En voiture, les filles sont moins dangereuses que les garçons car elles se fichent de faire voir « qui c’est qu’a la plus grosse zizounette ». Néanmoins, elles sont pourvues d’habitudes aussi mauvaises que leurs compatriotes mâles. Quand un imprévu se dresse sur son chemin, la fille sait se débrouiller. C’est pas souvent poli, mais à 99% efficace : la fille sait presque toujours choisir la bonne fiche, celle qui la sortira d’une situation délicate.
L'antithèse de l'adage "Femme au volant, mort au tournant" (Boulevard de la Mort © TFM Distribution)
Du moment que la porte est claquée, la bulle se referme sur un monde qui n’est pas celui du piéton. Dans son auto, on grille tout le monde, on ose le doigt d’honneur et on ne part jamais à l’heure parce que « oh, on a le temps, puisqu’on est en voiture… ».
Quelles sont les attitudes qu’on a là, et qu’on n’a pas ailleurs ? Dressons dès à présent un panaché de mauvaises moeurs. Zou !
La dangerosité d’un rétroviseur
Cet objet rectangulaire au centre de l’appareil est un traître et 24% des collisions sans blessés surviennent à cause de lui et son miroir aguicheur.
Une chanson à la radio qui nécessite une interprétation, un peu d’ombre à paupière à ré-étaler et bam… c’est l’accident. Le plus humiliant, c’est sûrement quand il n’y a pas de raison, qu’on se mire juste le regard éclairci par un soleil couchant et… bam, oui, c’est l’accident. Oh rien de grave, hein ! Une petite frayeur au pire, mais quand même, ça fait mal de se faire trahir comme ça.
De par son aspect, il laisse à penser qu’il est de la famille des miroirs, ceux-là même qui nous servent à nous checker le derch ou la bonne mise en place des cheveux. Mais en fait, ce petit bâtard existe juste pour surveiller les gens du fond, à « maîtriser le danger de l’arrière« , selon le langage des examinateurs du permis de conduire
.Le piège du plein d’essence à la pompe
Acte en apparence anodin, « faire le plein » est un parcours tellement plein de pièges qu’on pourrait en faire un jeu vidéo :
- S’il fait trop chaud, on sort de l’auto en ayant « le rideau qui colle aux fenêtres », c’est la lose.
- Si au contraire le froid fouette, l’air glacial se charge de nous mettre une baffe, ruinant au passage une épilation qui aurait pu tenir encore au moins deux jours.
- Et si c’est rien de tout ça, il reste toujours un fond de vent qui fout la merde et nous soulève le jupon, laissant nos anatomies de bombes sexuelles du futur aux yeux des routiers et des honnêtes personnes.
Il y a surtout ce moment un peu gênant, où on se rend bien compte pompe à la main qu’on a l’air maligne, à cause des 50 mecs autour qui ont pas compris qu’ils feraient mieux de mater leurs miches plutôt que les nôtres. J’ai toujours eu le fantasme de me coller un gros sticker sur le derch au moment de me pencher pour rengainer l’engin dans son fourreau, sur lequel serait écrit : »J’ai le même cul que ta mère, vieux bâtard ». Pour des questions de dommages et intérêts, je n’ai jamais mis mon projet à exécution.
Résultat : On est énervées et on fait de pas belles têtes. Mais c’est vrai, y’en a marre de n’être qu’un physique à la pompe…
Le portable qui tombe sous le siège
Un coup de frein intempestif et… patatra, le téléphone se casse la binette dans un bruit sourd. Certains le laisseraient à cette place jusqu’au prochain arrêt, mais pas nous, oh non ! C’est juste au moment où le poc retentit que l’envie de consulter (encore une fois) ses messages devient irrépressible. Que faire alors ? Eh bien c’est simple, et c’est en 4 étapes. Attention, y’a du niveau au point de vue technique :
- Garder le regard à l’horizon et remuer le sol avec son pied libre. Le but sera de ressentir au toucher la sensation du plastique qui se cache. On appelle ça « l’empire des sens ».
- Proférer quelques insultes à l’intention de la génitrice potentielle du téléphone portable responsable du bordel.
- Se pencher le nez à hauteur du tableau de bord, de manière à voir quand même un peu la route. Trifouiller le dessous du siège en évitant mouchoirs et cadavres de bouteille.
- Freiner à temps pour éviter de se prendre la voiture de devant, alors qu’on a encore la moitié du corps engoncée sous son siège.
- Et puis finir par s’arrêter sur le bas côté en tremblotant, retrouver son portable qui n’a pas du tout sonné depuis qu’il est tombé.
En roulant à 30 à l’heure et les mains à 10H10, on finira de s’enlever les miettes de dessous les ongles plus tard (miettes qui se trouvaient initialement sous le siège).
Quant à la consommation d’essence
Certaines filles aiment pas bien se faire doubler alors qu’elles l’avaient pas prévu. Ca les énerve. Alors elles plissent les yeux comme un acteur de film d’action américain et appuient sur le champi’ pour rattraper la sale tricheuse qui dépasse.
Le détail dont on parle jamais dans les films américains, c’est la consommation d’essence engendrée par une course poursuite. Du coup, on est à fond les ballons pendant 3 minutes, 120 dans le virage et tout, jusqu’au moment de décélérer, car la renégate a préféré prendre la première sortie d’autoroute.
