Smartphone, télévision, jeux vidéo… Les enfants passent beaucoup de temps devant selon l’étude Elfe (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance), portée par l’Ined (Institut national d’études démographiques) et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) : près d’une heure par jour à 2 ans, 1 heure 20 à 3 ans et demi, et 1 heure 34 à 5 ans et demi.
Des résultats inquiétants, qui ont fortement augmenté ces dernières années, et excèdent les recommandations de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS). Cette dernière préconise de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter le temps à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans.
Des différences selon l’environnement social
Selon l’étude, qui a interrogé plus de 18 000 enfants, ces temps d’écran sont différents selon les milieux sociaux. Ainsi, dans l’ensemble, ils sont plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées, ou un niveau d’études faible de la mère.
Les chiffres diffèrent également selon les régions. Un enfant des Hauts-de-France regarde plus la télévision qu’un petit Breton de 2 ans, avec une moyenne d’1 heure et 4 minutes pour le premier, contre seulement 41 minutes pour le second.
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Néanmoins, elle observe que le genre n’a aucun impact sur la consommation d’écran : aucune différence n’est observée à 2 ans entre garçons et filles, mais une légère émerge ensuite. À l’âge de 5 ans, les garçons regardent les écrans 10 minutes de plus que les filles.
Seulement 13% des parents interdisent les écrans avant 2 ans
Autre fait inquiétant, ce rapport montre que seulement 13% des parents appliquent la recommandation d’interdire les écrans avant 2 ans. Pourtant, cette recommandation est essentielle, au risque, quelques années plus tard, d’avoir des effets délétères sur sa progéniture.
Mais les auteurs de l’étude reconnaissent quelques limites, notamment le fait que les données soient purement déclaratives. « Il est difficile de présager de l’évolution récente des usages chez les enfants de moins de 6 ans, écrivent-ils. Les écrans portatifs comme le smartphone et la tablette s’étant fortement développés durant la décennie 2010, on pourrait s’attendre à une augmentation du temps d’écran, mais ce serait ignorer que les messages de prévention à l’intention des jeunes enfants se sont, eux aussi, multipliés sur cette période. »
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