« Voici venu le bel été.
A n’en pas douter,
Les super-héros
Vont encore squatter
Tes salles de ciné préférées »
Certes, je fais le poète, mais la théorie tend à se vérifier : à chaque saison estivale, son super-héros associé. Spiderman premier du nom en 2002, Hulk en 2003, Spiderman la suite du retour en 2004. Avec à chaque fois – et c’est le fan de comics qui te cause – des tentatives plus ou moins heureuses.
Cet été, le blockbuster venu de l’univers Marvel n’est autre que Les 4 Fantastiques (Fantastic Four en angliche, j’trouve ça carrément mieux). Série cultissime pour tout fan de comics et surtout différente de la plupart des super-héros, puisque loin d’être des parias, le groupe vivant dans le Baxter Building est connu publiquement, voire même reconnu par la populace new-yorkaise. Point d’identité secrète, point de masque bizarroïde, point de prise de tête de ce côté-là donc.
Il faut savoir que cette série est particulière, puisque, forte de son succès, elle a connu de nombreuses tentatives d’adaptation, tombant à chaque fois dans le bide monumental. A des années-lumière de l’efficacité de la BD.
Si l’opération marketing a été fort bien fichue (qui n’a pas entendu parler de la sortie de ce film ?), le casting est également à la hauteur de l’événement. Y’en a pour les gonzesses (Julian MacMahon qui joue le méchant, Chris Evans dans le rôle du jeune feu follet) et pour les mecs (Jessica Alba en super-costume de super-Femme Invisible super-chapiteau… chouwing).
Je n’ai plus en tête exactement les détails de ce qu’on appelle les « origines » des 4 Fantastiques (mais où se trouve mon Encyclopédie Marvel ?), mais il semble que les scénaristes du film aient pris quelques libertés avec celui du comic. Là où Spiderman et Spiderman 2 reprenaient les éléments essentiels de la BD, le film de Tim Story a tendance à simplifier ou à ajouter des éléments pas forcément présents dans la bande dessinée originale.
On a donc un bon gros film d’action, extrêmement efficace, glissant des pointes d’humour qui feront rire petits et grands. Gros souci, à mon sens (mais souci de geek, je te l’accorde) : alors que la BD portait énormément sur les états d’âmes des différents membres du groupe, le film prend à peine le temps d’effleurer le sujet.
Par exemple : le seul moment où la vie de Ben Grimm (La Chose, alias Michael Chicklis, l’anti-héros de la série The Shield) est abordée après sa transformation, c’est quand il se fait super-rétamer par sa nana après qu’elle l’ait vu transformé en bloc de béton. Et encore, c’est abordé extrêmement maladroitement, je trouve.
Cette liberté vis-à-vis de l’esprit même de la BD est un peu agaçante… Espérons que pour la suite, tournée en ce moment même, le réalisateur se dise « bon alors le décor est planté, maintenant je vais m’apesantir un peu plus sur les personnages ». Parce que les effets spéciaux, c’est rigolo, mais ça n’est pas une fin en soi. Juste un moyen de retranscrire le plus exactement possible des choses posées sur le papier.
Ah au fait, p’tit clin d’oeil : après Frank Miller dans Sin City, c’est Stan Lee, le papa de nombreux super-héros issus de l’univers Marvel, qui tient un p’tit rôle dans le film. Celui du postier, qui file son courrier à Red Richards.
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