En Europe, l’indice de masse corporelle (IMC = le poids divisé par le carré de la taille en cm) est en moyenne chez les femmes de 24,5, et chez les hommes de 25,5. Le sous-poids se définit par un IMC inférieur à 18,5, le poids normal entre 18,5 et 25, le surpoids entre 25 et 30 et l’obésité au-dessus de 30.
Les françaises ont la pression…
Avec un IMC à 23,2, le plus bas de l’union, les françaises sont à la fois les plus menues et paradoxalement, les moins satisfaites de leur silhouette. Pour preuve, sur dix femmes en sous-poids, cinq pensent qu’elles doivent encore maigrir. C’est l’inverse au Portugal, en Espagne et au Royaume Uni, où les femmes sont plus nombreuses à se juger en sous poids alors qu’elles ne le sont pas au vu de leur IMC moyen, respectivement de 24,6, 25,3 et 26,2. La France, où le sous-poids est bien perçu, apparaît donc comme le pays où la pression sur le corps est la plus forte.
Evidemment, l’IMC ne donne qu’une indication relative du poids de santé, et ne prend pas en compte la masse graisseuse ou la morphologie, mais il a été mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et reste un des critères de calcul du poids idéal les plus fiables.
En europe, 45 % des interrogés sont insatisfaits de leur poids
Cette insatisfaction, comme l’indique l’INED, vient du décalage entre son poids réel, la perception qu’on en a et le poids qu’on voudrait faire. Pour les femmes, c’est le surpoids qui pose le plus problème, à l’inverse des hommes, pour qui être en sous-poids constitue symboliquement un manque de force. Un pays où l’IMC moyen est élevé, comme l’Autriche, n’accueille pas forcément les plus insatisfaits. Si la moyenne de l’IMC est élevée, les individus auront tendance à se satisfaire d’un IMC également élevé.
Maigrir, ou ne plus maigrir ?
D’où vient l’insatisfaction des françaises ? Le magazine Elle a ouvert la boîte de Pandore en publiant un dossier intitulé « Rondes et sexys ». A l’intérieur, on y lit le témoignage de jeunes femmes qui prétendent assumer leurs rondeurs, alors qu’elle portent une taille 40, 42 tout au plus. A la lecture de ce dossier, bon nombre de lectrices se sont insurgées, accusant la presse féminine d’être pousse au régime, sous peine d’être snobée, de ne pas rentrer dans la norme.
Mais justement. Pourquoi cette norme ? Qu’est ce qui fait qu’à force de débattre, on n’arrive même plus à faire la distinction entre la minceur et la maigreur, entre le régime de santé et le régime pour avoir l’air d’une mannequin retouchée ? « Elle » a ouvert le débat, delibérement ou pas, on ne le saura peut-être jamais. Comment rebondir sur cette occasion pour revoir les codes de la normalité afin de rapprocher la santé et l’esthétique ?
Pour aller plus loin
— Mayday ! Quand Elle définit la « ronde et sexy »
— Forum – Toi, ton poids et la pression sociale
— Source : INED Surpoids, normes et jugements en matière de poids : comparaisons européennes (version pdf)
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
C'est clair, je fais du M en haut mais j'ai du bide qui ressort pas mal avec la plupart des Tshirts et des bras pas super fins donc ça fait pas terrible avec certains hauts, même en ayant une taille correcte j'ai du mal à trouver parfois
Et pour le bas c'est pire, je fais maintenant du 42 et dans les magasins les pantalons qui me plaisent sont souvent en 36-38. En plus il faut aussi voir que les fringues sont dessinées pour les minces. Alors oui, même si une ronde peut rentrer dedans elle aura peut-être l'air ridicule parce que ça ne correspond pas à sa corpulence (c'est mon gros problème pour les jupes)
Par contre dur de commenter le dossier Elle, parce que je fais du 42 en bas et je suis franchement trop ronde, mais c'est parce que je suis petite (1m60), une fille qui fait du 44 pour 1m80 c'est clair que c'est pas choquant. Ca dépend toujours des gens mais en me prenant comme référence (parce que bon, mes fringues c'est moi qui les mets) je trouve qu'à partir de 40 c'est franchement trop rond