Prendre de l’âge ne fait pas que te ramollir la fesse… ça agit également sur le cerveau comme un puissant lubrificateur sur tes souvenirs d’antan. D’un coup, les pires râteaux glissent sur ton cortex comme ma mère dans une épreuve à la con d’Intervilles. C’est comme ça : ton bulbe oublie les mauvais moments, embellit les passages pénibles et se focalisent sur les instants les plus joyeux.
Je m’en suis rendu compte – et je voudrais remercier Riad Sattouf – car devant Les Beaux Gosses, j’ai eu un vieux relent de collège, le truc honteux que mon ami mon ego qui m’aime bien et qui fait tout pour que je ne me déteste pas (trop) avait pris soin d’occulter et d’enfouir très très loin. Tu fais le calcul : j’ai bientôt 32 piges et je devais avoir 14 quand « la zone » m’est tombée dessus. Un souvenir vieux de 18 ans qui vient de me revenir en pleine tronche, ça lui a laissé le temps de prendre de la vitesse. Une bonne baffe. Ca fait du bien.
Pour en revenir à mon propos d’origine : merci Riad Sattouf. A la séance du mercredi début d’aprèm, y’avait plein d’ados, qui se marraient bien genre « wé la honte hé ». Y faisait noir, je pouvais pas distinguer s’ils riaient jaune derrière leurs horribles appareils dentaires.
Les Beaux Gosses est un film largement inspiré des deux ouvrages cultes de Riad : La vie secrète des jeunes et surtout Retour au collège (Pénélope le chronique en vidéo sur madmoiZelle.tv), dans lequel il passe un long moment dans une classe de 3ème pour mieux se « purger » de ses sombres souvenirs de la prime adolescence.
Son regard très objectif et très « froid » sur cette sombre période de l’existence faisait de Retour au collège un petit bijou et le passage au cinéma de son point de vue ne l’a pas affadi, au contraire.
Oui, l’adolescence, c’est de la merde. Oui, on est moches, on est concons, on est lâches, on est cruels (est-ce que ça change vraiment ?), on a chaud au cul – mais mochement et les personnages d’Hervé, Kamel et toute la bande représentent parfaitement ses ingrâtes années . C’est drôle, c’est caustique – ça se branle à tout va (ndlr : dans les chaussettes), c’est très bon mais c’est aussi très con…
Mais y’a pas que les adolescents qui ramassent. Les Beaux Gosses, c’est aussi des adultes tous plus risibles les uns que les autres. Riad Sattouf va même jusqu’à nous glisser subrepticement – sans sortir l’artillerie lourde du discours moraliste – que les adultes valent pas beaucoup mieux, entre la mère possessive, le CPE qui fait poto, le prof de bio qui donne envie de se pendre, le prof de musique rocker et le prof de français qui a des airs de Gonzague St Bris, v’là le joli tableau.
A la fin de l’heure et demie, quand le rideau se lève (genre), je suis sorti de la salle le sourire aux lèvres, secoué par ma révélation vieille de 18 balais mais heureux de voir qu’en France aussi, on arrive à faire du Judd Apatow style, sans (mal) singer le maître américain, avec la touche frenchie. Oui, que tu sois ado ou que tu aies réussi à t’en sortir indemne, il faut voir Les Beaux Gosses….
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T’es encore là ? T’es pas encore partie au ciné ? Mais fonceuh !
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Les Commentaires
La seule chose que j'ai retenu c'est le rôle principal est d'une mollesse et qu'en plus il enfile son pull sans se laver ni mettre du déo et qu'en plus il porte un pull douteux. Le genre de gars que tu ne regardes même pas !
Et l'autre le Benjamin qui a un bouton purulent qui ne demande qu'à être exploser !
C'était marrant mais sans plus !