Créé en 2018 aux États-Unis dans la lignée de #MeToo, le métier de coordinateur d’intimité consiste à accompagner les acteurs afin de chorégraphier, superviser et encadrer les scènes d’amour et de sexualité. Leur objectif est de veiller au consentement, à la sécurité des acteurs et de produire des représentations de la sexualité plus inclusives.
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Les coordinateurs d’intimité, une « police de la vertu »?
Même si ce métier est encore largement absent des plateaux de tournages en France, il est pourtant source de méfiance chez certains cinéastes.
C’est le cas de la réalisatrice Mia Hansen-Løve, dont la filmographie compte des titres comme L’avenir, Maya, Bergman Island ou encore Un beau matin.
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Dans une interview accordée au Guardian, la réalisatrice s’est montrée particulièrement ferme face à cette question, qualifiant les coordinateurs d’intimité de « sorte de police de la vertu sur le plateau », ajoutant qu’à moins d’y être obligée, elle ne ferait pas appel à eux :
« Je ne pense pas en avoir besoin. Je suis extrêmement sensible et accorde beaucoup d’attention au respect que les acteurs doivent avoir les uns pour les autres. Je n’ai jamais eu aucun type de problème. Je n’ai jamais forcé un acteur à faire quoi que ce soit. Tout se discute et se passe de manière très fluide. Donc pour moi, les coordinateurs d’intimité ne sont pas nécessaires.
Si j’étais obligée d’avoir une sorte de police de la vertu sur le plateau, je préférerais ne pas filmer ces scènes. Je comprends pourquoi certaines personnes peuvent se sentir rassurées, mais c’est très loin de l’expérience de mes propres plateaux de tournage. »
Les propos de la réalisatrice témoignent du manque de connaissance et des stéréotypes qui gravitent autour du métier de coordinateur d’intimité dans le cinéma et l’audiovisuel français. Leur expertise permet précisément aux acteurs de ne pas dépendre exclusivement de la bonne volonté du cinéaste. Puisque ce n’est pas parce que Mia Hansen-Løve revendique le fait de respecter le consentement de ses comédiens que tous les cinéastes peuvent en dire autant, et c’est bien là le véritable problème.
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Les Commentaires
Justement, sans qu'une personne précise ne l'y contraigne, un acteur et surtout une actrice peut se sentir obligé-e de faire certaines choses (et d'une certaine manière) par peur de perdre le rôle, par exemple. Mais j'imagine que c'est pas le genre d'inquiétude présent à l'esprit de Mia Hansen-Love, qui vient quand même d'une famille bien privilégiée...