Les tapis rouges intéressent-ils encore alors que la pandémie s’éternise ? La débauche de moyens financiers et le cirque médiatique autour de ce genre d’événements mondains peuvent sembler presque absurdes en ce moment. Pourtant, Angelina Jolie arrive peut-être à nous attendrir durant sa tournée promotionnelle pour le film Les Éternels, réalisé par Chloé Zhao et qui sort le 3 novembre 2021 en France.
Parce que sur les tapis rouges, les enfants — Zahara, Knox, Vivienne, Shiloh et Maddox Jolie-Pitt — accompagnent souvent leur célèbre mère, dans des tenues bien particulières.
Les enfants d’Angelina Jolie s’habillent en vintage pour l’accompagner sur les tapis rouges
Ainsi, le 18 octobre 2021, à l’avant-première du film à Los Angeles, l’interprète de Thena dans ce nouveau film de superhéros portait une robe bustier Balmain Croisière 2022 — qui venait à peine de défiler, certes. Mais l’actrice a tenu à souligner auprès de la presse que tout ce que ses enfants portaient ce soir-là était de seconde-main :
« Mes enfants sont tous habillés en seconde main et l’une porte mon ancienne robe des Oscars. Nous avons misé sur le vintage et le recyclage de mes anciennes affaires. »
C’est la robe de sa fille Zahara, 16 ans, qui a particulièrement marqué les esprits, puisqu’elle est très reconnaissable : il s’agit d’un modèle Elie Saab haute couture qu’avait déjà porté sa mère aux Oscars en 2014.
Zahara et Shiloh Jolie-Pitt puisent dans la garde-robe de leur mère pour s’habiller
Rebelote lors de l’avant-première des Éternels à Londres : certains des enfants qui accompagnaient leur mère sur le tapis rouge ont à nouveau fait le choix de la seconde main.
Zahara n’a cette fois pas puisé directement dans les placards de sa mère, mais a opté quand même pour une robe de seconde main chinée chez Catwalk Designer Vintage, à Los Angeles.
Angelina Jolie portait quant à elle une robe bustier en mesh de métal Versace, et Shiloh, 15 ans, une robe en velours noir à la coupe baby-doll de la même maison italienne, vraisemblablement de première main, et d’adorables baskets à l’imprimé Marsupilami (WHAT ARE THOSE!? Et surtout où peut-on acheter de seconde main les mêmes ?).
À Londres encore, Angelina Jolie a foulé la carpette écarlate avec certains de ses enfants. Cette fois, c’est Shiloh qui a pioché dans la garde-robe de sa mère : une robe Dior à l’imprimé floral taillée pour Angelina Jolie lors de sa tournée promo pour Maleficent: Mistress of Evil en septembre 2019.
S’habiller dans les placards de ses parents : banal pour les quidams, rare pour les enfants de stars
Qu’un enfant pioche dans le vestiaire de ses parents pour s’habiller peut sembler plus qu’anodin dans la vie quotidienne du commun des mortels. Et tant mieux car ça peut être carrément stylé, en plus d’être écolo !
Mais sur le tapis rouge des célébrités, c’est beaucoup plus rare, et éclaire donc d’une nouvelle lumière son économie et celle de la mode.
En effet, les célébrités se voient souvent offrir par des marques des tenues sur-mesure — quand elles ne sont pas payées pour les porter — car la carpette écarlate représente une forme de vitrine ultra-médiatisée, donc de pub à forts ricochets.
Porter de la seconde main revient donc à potentiellement s’asseoir sur un gros chèque.
Notons tout de même qu’Angelina Jolie, elle, porte quand même durant ce marathon promo des nouvelles créations de grandes maisons comme Balmain, Versace, et Valentino (elle a un sacré divorce à payer).
Que les enfants d’Angelina Jolie foulent le tapis rouge en vêtements de seconde main, chinés dans ses placards ou dans des boutiques vintage, contribue donc à glamouriser, et donc normaliser cet acte.
Glamouriser l’éloignement de la fast-fashion
Ce que font les enfants Jolie-Pitt est peut-être tout à fait ordinaire pour une grande partie de la planète qui n’a pas forcément ni les moyens, ni l’envie, de s’acheter du neuf tous les mois. Et tant mieux puisqu’ils évitent ainsi une pollution facilement dispensable.
Mais pour une autre partie de la population biberonnée à l’hyperconsommation de fringues, c’est sans doute le genre de geste qui peut les éloigner du rythme de la fast-fashion.
Dans plusieurs interviews, Angelina Jolie martèle régulièrement qu’en dehors du cirque médiatique, elle préfère largement porter et reporter toujours les mêmes vêtements.
Dans le Vogue britannique du mois de mars 2021 dont elle faisait la couverture, l’ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies a notamment stipulé :
« J’investis dans des pièces de qualité, et les porte ensuite jusqu’à la mort. Des bottes, un beau manteau, un sac fétiche… je ne change pas beaucoup d’affaires, vous savez. C’est comme ça que je suis.»
D’ailleurs, pour le prouver, l’actrice a tenu à porter des vêtements de sa vraie garde-robe, ce qui est loin d’être anodin dans ce genre de shooting où les stars portent plutôt des vêtements prêtés par des maisons de luxe.
Comme les marques paient souvent des fortunes en pub dans le magazine (et deviennent alors ce qu’on appelle des annonceurs), ce dernier montre implicitement sa reconnaissance en choisissant leurs vêtements pour les shootings. Ces liaisons dangereuses entre information et communication font clairement partie du modèle économique de la plupart des magazines féminins.
Angelina Jolie martèle, incarne, et transmet l’importance de chérir longtemps ses vêtements
Bref, qu’une star aussi admirée qu’Angelina Jolie insiste autant sur l’importance de reporter ses vêtements, et contribue à rendre ça cool en invitant ses enfants habillés de seconde main sur le tapis rouge, a sans doute une influence positive sur les mentalités des hyper-consommateurs de mode. C’est peut-être un détail pour vous, mais contre la fast-fashion ça veut dire beaucoup !
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