avec bienveillance !

Du coup, j’ai envie de t’envoyer un big up. À toi, mec qui lit madmoiZelle (et qui est peut-être ou peut-être pas d’accord avec moi), et à toi qui échange avec tes proches de tous les genres sur tous les sujets, mais aussi à toi qui te rappelle qu’expliquer n’est pas forcément engueuler.

Je laisse le mot de la fin à Twitter, c’est de bonne guerre :


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

12
Avatar de the-spare-key
20 juin 2016 à 09h06
the-spare-key
@Madame Lafolle oui t'as complètement raison ! C'est un phénomène de sexisme et de misogynie internalisés, qui fait que comme on répète depuis toujours ces clichés aux enfants, ça leur paraît normal de les reproduire une fois adultes. En plus pour les filles on est quand même élevées avec un bon paquet d'injonctions (parfois contradictoires), du coup ça semble normal de les suivre (d'où slut-shaming, clichés genrés, etc.) parce que sinon on ne rentre pas dans le moule, et suivant le milieu dans lequel on vit ça peut être difficile. Comme en plus l'image de la femme est relativement négative, beaucoup de filles entretiennent le sexisme type "je ne suis pas comme les autres filles", "une femme doit se respecter", et autres...
Pour les pages type "codes de meufs", je te conseille le tumbr codes-de-cruches qui est très, très drôle.
2
Voir les 12 commentaires

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