Si l’importance du 8 mars et du 25 novembre est désormais reconnue dans la sphère publique, il en va autrement pour celle du 11 octobre. Créée il y a 10 ans par l’ONU, la Journée internationale des droits des filles souffre encore d’une large invisibilisation.
Selon une tribune publiée dans Causette, ce manque de couverture médiatique est révélateur d’un manque de considération tenace envers le droit des mineures.
Un angle mort de #Metoo ?
Pour la centaine de personnalités ayant signé cet appel du 11 octobre, il est urgent de rappeler que les violences sexistes et sexuelles et la construction de stéréotypes, objets du combat féministe, se jouent dès le plus jeune âge.
Les signataires ont ainsi invoqué des données d’une gravité alarmante : « une jeune femme sur cinq a déjà subi un viol ou une agression sexuelle ». En France, « 82 % des femmes ont commencé à être victimes de harcèlement de rue avant l’âge de 17 ans », tandis que dans le monde, « 200 millions de filles et de femmes ont été excisées » et « 12 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année ».
« Un programme ambitieux d’éducation complète à la sexualité et contre le sexisme »
Face à de tels constats, Julie Gayet, Valérie Damidot, Rokhaya Diallo,Yael Naim, Camille Froidevaux-Metterie ou encore Manon Aubry ont insisté sur l’importance de cette date de mobilisation du 11 octobre dans le débat public. Interpellant le gouvernement d’Emmanuel Macron, les signataires de la tribune ont appelé à une meilleure sensibilisation aux enjeux liés aux droits des filles et des adolescentes :
« Nous réaffirmerons que les filles doivent pouvoir prendre des décisions, rester maîtresses de leurs corps, ne pas douter de leurs compétences, vivre leurs engagements citoyens et politiques. Nous appellerons les pouvoirs publics à mettre rapidement en place un programme ambitieux d’éducation complète à la sexualité et contre le sexisme, en associant les filles et les garçons à son élaboration. »
À Paris, une grande manifestation est organisée le 11 octobre à 13h à l’hôtel de Ville.
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Crédit de l’image à la Une : © Plan International
Les Commentaires
Tout comme une association par exemple peut se focaliser sur les discriminations transphobes, cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas de discriminations ailleurs ou que les autres discriminations sont moins importantes. On ne peut pas diluer toutes les luttes sous une seule ombrelle qui couvre tout le monde sinon le message devient rapidement inaudible.
Quand la CGT marche dans la rue contre la vie chère tu ne vas pas aller répondre "oui mais la vie est chère aussi au Venezuela"... Alors qu'au final ca reste une lutte contre la pauvreté, on pourrait très bien défiler dans un cadre mondial (la pauvreté ça touche tout le monde), mais le message serait inaudible. Aussi les militant.e.s, qui organisent les luttes se spécialisent sur des questions précises. Il me serait impossible de militer correctement concernant les problèmes au Venezuela, n'ayant aucune expertise sur le sujet par exemple.
Cela permet aux soutiens de choisir des causes particulières et d'orienter les dons correctement. En général on aime bien savoir à quoi va servir notre argent (ou notre temps). Cela permet aussi d'exercer des pressions au niveau politique pour faire avancer la législation. Quand on fait reculer les violences faites aux femmes, on fait aussi reculer la violence tout court indirectement.