60 minutes d’activité physique modérée par jour, c’est ce que recommande l’Organisation Mondiale de la Santé pour les enfants et adolescents âgés entre 5 et 17 ans. Mais ces recommandations sont-elles suivies ?
Selon le rapport 2022 de l’Observatoire national du niveau d’activité physique et de la sédentarité cité par Le Monde, ce n’est pas franchement glorieux : les enfants et les adolescents sont la catégorie où a le plus augmenté le temps de sédentarité. Un constat notamment lié au contexte d’épidémie de Covid-19 et des confinements et couvre-feux successifs durant ces deux dernières années.
Mais il est aussi nécessaire d’observer la répartition genrée de cette augmentation de la sédentarité chez les enfants : en effet, l’Onaps note que si 50,7% des garçons atteignent les soixante minutes d’activité recommandées, seulement 33,3% des filles y parviennent. L’écart se creuse encore davantage à partir de 11 ans.
Pourquoi les filles pratiquent moins d’activité physique que les garçons
Selon le programme canadien Gardons les filles dans le sport, ce décrochage des filles au début de l’adolescence est lié à plusieurs facteurs : le manque de temps, le coût, une blessure ou le manque de plaisir.
Le manque d’images positives des sportives dans les médias, mais aussi leur hypersexualisation ou bien l’absence de représentations diverses et éloignées des stéréotypes, peuvent aussi entraîner un désintérêt, faire peser une pression supplémentaire à l’adolescence et favoriser le désengagement des filles.
Comment endiguer ce phénomène ? L’Onaps préconise une approche transversale avec de nombreuses pistes pour améliorer la mobilité des enfants : la mise en place d’apprentissages sportifs prioritaires dans les établissements scolaires, mais aussi des moyens pour inciter à la mobilité active (soit la marche ou le vélo) et faire changer les habitudes de déplacements dès le plus jeune. Elle insiste aussi sur l’impact d’une politique d’urbanisation et d’amélioration de l’accessibilité dans l’espace public, afin d’avoir à disposition davantage d’espaces de pratiques sportives, mais aussi de jeux libres et d’espaces verts.
Et si le sport était aussi justement un moyen de lutter contre les inégalités de genre ? « Si cette discipline est le lieu où les inégalités sont encore les plus criantes, elle peut aussi être un levier pour réduire ces inégalités », note les travaux de recherches de Lucie Escaffre. « En effet, l’éducation physique implique le corps, elle vise non seulement le développement des capacités physiques et motrices mais aussi elle cherche à contribuer au bien-être des élèves, tant physiquement que moralement. »
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