Les yeux mi-clos de bonheur et le souffle court, c’est un coup d’oeil à l’aiguille qui nous ramène à la réalité. Y’a cinq minutes on était encore à mi-plein, et à présent l’indicateur peine en dessous du quart. Uh uuuh uuuuuh (pleurs).
Face à un obstacle, la fille jamais ne renâcle
Au code, ils disent « entre la poule et l’accident, tuez la poule et évitez l’accident« . Mais c’est de la daube, en vrai, on fait jamais ça. Franchement, si un chaton traverse naïvement devant nous, on va pas se dire, « attends le mec du code
m’avait dit un truc sur les petits animaux… Ah ouais, accélérer et avoir sa mort sur la conscience till the end of time.Dans l’ordre, à la place, on va :
- freiner sec
- faire un écart
- regarder dans le rétro
- souffler
- se dire que si on n’avait pas encore le permis, c’est pas aujourd’hui qu’on l’aurait eu…
La botte secrète en cas de contrôle policier
Si on est 45 km/h au dessus de la limite, c’est parce qu’il y a Run-DMC à la radio, mais ça évidemment la maréchaussée s’en fiche. Du coup, quand on voit les gyrophares bleus derrière nous, après le « meeerde » prononcé tout bas comme si les gendarmes pouvaient déjà nous entendre, on la joue stratégique… Y’a d’abord l’arrêt sur le bas côté, le plus beau de tous les temps, pour montrer qu’on sait tout bien faire : contrôle, rétro, cligno, contrôle, arrêt. Un coup d’oeil dans le miroir pour voir si on a une tête correcte, et un petit redressement du buste et réajustement des push-ups (Isabelle Alonso, ne me poursuis pas en justice, merci) pour montrer à l’autorité qu’on est prête à coopérer. Bon molo, hein… On n’est pas non plus dans un clip de George Michael…
10 minutes plus tard…
Après la mine ahurio-sexy à l’annonce des 45 km/h de dépassement, c’est le moment d’implorer des yeux cette personne en uniforme. Après un minaudement discret, il nous laisse repartir convaincue que c’est la première fois qu’une fille essaie de soudoyer un officier de police. Quoiii ? Ca fait du bien aussi, des fois, de se sentir unique.
Les filles sont toujours en retard
Pourquoi, mais pourquoi, on part toujours à l’heure où on est censée arriver ? Je ne sais pas. En tout cas, la fille qui court débraillée là-bas, l’écharpe qui traîne par terre, la braguette ouverte et un bas qui tombe, c’est toi, c’est moi, c’est toutes celles qui connaissent ça…
Une fois dans la voiture, il y a ce moment de fébrilité où on se rend compte qu’on a oublié quelque chose, suivi du réflexe arrêté en vol : ouverture machinale de la porte, réflexion : « j’vais le chercher ou pas ? Non, pas le temps ». Et puis un coup de clef comme un coup de couteau, comme si les 3 nanosecondes où on ruine le moteur en démarrant comme une débile, ça nous faisait rattraper le quart d’heure qu’on a perdu à chercher cette paire de bottes que finalement on n’a pas mise.
Vrrrriiiiiuuuum… Le premier coup d’accélérateur donné, la radio à qui on ferme sa gueule parce qu’on n’arrive pas à se concentrer, et c’est parti…
Les filles chantent trop fort en voiture
Bon, le truc qu’on avait oublié à la maison et pour lequel on n’a pas fait demi-tour, c’est l’adaptateur iPod. Y’a bien les écouteurs, mais la musique en conduisant ça fait vraiment cheap : retranchement sur la radio. Pas facile de trouver le juste milieu entre Skyrock et BFM… On finit toujours par opter pour Nostalgie, une valeur sûre dans le paysage radiophonique français. Et puis de toute façon, avec 35 minutes de retard, pas le temps de faire la difficile.
Trois minutes plus tard, nos cordes vocales participent au massacre en beuglant « POUUUR que tu m’AIIIMMMES encoooo-oo-oo-re » en se taisant au moment de doubler, afin de ne pas passer pour une attardée qui mime un hurlement dans son habitacle…
Les filles se garent n’importe où
45 minutes de retard plus tard, c’est une autre contrariété transitive en cinq lettres qui se profile : se garer.
Tourner dix minutes dans deux rues, c’est marrant à l’écrit, mais en vrai deux rues c’est très petit et dix minutes c’est trop long… Le rendez-vous ne peut plus attendre, il fait trop chaud dans ce pull, il va falloir prendre une décision : se garer comme une connasse, au milieu de n’importe où. Une place de n’importe quel acabit fera l’affaire, du moment qu’elle a la taille nécessaire. Voie de bus, entre deux rues, trottoir, au diable l’avarice, on verra plus tard pour les frais.
La personne que tu vois courir vers son rendez-vous si important, écharpe qui traîne par terre et cheveux plus du tout brushingués, c’est toi, c’est moi, c’est toutes celles qui savent pourtant qu’il faut partir plus tôt !
Evidemment, tout ceci est une liste non-exhaustive de nos mauvaises moeurs au volant, qu’il te reste à compléter au gré de tes expériences !
Les Commentaires
Et c'est bien nous les filles^^
Et puis il y a aussi le coup de regarder ailleurs(le beau mec, les bottes de la nana dans la rue, ou même le chien dans le jardin quand on s'emmerde vraiment) et de ne plus du tout regarder la route et.....[..]