Beaucoup d’adultes dorment encore avec leur doudou d’enfance. Cette tendre liaison secrète s’épanouit dans l’intimité de la chambre à coucher, parfois sous le regard perplexe d’un conjoint impliqué par la force des choses. La règle officielle est claire : le doudou est réservé aux petits. Et les grandes personnes qui n’ont jamais lâché le leur ne s’en vantent pas. Il est donc difficile de les compter, même si on estime qu’elles seraient tout de même presque une sur deux.
Une chercheuse de l’université d’Aix-Marseille s’est pourtant penchée sur le sujet lors d’une grande étude menée auprès de personnes de tous les genres et de tous les âges. Bonne nouvelle : ses conclusions vont soulager les grandes personnes dont le nounours est planqué sous le lit et ne les rejoint discrètement qu’à la nuit tombée.
Beaucoup d’adultes n’ont jamais oublié leur doudou
L’ours en peluche est-il le compagnon anti-stress idéal ? C’est la question que s’est posée Anne-Sophie Tribot, chercheuse à l’université d’Aix Marseille. Afin d’y répondre, elle a fait appel à une équipe de scientifiques du CNRS pour mener une étude de grande ampleur. En tout, 12 000 personnes ont été invitées à décrire leur ressenti face à un doudou étranger, puis face à leur bon vieux nounours.
Lorsque l’objet ne leur appartient pas, les personnes interrogées portent surtout de l’importance à son apparence, sa douceur ou sa taille, soit des critères de sélection génériques. Lorsqu’ils doivent décrire leur doudou originel, ils s’attardent davantage sur son odeur, sa prise en main et leurs sensations.
Cette différence de perception révélerait le fort impact émotionnel des doudous, tout au long de la vie :
La perception du réconfort d’un nounours ne change donc pas au fil de la vie, et n’est pas biaisée par un effet de stéréotype de genre, contrairement à d’autres objets liés à l’enfance tels que les poupées ou les camions de pompier .
Extrait de l’étude publié sur le magazine Elle.fr
Ça sert à quoi un doudou, à part amasser les microbes ?
Dans le jargon psychologique, le doudou se nomme objet transitionnel. Passerelle entre la bulle familiale et le monde du dehors, les enfants l’emportent partout avec eux pour y puiser un réconfort familier et apaiser leurs angoisses de séparation. Ces angoisses ne sont pourtant pas réservées aux plus petits et les adultes y sont régulièrement confrontés. Sortir l’ours du placard, c’est un bon moyen pour gérer ses angoisses et retrouver le sentiment de sécurité qui nous manque parfois.
Si cette étude prête à sourire, elle est beaucoup moins futile qu’elle en a l’air puisqu’elle interroge en filigrane les mécanismes de l’angoisse et des pistes pour la soulager :
Ce travail ouvre des pistes prometteuses pour étudier le fonctionnement psychologique des individus grâce aux ours en peluche, mais surtout, il suggère une forme de prédictibilité de leur pouvoir réconfortant, qui pourrait permettre d’en élargir la liste des usages, par exemple, à l’école, à l’hôpital, au travail, durant des négociations, en situation de crise.
Extrait de l’étude publié sur le magazine Elle.fr
C’est le moment de ressortir nos doudous des cartons et de leur faire une petite place dans notre lit. Ça rassure et ça ne fait de mal à personne, pourquoi s’en priver ?
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Les Commentaires
Aujourd'hui encore, il me suit et a sa place sur l'autre coussin de mon lit. Je me vois pas le jeter lors d'un déménagement.
D'ailleurs, j'ai réussi à trouver le modèle sur Google.