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Vie quotidienne

Les combines d’une fille qui ne bronze pas

J’ai jamais chaud. Si, une fois en 2000, j’ai senti une goutte perler à mon front, mais j’ai un alibi : c’était à Sousse, et il faisait 47 vrais degrés à l’ombre.
J’ai jamais chaud et pourtant je peux rester une demi-vie sur le programme grill enduite de zit zitoun*, je ne bronze pas. A mon avis, supporter les températures caniculaires, c’est une manière de faire la nique au bronzage qui ne s’éprend pas de moi… Les seules fois où j’ai bruni, j’ai triché, ou j’ai déshydraté. En tout cas je ne suis pas de celles qui ne remarquent pas que « oh », elles ont la marque du débardeur. Gnagnagna.

Du plus loin que je me rappelle, ça a toujours été comme ça. J’ai une peau de rousse, pourtant je suis brune, sans la moindre trace d’un petit pixel de rousseur sur la pommette pour avoir l’air romantique. Rien. Blanco.

En Bretagne, à 5 ou 6 ans, maigre consolation, je bronzais quand même des cheveux. C’est-à-dire qu’à la rentrée, j’étais genre châtain clair. Wouw, super quoi ! En grandissant, même eux se sont mis on strike. Dès lors j’étais brune, la peau blanche, et la moue renfrognée, parce que c’est pas facile de se trimballer un corps faisselle quand on veut se la poser Lauryn Hill… (Cf. ma bio sur Wikipedia).

* pour bronzer avec de l’huile d’olive : prépare la même marinade que pour des grillades, sauf sans les oignons, oins-t’en et attends. Le léger « shhhhh » que tu entendras ensuite indiquera que ça y est, ton destin de grillade géante est en marche.

A 14 ans, je pensais donner le change en ayant le plus beau maillot de bain du monde. Le résultat ? Facile : figure-toi du lait Gloria portant des trucs rafistolés, dépareillés, asymétriques, fanfreluchés. Mais c’est pas grave, parce que je crois en l’apprentissage par l’échec.

A 16, j’ai passé un été entier avec des bas sous mes jupes, mes shorts, mes maillot de bain. Si j’avais pu choper un justeaucorps de patineuse artistique je crois que j’aurais tenté. Tu sais, ceux avec le collant à la place de la peau.
Note pour les intéressées : même à plus de 34°, un bas ordinaire fait très bien office de collant de sudation.

Un été plus tard, je vivais ma première passion avec le bronzage artificiel (cf. l’épisode de l’autobronzant à la piscine). Je résume : quand je transpirais, je transpirais brun, et si j’avais le malheur de ne pas me laver les mains ou les pieds [à la soude] après application, tout le monde croyait que j’étais dans un trip « je mets du henné sans raison »… A cette époque, j’ai même trouvé au fond de l’Espagne un autobronzant tellement efficace qu’au groupe de Gospel où je me suis présentée à la rentrée, ils m’ont parlé antillais (tu imagines un peu le « I believe I can fly » state of mind dans lequel je me trouvais alors). Le problème, c’est qu’une fois lavée, la communauté m’a traité d’usurpatrice…

Si l’une d’entre vous est intéressée par cet autobronzant délivré par les Dieux, c’est à Ecija au mercado grande, allez voir Manelita de ma part.

20 printemps, je passais l’été chez moi. Marre de ces simagrées pour hâler. De toute façon, je serai toujours plus tomate-mozza que terracotta, alors à quoi bon. ‘Faudrait que j’aille en vacances dans un pays où on ne se désappe pas pour un oui pour un non… « Bonjour madame l’agence de voyage, vous avez des départs pour l’Islande ? Les fjords, je veux les voir autrement qu’en yaourt »… Elle a pas rigolé, la pute. Je suis rentrée chez moi et j’ai regardé les Jeux Olympiques volets fermés, pendant trois semaines. Incollable sur Athènes 2004.

A 22 ans, miracle transatlantique, j’ai bronzé. Avec la trace et tout. J’étais tellement fière que j’ai ouvert un blog pour montrer ma carcasse de poulet un peu grillé. « Mais comment est-ce possible ? » Entends-je dans l’assistance. Eh bien c’est simple, je me suis fait virer de mon job et avec les indemnités j’ai acheté une carte de piscine. Ensuite, j’ai bouffé de la graisse à traire à toutes les sauces, en cuisine, sous la douche, en sirop contre la toux, etc.

En 2008, je tremble déjà en pensant au jour où le legging, vaillante ficelle pour cacher mes gambettes brebiou, sera has been. Oh oui, je tremble.

En attendant de trouver une solution, je me documente, je fais le point. J’ai ainsi appris que la mode du bronzage est apparue lorsque le travail de bureau a remplacé le travail en extérieur, à l’époque des congés payés, tout ça quoi. Avant, avoir une peau de lait, c’était la supra-classe, du genre « la plus blanche de la bande est la chef ». Ok, mais c’était à cette même époque que les rois pensaient qu’un bain de vin, c’était trop hype. Donc si c’était possible, je préférerais bronzer un peu – sans toutefois tutoyer du mélanome – et qu’on arrête de me raconter des conneries du genre « la mode des jambes transparentes, ça va revenir l’année prochaine, c’est sûr ».

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Les Commentaires

28
Avatar de camilleliberty2
30 décembre 2011 à 20h12
camilleliberty2
Je m'ajoute à la (longue) liste des filles blanches comme un cachet d'aspirine, été comme hiver !
Je ne m'en plains pas, j'ai l'habitude...!
J'ai une peau de rousse (tâches de rousseur et tout et tout) donc je crame littéralement !
Et je rejoins certaines filles, moi non plus je n'aime pas les nanas ultra cramées...!!
Enfin franchement, je pense qu'on peut être très mignonne et être blanche limite transparente
0
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