Les Dissociés sort en DVD !
Souvenez-vous : il y a un an sortait Les Dissociés, le premier film de Suricate, en intégralité sur YouTube, et gratuitement s’il vous plaît ! Ce petit tour de force avait fait souffler un vent de fraîcheur sur la production audiovisuelle française. (Lire ci-dessous)
Pour son premier anniversaire, Les Dissociés sort en DVD. Alors pourquoi payer pour un film déjà disponible gratuitement ? Parce qu’il ne vient pas seul !
Vous pouvez acheter le DVD des Dissociés de deux façons :
- Dans le coffret contenant le film, la B.O. (en dématérialisé), le script et une dédicace, pour 25€
- Dans le coffret collector contenant le film, la B.O. (en dématérialisé), le script, une dédicace, la photo collector, la trading card et le t-shirt de Magalie, pour 65€
Ça va faire bien sous le sapin !
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Les Dissociés, le premier film de Suricate
Article initialement publié le 24 novembre 2015
Les Dissociés, c’est l’histoire de Lily et Ben, un couple à la vie ordinaire, tout ce qu’il y a de plus banal. Jusqu’au jour où ils se lèvent dans deux corps qui ne sont pas les leurs. Alors bien sûr, forcément, au moment où le réveil s’enclenche, c’est le choc, suivi de la panique. Les voilà qui se retrouvent, bien malgré eux, impliqués dans une sombre histoire « d’échanges de corps » et de possession télépathique. Avec en prime, la garde de Magalie, une fillette de 5 ans... dans le corps d’un grand barbu (Vincent Tirel).
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Ils comprennent alors que certaines personnes, « les Dissociés », ont le pouvoir de transférer leur âme dans le corps d’une autre personne, et d’échanger leurs enveloppes charnelles d’un simple contact physique. On n’est même plus à l’abri dans sa propre chair, rien ne va plus.
Ça a l’air compliqué comme ça, de s’y retrouver, quand les personnages peuvent changer d’enveloppe (et donc d’apparence) au gré d’un contact physique. Et on comprend la réaction violente des deux moitiés d’un couple qui ne se reconnaissent plus.
Mauvais genre, véritable relation
Mais finalement, la méfiance est rapidement dissipée. Parce que lorsque qu’on a construit une relation de longue durée, les points d’ancrage de la confiance ne sauraient s’arrêter à des détails physiques aussi futiles que la présence d’une barbe.
Alors bien sûr, les organes génitaux du partenaire, ça peut déstabiliser. Mais au final, c’est davantage la perception sociale de la sexualité que l’attirance personnelle qui perturbe l’équilibre d’une relation durable, et finalement bien plus solide que ce qu’elle laissait entrevoir.
Ben et Lily
Vous avez dit « clichés » ?
Les hommes, les femmes au cinéma sont des clichés permanents, ce que je ne peux que regretter. Aussi, en découvrant les premières minutes du film les Dissociés, lorsque j’ai vu dès le départ que deux personnages de sexe opposé échangeaient leurs corps dans la plus parfaite décontraction, j’ai immédiatement été happée par l’histoire.
En fait, le vrai cliché de cette histoire, c’est que les hommes et les femmes sont des entités différentes. En réalité, lorsque vous vous réveillez dans le corps d’une autre personne, que ce soit « le corps d’un homme » ou celui « d’une femme », c’est bien le cadet de vos soucis. Ce n’est pas « votre » corps, celui auquel vous êtes habitué•es, et peu importe sincèrement que ce « nouveau corps » ait ou non les organes génitaux auxquels vous êtes habitué•es.
Lily et Ben (Si.)
J’ai grandi, comme beaucoup d’enfants, avec
Le Petit Prince, et cette phrase : « l’essentiel est invisible pour les yeux. » La morale était déjà de regarder au-delà des apparences pour s’intéresser à l’âme des gens. Mais on ne m’avait pas suffisamment mise en garde contre le poids de ces apparences dans les jugements sociaux…
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Un jeu bluffant
C’est peut-être conférer une grande responsabilité à ce film que d’être porteur d’un message de tolérance et d’une telle critique sociétale en filigrane, et peut-être que je dépasse l’intention des Suricates par ma propre interprétation. Mais le concept « d’échanger les corps » aurait pu donner lieu à tant de clichés sexistes !
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Or lorsque « Lily » est interprétée par Raphaël Descraques, ce n’est pas à des attitudes maniérées stéréotypées « féminines » qu’on la reconnaît, ni par un ton ou une élocution suggérant « la Fâme » quelque part sous les traits du barbu hirsute. C’est parce que « le corps » qui lui prête sa présence prend moins de place, sa voix porte moins, et il occupe finalement le même « espace » physique et social que son corps d’origine : celui d’une jeune femme, qui se cherche dans son couple et dans sa vie.
Il faut voir ce trio prêter leurs corps à des personnages dont la projection physique est à l’opposée de la leur pour apprécier la performance à sa juste valeur.
Les Dissociés, la relève du cinéma français
Ils sont là, ils sont nombreux, ils représentent la jeune garde du cinéma français : il y a ceux et celles qu’on a déjà pu voir sur grand écran (Alice David, Baptiste Lecaplain, Kyan Khojandi), et toutes celles et ceux que l’Académie du Septième Art aurait tort de ne pas appeler dans ses rangs. Ils ne sont pas le futur du cinéma français, parce qu’ils sont déjà là.
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Les Dissociés est sans doute le premier film, d’une qualité compétitive avec celle du cinéma, mis à disposition librement, sur YouTube (produit par Golden Moustache). C’est un vrai film, avec de l’action, beaucoup d’action, des effets spéciaux, une superbe séquence d’animation signée Boulet, une réalisation dynamique et soignée de Suricate.
Plusieurs avant-premières auront lieu dans des cinémas, pour les plus chanceux•ses qui pourront en profiter dans une salle obscure (ils ont presque tout vendu) ! Pour tou•tes les autres, on se donne rendez-vous le 24 novembre, car il me tarde de le revoir, et de savoir ce que vous en avez pensé.
Venez en discuter dans les commentaires !
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Les Commentaires
Bah c'est ton avis hein ! Je vais pas m'excuser d'avoir VRAIMENT kiffé Les Dissociés et Five, parce que moi, ils m'ont véritablement touchée. unno: Je parle de moi, de mes impressions, et je ne mélange pas les genres : Five et Les Dissociés sont des comédies, et oui, dans ce domaine, j'espère qu'ils annoncent la relève du cinéma français, parce que depuis Astérix Mission Cléopâtre, j'ai vraiment du mal à rire au cinéma !
Mais bon, affaire de goût hein, rien de surprenant à ce que mon avis perso ne fasse pas l'unanimité !