Comment expliquer une telle injustice ? Dans les colonnes du Parisien, Aminata Niakaté, membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE, revient sur les résultats de ce nouveau rapport édifiant, publié le 14 mars 2023 :
« Elles meurent en plus grand nombre lors de catastrophes naturelles et industrielles parce qu’elles sont plus pauvres, moins informées, moins bien prises en charge aussi. Et en cas de catastrophe, les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes sont démultipliées. »
Le Parisien, 14 mars 2023. « Changement climatique : les femmes plus touchées que les hommes »
Nul besoin de fouiller très loin pour en avoir la preuve. Il suffit de regarder les chiffres des catastrophes naturelles les plus meurtrières de notre histoire : 90% des victimes du cyclone survenu en 1991 au Bangladesh sont des femmes, elles constituent aussi 70% des victimes du tsunami de 2004, la canicule de 2003 en France a provoqué une surmortalité de 60% chez les femmes contre 40% chez les hommes…
Ce constat se décline aussi bien dans les pays « en développement », où les femmes sont le plus souvent assignées à la recherche de l’eau ou à la culture des denrées alimentaires (et donc victimes des sécheresses), que dans les pays dits « riches », où elles sont les premières à vivre dans des logements mal isolés ou à perdre leur emploi après un ouragan.
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Les femmes exclues des politiques publiques en matière d’environnement
Comme le détaillent nos confrères du Parisien, le CESE déplore pourtant qu’elles restent ignorées des grandes politiques publiques environnementales. Les experts préconisent de mieux intégrer la « situation particulière des femmes » dans ces politiques, en instaurant, par exemple, des budgets genrés dans les collectivités territoriales ou en promouvant une « diplomatie féministe » lors des négociations internationales.
Enfin, si l’on peut se féliciter que la part de femmes présentent aux COP soit en nette hausse (12% en 1990 contre 33% aujourd’hui), leur temps de parole est complètement phagocyté par celui de leurs pairs masculins. Alors qu’elles « adoptent plus souvent que les hommes des pratiques respectueuses de l’environnement dans leur vie quotidienne », selon le CESE, peut-être serait-il temps de les écouter ?
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