Selon une nouvelle étude menée par les chercheurs de l’université d’Harvard et relayée par le magazine américain The Advocate, les femmes lesbiennes et bisexuelles meurent beaucoup plus jeunes que leurs consœurs hétérosexuelles. Cet écart serait dû à de « vastes disparités en matière de santé », notamment « physique, mentale et comportementale », influencées notamment par la stigmatisation sociale à laquelle sont confrontées les personnes LGBTQI+.
Les femmes lesbiennes et bi vivent 26% moins longtemps que les hétéros
Cette nouvelle étude, publiée dans la revue académique JAMA, s’appuie sur les résultats d’une précédente recherche qui suivait des infirmières nées entre 1945 et 1964, dont 89 821 (98,9 %) s’étaient déclarées hétérosexuelles, 694 (0,8 %) lesbiennes et 318 (0,4 %) bisexuelles.
Par rapport aux participantes hétérosexuelles, les participantes lesbiennes et bisexuelles enregistrent une mortalité plus précoce. Les femmes bisexuelles ont l’espérance de vie la plus courte, mourant 37 % plus tôt que les femmes hétérosexuelles. Les femmes lesbiennes meurent 20 % plus tôt, et les deux meurent dans leur ensemble 26 % plus tôt que les femmes hétérosexuelles.
« Les femmes lesbiennes, gays et bisexuelles (LGB) sont systématiquement en moins bonne santé physique, mentale et comportementale que les femmes hétérosexuelles », indique le rapport, cité par The Advocate. « Ces disparités sont dues à une exposition chronique et cumulative à des facteurs de stress (tels que la stigmatisation interpersonnelle et structurelle) qui propagent et amplifient la mauvaise santé tout au long de la vie » et « tendent à devenir plus prononcés à mesure que les individus vieillissent. »
Les chercheurs s’inquiètent en outre de l’écart entre les femmes bisexuelles et leurs pairs : comme la bisexualité est « plus dissimulable que l’orientation lesbienne – de nombreuses femmes bisexuelles ayant des partenaires masculins-, les facteurs de stress liés à la crainte d’être outée ou à un sentiment de clandestinité peuvent être plus importants pour les femmes bisexuelles, qui sont moins susceptibles que les femmes lesbiennes de divulguer leur identité à leur entourage ».
Pour une prise en charge médiale sans stigmate
Pour lutter contre ce phénomène, le rapport de Harvard préconise que les professionnels de la santé suivent « une formation obligatoire et spécifique sur les soins à apporter aux patientes LGB ».
« Les disparités en matière de santé pour les femmes LGB sont les conséquences d’une marginalisation structurelle et interpersonnelle, qui s’inscrit dans la vie quotidienne des femmes LGB d’une manière qui compromet systématiquement leur accès aux services de santé » abondent les chercheurs.
« Étant donné que les préjugés en matière de soins fondés sur l’orientation sexuelle se produisent à chaque étape du continuum de soins, les cliniciens et les organisations de soins de santé à tous les niveaux, dans toutes les spécialités et pour tous les âges, ont la possibilité d’intervenir de manière à réduire ces disparités et à contribuer à de meilleurs résultats en matière de santé. »
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