Quelles sont les préférences des femmes qui aiment regarder du porno ?
La plateforme américaine d’histoires audio érotiques a interrogé 300 de ses utilisatrices adultes sur les fantasmes qu’elles apprécient le plus dans le porno et l’érotisme. Les résultats sont en partie surprenants. Alors qu’on pourrait penser que c’est le sexe « vanille » traditionnel qui fait frémir les femmes, ces dernières ont aussi, comme leurs homologues masculins, des fantasmes qui sortent de l’ordinaire. Voici les résultats :
- Plan à trois (77 % des répondantes)
- Femme recevant un cunnilingus (54 %)
- Sexe romantique (52 %)
- Sexe brutal (52 % également)
- Domination (50 %)
Vous avez bien lu : les femmes (peut-être vous aussi, d’ailleurs ?) préférez regarder ou fantasmer sur un porno audio impliquant trois partenaires plutôt que sur des scènes de sexe oral ou d’amour romantique. Comment l’expliquer ?
Le plan à trois, pour s’affranchir des normes sociales
Pour Nazanin Moali, psychologue clinicienne américaine et animatrice du podcast « Sexology », cela n’a rien d’étonnant. Interrogée par la version US du Huffpost, elle explique que nos fantasmes sexuels nous permettent de « combattre les sentiments d’inadéquation ou de doute de soi ». Notre imaginaire sexuel, érotique, joue donc un rôle crucial : il nous permet de vivre de manière fictionnelle une sexualité dont on a honte, le plus souvent parce que les normes sociales la réprouvent.
« Par exemple, dans un scénario impliquant un plan à trois, on peut se visualiser non seulement désirable, mais aussi compétente pour satisfaire plusieurs partenaires, détaille Nazanin Moali. Cela sert de contrepoids au doute de soi imposé par les attentes de la société. »
Si l’on en croit le chercheur Justin Lehmiller, également interrogé par le Huffpost, le fait que les plans à trois constituent le premier fantasme chez les femmes – en particulier les femmes cisgenres hétérosexuelles – n’est pas si étonnant. En revanche, souligne-t-il, si ces dernières se confient sur ce fantasme, elles sont aussi les moins susceptibles de passer à l’acte et les moins susceptibles d’en garder une expérience positive si elles sautent le pas.
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Une manière de se réapproprier son désir sexuel
Le fait que le cunnilingus et, de manière générale, le sexe oral constitue un fantasme si commun chez les femmes n’est pas étonnant, affirment les experts.
Pour Nazanin Moali, cette pratique est souvent considérée comme « le geste ultime d’amour et d’acceptation ». « Pour de nombreuses femmes, cela va au-delà de la simple physicalité, soulignant l’importance de se sentir valorisées et chéries. Ce récit résonne avec la préférence pour un contenu adulte qui accentue les liens émotionnels. »
Il n’est donc pas surprenant que plus de la moitié des femmes aiment les scènes (visuelles ou audio) impliquant du sexe brutal ou de la domination. Pour la sexologue et la thérapeute Nicoletta Heidegger, ce type de fantasmes s’explique notamment par le fait que dans leur vie quotidienne, les femmes sont souvent en charge du foyer. Être dominée, et donc laisser l’homme prendre une fois les choses en main peut donc être une perspective attrayante.
Consommer ce type de contenu peut aussi être, pour certaines, un moyen de se réapproprier leurs désirs après avoir vécu des expériences sexuelles négatives.
« Si vous êtes une femme, il y a de fortes chances que vous ayez vécu un type de rencontre non consensuelle – des regards, des commentaires ou des attouchements non désirés. Le fantasme est un lieu qui nous permet de raconter à nouveau nos désirs et nos histoires et de nous les approprier. Il s’agit de créer un nouveau récit et une expérience corrective dans notre esprit pour les expériences douloureuses du passé. »
Nazanin Moali dans le Huffpost US
Femmes et hommes : des fantasmes similaires, mais des attentes différentes
Les expert·es font toutefois part de leur surprise à ne pas voir figurer dans ce top 5 des contenus gays et lesbiens, car ces derniers sont généralement appréciés des femmes.
Quant à savoir si, finalement, femmes et hommes cisgenres hétérosexuels ont des fantasmes en commun, la réponse est… oui. Pour Justin Lehmiller, c’est surtout « la façon dont ils interagissent avec ces désirs » qui diffère. Les femmes cis sont ainsi plus sensibles à la narration, à la mise en scène et à l’histoire, tandis que les hommes sont davantage attirés par les contenus plus visuellement explicites, contenant différentes positions sexuelles ou partenaires.
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